Pour 2025, Alain Rousset fait le vœu de « retourner » la situation grâce à l'innovation

Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, souhaite ses vœux pour la 26e fois. Lors des ses vœux à la presse, vendredi, celui qui, en 1998, fit campagne contre « cette Aquitaine qui s'endort », a de nouveau exhorté à la mobilisation. En parlant du monde économique, dans le contexte actuel d'incertitudes politique et financière, il souhaite qu'il s'appuie sur l'innovation pour passer le mauvais temps qui s'annonce, voire commence déjà à s'abattre. Innovation dans les technologies, New Space notamment, mais aussi dans la viticulture, la santé, bien sûr les énergies et surtout l'agriculture pour laquelle il a annoncé la création d'un think tank. « Je veux créer un think tank dans l'agriculture de la région afin de pouvoir évaluer précisément de quoi sont constitués les sources de revenus des agriculteurs. Ce diagnostic posé, nous pourrons réfléchir à la manière de réaliser un retournement. » Cet ensemble de pratiques vise à inverser une tendance négative, à « retourner » une situation mal engagée en faveur de l'entreprise. « L'industrie sait comment engager des plans de retournement mais l'agriculture n'a, historiquement, pas cette culture. Pourtant, elle fonctionne comme tout autre secteur économique. »

S'adapter au dérèglement climatique

Opérer un retournement pour l'agriculture mais aussi la viticulture répond également à l'enjeu de l'adaptation au dérèglement climatique. « Avec les pluies diluviennes qui tombent sur des terres sèches, les tracteurs ne peuvent plus rentrer dans les terres. Quelles variétés planter? La viticulture aussi est confrontée à ces questions après le plan d'arrachage et alors que les sols des vignes sont chargés de cuivre. Ces changements de pratiques induisent aussi des changements de métiers. »

Dans l'industrie, son cheval de bataille, le président de la Nouvelle-Aquitaine donne le même cap. « On a des projets industriels, forts et nombreux sur ce territoire. Notre trajectoire s'appuie sur la transition climatique. Même si nous ne sommes pas indifférents à l'aspect financier, nous devons garder l'objectif de l'adaptation dans le viseur. Certes il y a des difficultés mais sur quoi peut-on se retourner et innover ? » C'est la question qu'il engage chaque dirigeant à se poser. 

Question innovation, il cite notamment Newspace qui a levé 150 millions d'euros. « Il est en train de se créer un accueil d'entreprises sur le newspace avec des centaines d'emplois, à faire pâlir Elon Musk... ou presque ! sourit-il. Flying whales est un autre enjeu considérable car c'est l'ouverture de nouvelles filières aéronautiques, d'une véritable filière de transport de pylônes d'EDF afin d'éviter l'engorgement des routes. Air liquide fournira l'hélium. Les études environnementales sont en cours. L'installation à côté de Blaye de cette entreprise est un gros enjeu pour la Gironde. Mais c'est long. »

Il a en outre insisté sur la nécessité, quels que soient les secteurs, de biosourcer la matière première. « On essaie de travailler sur l'économie de la fonctionnalité tout en s'engageant dans une démarche environnementale et sociétale. D'ailleurs on accueillera bientôt un grand événement sur l'économie sociale et solidaire. La Région doit être sur le transfert de technologies, l'innovation de rupture jusqu'aux ressourceries (Valorem vient de lever 200 millions d'euros).

Bref, Alain Rousset a délivré un message « rageur envers l'Etat » mais avec « de l'espoir » à partir du moment où l'on se demande comment peut-on transformer durablement un territoire avec de faibles moyens ? » Irrémédiablement, selon ses vœux.