Blue Coast Carbon veut planter des mangroves et générer des crédits carbone - Premium

Planter des mangroves pour absorber le dioxyde de carbone. C’est l’objectif que s’est fixé la société Blue Coast Carbon, fraîchement installée dans ses locaux à Arkinova à Anglet. Derrière ce projet, un homme, James Harrison. Cet ancien militaire britannique, qui a servi en Irak et en Afghanistan, s’est reconverti dans l'entrepreneuriat en 2009. Ainsi, il a créé et accompagné deux entreprises à succès dans le secteur des drones : une première pour surveiller les fuites de gaz en mer du Nord, et une seconde, toujours dans la surveillance par drone, mais cette fois pour les secteurs des télécommunications, énergies et infrastructures.Voilà pour le coup d'œil dans le rétroviseur. Parce que ce qui se trouve devant lui est bien différent. L’entrepreneur britannique s’est en effet tourné vers le marché de la dépollution. « Après avoir vendu ma deuxième entreprise en 2022, j’ai pris le temps de réfléchir à un projet ayant un impact encore plus large » , explique James Harrison. C’est en creusant le sujet de la limitation de la limitation du dioxyde de carbone qu’il s’est penché sur les solutions naturelles existantes. La plus simple : les arbres, capables d’absorber le dioxyde de carbone. Et parmi les différentes espèces, la mangrove, un écosystème de marais maritime qui se développe le long des côtes protégées des zones tropicales et subtropicales, est la plus efficace. Il est estimé qu'un hectare de mangrove peut stocker 3.754 tonnes de carbone, soit l'équivalent des émissions de plus de 2.650 voitures pendant un an. « Depuis les années 1980, on a perdu 30 % des mangroves mondiales, a découvert l’entrepreneur anglais. « Pourtant, elles sont aussi vitales contre les tsunamis, réduisant jusqu’à 66 % la puissance des vagues. ». Par rapport à un arbre classique, ils sont aussi capables de capturer plus rapidement le carbone, sont aussi bénéfiques pour le bon développement des poissons, et donc favorisent la pêche locale.Entre 5 et 10 millions de crédits carbone par projetAlors James Harrison a décidé de se lancer dans leur replantation. Une cause environnementale à laquelle il a attaché un modèle économique afin de pouvoir mener le projet à bien... ou plutôt les projets. En effet, avec Blue Coast Carbon, le Britannique entend développer plusieurs projets en partenariat avec les populations et institutions locales, mais aussi en s’appuyant sur des investisseurs privés. Une manière d’assurer la viabilité financière de chaque projet en impliquant les acteurs locaux, et donc de mener chaque projet à son terme. « On essaye de dérisquer un maximum » promet James Harrison. Dérisquer, car l’objectif est de devenir de véritables projets d’investissement. Pour ce faire, il s’est entouré d’experts en data, financement et gestion de projets durables, afin de rassurer au maximum les investisseurs. À terme, les plantations de mangroves vont ainsi absorber le dioxyde de carbone. L’idée est donc de générer des crédits carbone pour les entreprises polluantes. Concrètement, on entend par crédit carbone, une forme de monnaie dédiée à la lutte contre le changement climatique qui incite les entreprises et les pays à compenser leurs émissions en finançant des projets écologiques qui permettent de réduire ou de séquestrer du CO2. Blue Coast Carbon veut ainsi devenir l’un de ces projets écologiques, qui permettra aux entreprises de compenser, d’autant que la réglementation va durcir les contraintes en 2030, et 2050. Le tout, alors que la demande en crédit carbone risque donc d’augmenter, face à ces changements de réglementation. « Il n’y a pas assez de projets en route pour satisfaire la demande mondiale », souligne James Harrison. Dans son calendrier, Blue Coast Carbon vise à réaliser un premier projet pilote pour début 2026. À terme, la société veut créer une vingtaine de projets d’ici dix ans, soit environ deux par an. Chaque projet permettra de générer entre 5 et 10 millions de crédits carbone. Parmi les localisations déjà envisagées, Blue Coast Carbon veut forcément se développer à l’international, dans des lieux où les mangroves prospèrent, comme l’Australie, l’Afrique de l’Ouest ou encore l’Indonésie.

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