ParcelChain veut rendre la livraison de colis collaborative - Premium

Bientôt un nouveau mode de livraison disponible sur les pages de paiement de nos magasins préférés. C’est en tout cas l’ambition de ParcelChain, une startup accompagnée à la pépinière communautaire Lanazia, à Ascain. Depuis l’année dernière, son fondateur, Olivier Colinet développe son projet de service de livraison disprutif. Celui qui a travaillé pour Google Cloud et la startup en série C Paaack veut créer aujourd’hui une plateforme collaborative et écoresponsable de livraison. Dans un contexte où les modèles de distribution centralisés dominent les grandes villes, Parcel Chain cible les petites villes et les zones rurales. « Le modèle de distribution centralisée fonctionne très bien dans les grandes villes, mais moins dans les zones rurales et offre peu de flexibilité », explique le fondateur de Parcel Chain. Selon lui, certains colis ont des délais importants de livraison ou parfois ne sont pas livrés, quand éloignés des grandes villes. Alors il a eu une idée simple : utiliser les trajets quotidiens des habitants, appelés en bon français « commuters », pour transporter les colis. « Faire bouger des camions presque vides pour des livraisons en milieu rural n’a pas beaucoup de sens écologiquement », poursuit-il. Transformer les automobilistes du quotidien en livreurs, fait forcément penser aux modèles type Uber, ou BlaBlaCar, car il ambitionne de permettre habitants de s’affranchir des plateformes habituelles de transporteurs et de s’improviser livreurs. Olivier Colinet y voit une « uberisation positive ». Car Parcel Chain veut s’appuyer sur les trajets réguliers de particuliers pour offrir un service de livraison flexible et plus respectueux de l’environnement. Le principe est de combiner la livraison de bout en bout (du marchand jusqu’au client final) avec une solution de premiers et derniers kilomètres, pour permettre aux petits commerçants locaux d'accéder facilement à la livraison sans les contraintes logistiques habituelles. Et même proposer un service à des marchands qui ne bénéficient pas d’un site internet. « Ça peut être de la commande par téléphone par exemple » poursuit l’entrepreneur. Complément de salaire pour livreurs Pour les commerçants, la solution est simple à utiliser : ils n'auront qu'à s'inscrire sur la plateforme mobile de Parcel Chain, qui propose également une intégration web pour les boutiques en ligne. Les marchands ont la possibilité d’absorber le coût de la livraison ou de le faire payer par leurs clients. Les prix varient selon la distance : 3 euros pour une livraison de moins de 3 km, et 6 euros HT pour un trajet de Saint-Jean-de-Luz à Sare, par exemple. Pour les « commuters », ParcelChain mise sur la possibilité de générer un revenu complémentaire en transportant des colis sur leurs trajets quotidiens. Sur le modèle économique, la société prélève une commission de 35 % sur chaque livraison, et le reste revient au livreur. Par exemple, pour le même exemple de livraison entre Saint-Jean-de-Luz et Sare facturée 6 euros, le « commuter » perçoit 3,09 euros. Parcel Chain veut développer des partenariats à long terme avec les commerçants locaux, comme une manière de soutenir l’économie de proximité. En ce sens, l’entreprise cible en priorité les petits magasins sans site internet, leur permettant ainsi de toucher une clientèle locale à moindre coût. La stratégie est de débuter sur le littoral basque avant de s’étendre progressivement au sud du Pays basque, puis direction le BAB, le Pays basque espagnol et plus dans les terres, avec la Basse Navarre et la Soule. Pour sensibiliser et recruter les « commuters », l’équipe de Parcel Chain a commencé à mener des actions de sensibilisation sur les places de villages, en ciblant particulièrement les jeunes actifs, les étudiants, et les personnes engagées dans la protection de l’environnement. « On veut créer un écosystème valorisant où chacun, qu’il soit commerçant ou livreur, trouve son compte », indique le propriétaire de la startup.Un service complémentaire pour répondre aux besoins des ruraux Alors que de nombreux services de livraison se concentrent sur les grandes villes densifiées, Parcel Chain souhaite combler un manque en zone rurale. En France, 1,7 milliard de colis ont été livrés en 2022, soit environ 40 livraisons par an et par foyer. Ce chiffre double au Royaume-Uni, ce qui laisse entrevoir un potentiel considérable pour les services de livraison de proximité. « Nous voulons être la solution de livraison incontournable en milieu rural », insiste l’équipe de Parcel Chain. Avec un premier tour de table de 100 000 euros en pre-seed, Parcel Chain ambitionne de lever des fonds supplémentaires d’ici la fin de l’année pour accélérer son expansion. L’objectif est de valider la phase locale d’ici septembre et octobre, avec une prévision de 1 000 livraisons réalisées. Ensuite, la startup veut progressivement se développer vers d’autres régions à forte identité, puis sur l’ensemble du territoire français et même à l’international. Pour soutenir cette croissance, l’équipe souhaite doubler de taille et atteindre une quinzaine de personnes dans les prochains mois. Avec son modèle de livraison flexible, Parcel Chain espère incarner une alternative aux systèmes de livraison traditionnels, jugés coûteux et peu écologiques en milieu rural. « Désormais, les gens veulent agir de manière responsable. Nous estimons être 25 % moins chers que la livraison classique tout en offrant un service plus respectueux de l’environnement », conclut le fondateur.À terme, l’entreprise ambitionne de devenir le fleuron technologique de la livraison courte distance et de nouer des partenariats stratégiques avec des plateformes comme Le Bon Coin et Vinted.

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