Maritime - Maloric cherche du souffle pour sa propulsion par kite - Premium

À votre avis, combien d’entreprises dans le monde travaillent sur la décarbonation du secteur nautique avec des voiles de kite ? La réponse tiendrait sur les doigts d’une main… Dont deux en Gironde ! L’une d’elle est Maloric, lancée il y a six ans presque jour pour jour par Fabrice Jolivet. Ingénieur en aéronautique, il a notamment planché sur les commandes de vol au sein d’Airbus, puis chez Bombardier, au Canada. Pressentant qu’il serait possible de transposer ces technologies pour contrôler une voile de kite, il soumet son idée. Faute de retour favorable de ces géants, il se décide à lancer sa propre boîte. À ce jour, la phase de développement a accouché d’un premier produit commercialisable : le Breezerider. « C’est un système qui permet de développer deux tonnes de traction, pose le fondateur, on a travaillé sur un système le plus compact possible, c’est notre point fort par rapport à la concurrence. » Positionné à l’avant d’un - petit - navire, il vient « hybrider un bateau à moteur ou permet d’avoir un système de traction auxiliaire », poursuit-il. En ligne de mire immédiate, il est envisager de « surbooster » le Breezerider, actuellement efficace pour des navires jusqu’à 16-17 mètres, en portant sa capacité à quatre tonnes de traction, pour des navires jusqu’à 25 mètres.40x60x68 cm, 80 kg… Le Breezerider met l'accent sur la compacité. crédit photo : MaloricPour Maloric, cette première itération est plutôt un démonstrateur technologique à échelle réduite, à moindre coût et ciblant principalement la plaisance et les particuliers, « avant de monter en puissance sur des produits de plus grande envergure ». Autre démonstrateur technologique : une télécommande qui permet de piloter la voile de kite. Des premières ventes ont été conclues, notamment auprès de la société allemande CargoKite qui faite des mini porte-conteneurs sur foils, pour être fournisseur de leur solution de traction par kite. Contrat aussi avec un pêcheur à Saint-Jean de Luz. Proche de la retraite, ce dernier souhaite améliorer son navire, avant que son fils reprenne l’affaire familiale.Démâter pendant la levée de fondsAu soutien de ces premières commandes, Maloric avait lancé dans le courant de l’année dernière une campagne de financement participatif, qui n’a pas atteint ses objectifs. La production est donc mise en pause, en espérant retrouver de la traction commerciale en début d’année, qui permettrait de relancer un tour de financement. L’objectif ? Lever environ 300.000 euros, qui permettrait d’obtenir un coup de pouce équivalent du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, déjà présent au soutien de la jeune pousse depuis sa fondation. D’autant que l’intérêt semble être là, notamment en matière de rétrofit, même si cela impose de faire des études techniques au cas par cas pour l’installation. « L’objectif, c’est d’entrer au catalogue des fabricants de bateaux, pour éviter d’avoir à faire tous ces efforts commerciaux et techniques », aussi fastidieux que de la pêche à la ligne.Maloric aurait par ailleurs « pas mal de lettres d’intention, mais plutôt pour le produit suivant ». Destiné à une clientèle business, le Breezehauler et ses huit tonnes de traction ciblent les navires de plus de 30 mètres. Depuis le grand yacht jusqu’aux bateaux de service en mer qui travaillent sur des plateformes offshore, en passant par les grands navires de pêche. « Pour certains, plus de 50% de leur chiffre d’affaires part dans le carburant. Nous apportons une solution sur ce plan et on verdit leur activité », vante Fabrice Jolivet. Ce produit susciterait de solides marques d’intérêt, notamment de Jifar ou encore de Telnet Holding, avec pour ce dernier des installations potentielles sur une flotte de 300 navires de transport commercial.Qui de nous deux ?Parmi la poignée d’acteurs à l’œuvre, la Gironde est sur les rangs grâce à Maloric. Mais aussi à Beyond the Sea, impulsée et incarnée par le médiatique navigateur et entrepreneur Yves Parlier. Même si cette dernière navigue dans d’autres eaux, ciblant plutôt les navires de (très) grande taille, la concurrence existe. Mais n’est pas forcément envisagée comme frontale, des complémentarités existant. « Il y aura une question à creuser pour voir comment on peut s’interfacer, notamment travailler ensemble sur des appels à projets nationaux ou européens, ou un consortium pour mettre nos compétences en commun. La difficulté, c’est d’enrichir nos offres et de garder notre propriété intellectuelle, ne pas trop en divulguer à l’autre. » Œuvrant comme assembleur des solutions qu’elle conçoit, la société Maloric source ses composants en Europe et espère resserrer ce réseau de fournisseurs sur la région Nouvelle-Aquitaine.MaloricSAS fondée en janvier 2019Siège social : Le BouscatEffectif : une personneCA : n.c.

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