Economie de guerre : comment le Sofins sert de tremplin à l’innovation régionale - Premium

Salon « unique et ultra-sécurisé », organisé tous les deux ans, le Sofins (Special Operations Forces Innovation Network Seminar) sera de retour du 1er au 3 avril prochains pour sa 7e édition, sur le camp de Souge, à Martignas sur Jalle. À l’origine de cet évènement, le Cercle de l’Arbalète a été créé « pour faire gagner du temps aux forces spéciales et aux unités spéciales dans la détection d’innovations », rembobine Benoit de Saint-Sernin, président du Cercle. « Notre job est d’aller chercher dans le civil [ndlr, il insiste sur ce point], par notre connaissance et par notre proximité avec ces unités-là, des innovations qui, en les détournant un peu de leur usage, pourraient répondre à un besoin de ces forces spéciales. » Apporter des idées, de potentielles réponses aux commandos marines, au GIGN ou encore au RAID, notamment en ratissant les salons professionnels dédiés à l’innovation et inviter les éventuelles pépites à se retrouver sur un terrain de jeu à ciel ouvert pour des démonstrations techniques, voilà l’opportunité apportée par le Sofins à un nombre restreint de sociétés.Vision nocturne, drones, équipements de plongée…Au niveau régional, la présence de certaines n’étonnera guère. À l’instar d’Exosens (ex-Photonis), groupe girondin (et usine en Corrèze) notamment connu pour ses équipements stratégiques de vision nocturne, dont l’Armée française est déjà cliente. Ou de RayXagon, autre société girondine fondée en 2023 par un ancien militaire de l’Armée de l’air et œuvrant dans le même domaine d’activité. Également annoncée cette année : Topstar, « marque de référence pour les combinaisons et accessoires de plongée haut de gamme depuis plus de 50 ans ». Autre binôme dont la venue n’étonnera guère : deux dronistes girondins. D’une part Icarus Swarms, dont la technologie de vol coordonné d’essaims de drones autonomes initialement développée par Dronisos mène à des essais de drones ravitailleurs. Et d’autre part Aerix Systems, startup dont les systèmes de propulsion omnidirectionnelle ont reçu l’an dernier l’onction d’Eurosatory. Sans pouvoir détailler les usages envisagés, la présence d’OliKrom, qui développe sur mesure des encres et pigments au changement de couleur programmé (par une variation de température, un impact, la présence d’un gaz…) fait sens sur le Sofins. Pour sourcer les entreprises invitées, les organisateurs s’appuient « sur ce que les forces spéciales disent de leurs besoins, rappelle Benoît de Saint-Sernin. Ces besoins viennent parfois de l’ingéniosité des terroristes, qui sont capables d'inventer des systèmes odieux, hors des limites de notre éducation et que nous devons apprendre à contrer. » La connaissance de l’extrême exigence physique imposée aux personnels des forces spéciales permet d’entrevoir le potentiel du dispositif E-Tonus développé par AF Genèse dans le traitement de la douleur chronique, voire aigüe.Des pépites aux connections inattenduesEntreprise ayant vu le jour dans les Landes, Gocap a développé Mostiglass, une technologie brevetée de vitrage percé de quantité de micro-trous coniques. Outre la promesse de générer un flux d’air à même de faire baisser de plusieurs degrés la température d’une pièce, le produit assurerait une fonction moustiquaire appréciable dans des conditions tropicales. Pour sa part, installée - ça ne s’invente pas - boulevard Marcel Dassault, la startup biarrote Elika Team est la première en France à concevoir « une méthode linguistique opérationnelle innovante, adaptée aux contraintes des environnements de crise », nous explique-t-on.Du voyage en janvier dernier au CES de Las Vegas, Ledscape pense au secteur de l’événementiel en évoquant sa solution de gestion des foules. Visiblement, les forces spéciales pourraient avoir autre chose en tête, potentiellement séduites par de la localisation indoor et outdoor, avec une précision inférieure à 10cm et un suivi en temps réel, via un système autonome, fonctionnant indépendamment des réseaux saturés tels que le Wi-FI ou le GPS… Et pour la bonne bouche, que penser de Tridi sur le Sofins ? Connue pour l’impression d’objets professionnels ou de produits dérivés à base de matériaux alimentaires, la société girondine a levé des fonds il y a un an et demi, notamment pour adresser les filières du luxe et de la parfumerie-cosmétique. L’intérêt ? La techno utilisée consomme peu d’eau et d’énergie et ne génère pas de déchets. Idéal pour une utilisation loin de toute infrastructure eau/énergie, en un lieu où il faut laisser le moins de traces possible.☞ Cette année, 68 délégations étrangères seront présentes sur le Sofins, à l’invitation du gouvernement français. « On n’a jamais atteint ce niveau. C’est notre premier Sofins de guerre, contextualise Bruno de Saint-Sernin, ces délégations veulent voir le top de l’équipement en France. Pour ça, je suis très sensible à aller chercher des entreprises de la région. » Une sacrée gageure : sur les 300 entreprises qui exposent, une quarantaine « n’a jamais vu un militaire ».

Economie de guerre : comment le Sofins sert de tremplin à l’innovation régionale - Premium

Sur le même sujet

Hélioparc dévoile ses chiffres 2024

Innovation : à Hélioparc, « nous recevons quasiment une candidature ...

Trois startup et PME primées lors de Next Innov

Nouvelle-Aquitaine : qui sont les 62 restaurants étoilés[...]

Innovation : à Hélioparc, « nous recevons quasiment une[...]

Bergeret : la transmission comme une évidence

Le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne annonce ses résultats[...]

La subvention de la semaine : Aide à l'investissement reprise[...]

Comment Euralis travaille sur la place des femmes dans l'entreprise

Jobdating organisé par la CCI Pau Béarn

Euralis : « de la pipette à la fourchette »

Meet your startup revient à Pau en avril 2025