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Vin et spiritueux : les caisseries s’unissent pour défendre leur savoir-faire

Écosystème
jeudi 13 juin 2024

L'AFCB compte neuf membres-fondateurs, quasiment tous implantés en Gironde. Crédits : H de Castelbajac

Plusieurs caisseries françaises - majoritairement girondines - s’allient pour défendre leur activité. Regroupées sous l’association AFCB, Alliance France Caisse Bois, elles entendent montrer l’intérêt écologique des caisses en bois, en réalisant entre autres une analyse complète du cycle de vie du produit. L’objectif : mettre fin à certains « arguments fallacieux » qui dénoncent un produit moins vertueux que d’autres, et se faire entendre des pouvoirs publics.

C’est une association inédite qui vient de voir le jour en France - et plus précisément en Gironde. Celle des caisseries françaises dédiées aux vins et spiritueux, baptisée AFCB, Alliance France Caisse Bois. Elle rassemble pour le moment neuf acteurs très majoritairement Girondins (voir encadré), bien décidés à faire entendre leurs voix. Jusqu’à présent, aucune structure associative n’existait dans ce secteur. « On n’avait peut-être jamais eu besoin de communiquer, de nous mobiliser ensemble », réfléchit Camille Lebrun, directrice générale de la Caisserie Marie-Louise à Beychac-et-Caillau, et présidente d’AFCB. « Aujourd’hui il y a de nouveaux acteurs dans le domaine, le marché change. Je pense que c’est cette combinaison de facteurs qui nous font dire qu’il est important de se réunir, et de prendre position pour notre produit. »

En cause, selon notre interlocutrice, « beaucoup d’arguments fallacieux qui circulent sur nos produits », jugés moins vertueux que d’autres emballages « comme le carton ». Également, « on se rend compte au niveau national et des pouvoirs publics, qu’il y a un biais très important en matière de méthodologie, sur la prise en compte de notre produit », déroule Camille Lebrun. Selon elle, les autorités ne regardent que le processus industriel strict pour calculer l’empreinte carbone du produit, sans tenir compte d’autres éléments. « Nous sommes sur un produit carbonivore car le bois stocke du carbone, donc on travaille avec une empreinte carbone négative. Mais notre produit n’est pas recyclable donc nous sommes pénalisés. Alors qu’il est renouvelable, revalorisable, et entièrement naturel », défend notre interlocutrice, citant la transformation en aggloméré ou en bois-énergie. Là où le bât blesse, selon elle, c’est que la position de la France est aujourd’hui de privilégier le recyclage au renouvelable, « quel que soit le coût ». Au risque de pénaliser les clients des caisseries, dans le calcul de leur empreinte carbone. « On fait les frais d’une décision franco-française qui va à l’encontre des directives européennes », martèle la cheffe d’entreprise.

Apporter des arguments scientifiques

Pour défendre les intérêts de ses membres, l’AFCB a d’abord fait réaliser des tests par l’institut technologique FCBA pour démontrer précisément les caractéristiques de la caisse en bois. Résultat : elle cède sous 14 tonnes de pression, tandis que le carton se déforme dès deux tonnes, et explose à cinq. Une vertu que veut mettre en avant l’association, en plus, bientôt, d’une analyse complète du cycle de vie des caisses. « On a lancé cette étude qui sera toujours comparative au carton. Pour bien expliquer la différence, en quoi notre produit est plus vertueux, et pourquoi on ne doit pas nous montrer du doigt ou pénaliser nos clients dans leur stratégie environnementale », milite Camille Lebrun. Et de citer la réglementation européenne qui obligera de passer strictement à des emballages recyclables dès 2030. « Le secteur a obtenu une exemption pour les vins et spiritueux, néanmoins c’est une première alerte. Il nous faut des arguments pour pouvoir discuter avec les pouvoirs publics, et leur demander de revoir leurs critères de mesure de l’empreinte carbone. »

L’AFCB compte neuf membres-fondateurs : Abzac Caisserie, Caisserie du Bazadais, Caisserie Bergey, Caisserie Bordelaise, Caisserie des Grands Vignobles, Caisserie Legendre et Lureau, Caisserie Marie-Louise, Caisserie Pierre Goujon et CECD. À eux tous, ils représentent 45 millions d’euros de chiffre d’affaires, dix millions de caisses vin et spiritueux chaque année, et 300 salariés. Soit 90% de la filière, selon l’association. « Les 10% restants, ce sont des acteurs plus petits - même si nous sommes tous des PME avec un produit traditionnel français, et non des grands industriels. Surtout, nous ne sommes pas que Bordelais, et voulons être présents sur tout le territoire français », insiste Camille Lebrun.

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