Comment Digipair veut transformer les entreprises avec une IA collective et open source - Premium

« Face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle, beaucoup de dirigeants se trouvent démunis, ne sachant ni comment ni pourquoi l’implémenter efficacement dans leur stratégie d’entreprise. Le métier de Digipair, c’est justement de faire de l’automatisation par l’intermédiaire de l’IA, de la façon la plus naturelle possible. » Fort d’une carrière jalonnée de plongées dans les arcanes informatiques de géants tels qu’Orange, Thales, la SNCF et la RATP, le PMU ou encore La Poste, Marc Buils, fondateur et CEO de Digipair, résume ainsi la vision fondatrice de l’entreprise qu’il a créée il y a deux ans quasiment jour pour jour. Et quoi de plus simple, pour s’éloigner du codage informatique, que se rapprocher du langage naturel ? Digipair propose ainsi une plate-forme regroupant des agents intelligents, qui communiquent simplement avec les utilisateurs.Chaque agent a ainsi son savoir-faire. Comme automatiser le traitement des bons de commande. Ou faciliter la création d’un formulaire de contact. « Surtout on va pouvoir le faire en parlant avec le chatbot ou même en lui faisant un dessin », explique Marc Buils. « Un des services qu’on va sortir en ce début d’année, c’est la conversion de CV, qui arrivent chacun avec leur mise en forme, vers le format attendu par l’entreprise », poursuit-il.Affranchir l’utilisateur du codage informatiqueDigipair s’appuie sur deux technologies clés. D’une part « Pin’s », un langage low-code unique : il facilite la communication entre agents IA, « avec une couverture de 90% des usages informatiques actuels, comme les sites web, les chatbots, les répondeurs téléphoniques, la lecture et la génération de documents… ». Et d’autre part un studio no-code, « qui divise le temps de mise sur le marché par 10 par rapport aux solutions existantes », est-il précisé. En résulte une sorte de boîte à outils « basée sur ce qui commence à prendre un nom, l’IA collective », résume encore le dirigeant. En clair, Digipair arrive à faire travailler des IA entre elles, qui deviennent ensemble plus efficaces que la somme de leurs savoir-faire respectifs. Y compris avec de petites IA très légères, la grosse cavalerie des grands modèles d’IA - coûteux et très énergivores - n’étant pas toujours nécessaire.Si Digipair utilise notamment les modèles développés pour ChatGPT, la jeune pousse girondine n’est « pas mariée avec, reprend le dirigeant, on peut utiliser n’importe quel type d’IA, notamment des intelligences artificielles hébergées sur nos propres serveurs. C’est beaucoup demandé, notamment dans la banque ou les assurances, pour garder la maîtrise de ses données, il ne faut pas qu’elles sortent de l’entreprise ». Autre facteur différenciant mis en avant : l’agilité. « Un outil comme Copilot de Microsoft va faire ce qui est prévu. De notre côté, on peut facilement apprendre à Digipair à utiliser de nouveaux outils et ainsi personnaliser, par rapport à l’environnement de l’entreprise. »Un premier passage au CES de Las VegasLes grandes entreprises et les intégrateurs informatiques sont ainsi les premières cibles à court et moyen terme de Digipair, qui propose une licence open source. « Digipair, c’est surtout un protocole de communication entre IA. Etre open source et travailler avec les plus gros pourrait nous permettre de devenir une référence sur ce marché, qui n’en a pas encore », se projette le CEO. C’est justement l’un des buts de la participation - en tant que visiteur - au CES 2025 : dénicher de gros acteurs qui pourraient sponsoriser la solution maison. « Par exemple, une société de service comme Cap Gemini pourrait vouloir sponsoriser la factory Digipair qui est en train de s’installer et vouloir que notre solution soit associée à son nom. J’aimerais aussi présenter ce produit directement à des groupes comme Orange ou OVH. Leurs clients ont besoin d’IA mais ils n’ont pas encore de solution à leur proposer. Ça peut être l’occasion d’un beau partenariat. »L’autre objectif du déplacement à Las Vegas sera d’établir des contacts avec des investisseurs, en vue d’une levée de fonds pré-seed. « J’ai pour objectif de lever entre 600.000 et 700.000 euros, avec des investisseurs mais aussi du crédit par exemple auprès de Bpifrance. Je suis déjà en pourparlers avec des fonds de capital-risque. L’idée, c’est d’avoir un budget d’environ un million d’euros, pour les 18 mois après la levée », calcule Marc Buils. Une manne qui permettra notamment de renforcer l’équipe, qui ne compte pour l’instant que trois personnes. « On veut faire rentrer quatre profils expérimentés, deux sur la partie technique, un pour le marketing et le dernier pour les ventes. » Autres avantages de travailler avec des gros acteurs : accélérer la maturation technique de la plateforme maison via du co-développement et arriver rapidement à la rentabilité. « Beaucoup plus vite qu’en s’adressant immédiatement aux petites entreprises. Mais notre cible philosophique, c’est de pouvoir proposer ces outils à tous. »50% de croissance annuelleDigpair vend principalement du service : « On intègre notre solution qui est gratuite chez nos clients. Mais on leur fait profiter de notre expertise, en général ça se facture à la journée. Et à partir de 2025, on commence à proposer les différents agents IA en tant que services, sous forme d’abonnement. » Cette année, Digipair entend donc déployer sa solution open source, pour en imposer le format. Et l’étape d’après sera de « commencer à créer notre référence de services. Ce qu’on anticipe, c’est que les services vont être complètement transformés par l’IA. Le cœur de Digipair pour demain va être de devenir potentiellement ce centre de services, le carrefour indispensable pour faire communiquer les entreprises entre elles et leurs services entre eux ». Lors de sa première année, l’entreprise a généré environ 110.000 euros de chiffre d’affaires et espérait approcher les 180.000 euros pour 2024. « L’objectif, c’est de réussir à faire 50% tous les ans, a minima. Une grosse différence devrait se faire à partir de 2026, quand l’équipe aura monté en puissance. »Digipair (société Pinser)SASU créée le 6 janvier 2023Siège social : Villenave d’OrnonEffectif : 3 personnesCA 2023 : environ 180 k€

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