10 ans de la French Tech : quel bilan et quelles perspectives pour l'antenne Pays basque ? - Premium

Une dixième bougie pour la French Tech. Une mission publique, dépendante de l'État, mise en place pour accompagner les startups françaises et animer un réseau et dynamiser l’écosystème. Ça, c’est pour la promesse initiale. Dix ans plus tard, elle compte aujourd’hui 99 communautés en France et à l’international. L’antenne Pays basque est l’une des plus jeunes puisqu’elle n’a que trois ans d’existence. On fait le bilan et on parle perspective avec son président Hubert Forgeot. Ça représente quoi aujourd’hui la French Tech Pays basque ?Hubert Forgeot : Aujourd’hui à date nous avons 150 adhérents, alors que nous sommes une des plus jeunes. On attaque notre quatrième année. Ce qu’on note aussi, c’est un bouillonnement de relations issues de la French Tech et des événements qu’on peut organiser. Nous avons deux salariés à temps plein, Neela, sur l'événementiel et sur le montage des actions, et Antoine en charge du marketing communication. On est à plus de 3.000 personnes qui ont participé à des événements de la French Tech Pays basque. On a une quarantaine d’articles de presse, 8.200 abonnés LinkedIn. Et notre labellisation a été renouvelée cette année pour trois ans.Objectif : augmenter les adhérents, les événements ?On ne cherche pas tant à augmenter le nombre d’adhérents ou d’événements. On est davantage dans l’idée d’augmenter le nombre de participants aux événements et ainsi continuer à maximiser l'impact. L’idée ce n’est pas de noyer l'entrepreneur sous un nombre incalculable d'événements, mais de rester hyper pertinents et chercher à toucher plus d'entrepreneurs que ce que l'on touche à présent.Quel retour des adhérents sur ces trois premières années ?Les adhérents nous font remonter la cohésion au sein de la French Tech, l’idée d'appartenir à communauté qui a des thématiques partagées et des problématiques de quotidien également partagées. Par exemple les levées de fonds. Mais c’est aussi partager des retours d'expériences de startups qui sont davantage matures par rapport à des startupers qui démarrent. Puis il y a l’aspect interfilière, on n'est pas sur une seule verticale et ça permet aussi aux startups de vraiment se retrouver. Ensuite, il y a un autre volet, c’est ce que la French Tech leur apporte. D’abord, il y a les événements qu’on organise, mais aussi les webinaires ou les keynotes sur des formats courts où on permet de créer des mises en relation avec des experts. Comme par exemple des experts de Bpifrance ou des spécialistes sur les financements publics de la région, sur les problématiques de pacte d'associés, sur des nouvelles fiscalités également avantageuses pour les startups, etc. Donc on vient les nourrir justement sur des sujets sur lesquels ils se retrouvent entre entrepreneurs qui ont les mêmes problématiques.À quelles problématiques sont confrontés les startups de la French Tech Pays basque ?Une des premières, c’est l’internationalisation. Et justement, pour y répondre, on a un axe fort là-dessus, avec des webinaires qu’on organise, en partenariat avec une autre French Tech à l'international. On a la chance d'avoir un réseau international maillé. On en avait fait un avec la French Tech de San Diego aux USA qui était très concret pour les entrepreneurs. D’abord parce que d'une part, ils ont une vision inspirante d'entrepreneurs basques qui ont réussi là-bas et qui sont déjà sur ces marchés internationaux, mais aussi ensuite par le biais de l'informel, ils créent des contacts. Ça a bien fonctionné alors on en a fait un deuxième en septembre avec l’Espagne qui a aussi très bien fonctionné. Ensuite, il y a toute la problématique autour de l’impact. On nous demande de poursuivre ce que l’on fait autour des témoignages inspirants, et sur les enjeux et les évolutions de modèles économiques plus inclusifs, sur le partage et évidemment être plus impactant sur les enjeux de transition environnementale. Ça fait partie des chantiers qu’on va approfondir en 2024. On est sur un pivot, et la French Tech a un gros rôle à jouer. On doit être sur de l'innovation, que ce soit sur les modèles des entreprises existantes ou sur des nouveaux modèles d'entreprises, de nouvelles technologies qui répondent à ces enjeux justement de transition climat.Justement, quelle est la feuille de route pour 2024 ?Déjà cette partie sur la transition. On va également développer ce qu'on appelle « les ateliers bilan carbone » et les « ateliers stratégie de régénération » pour accompagner tous nos adhérents, pour qu’ils aient la capacité à mettre en place en interne leur propre roadmap de bilan carbone et également de stratégie de régénération. Ensuite, on va poursuivre deux autres sujets : la diversité, la parité avec la mise en avant de femmes chefs d'entreprise. Poursuivre aussi toute la partie inspiration en inspirant sur des toutes ces innovations impact tout ce qui peut se faire sur et en dehors du territoire. On va aussi poursuivre l’année prochaine « mon innovation, mon territoire » avec cette année une ouverture aux jeunes de l’autre côté de la frontière. Et enfin, on poursuit le « Je choisis la FrenchTech », c'est une action auprès des acheteurs publics pour se faire davantage connaître et créer davantage de business avec eux.Le label French Tech met souvent en valeur les grandes levées de fonds, et un côté très quantitatif, c’est quoi le fil rouge au Pays basque ?Au niveau national, l'accent est beaucoup mis sur ce qu'on appelle les licornes, donc les sociétés valorisées à plus d'un milliard d'euros. En l'occurrence, nous sur le territoire et en partenariat également avec d’autres French Tech, comme Bordeaux, on a mis en place ce qu'on appelle le NA-20. C'est le classement des 20 startups d'Aquitaine. Et ce classement est basé sur d'autres critères que les critères de comptabilité et notamment des critères de levées de fonds. Il est basé sur des critères d'impact que ce soit sur le territoire, sociaux, ou environnementaux. Donc on a défini un certain nombre de critères justement à impact, et c'est sur ces critères-là qu'on va élire les 20 startups non cotées. Le prochain aura lieu en novembre. On considère que sur notre territoire, on a d'autres valeurs que simplement une valeur financière. Et on pense qu’on tend vers ça au niveau national. D’ailleurs, on a un autre événement « Mon innovation, mon territoire », pour embarquer les jeunes et leur faire connaître la French Tech, et les possibilités qui sont offertes sur le territoire en termes d'études, de formations liées aux métiers de la tech et également les emplois potentiels sur les entreprises de notre marché de l’emploi. Et donc, ça a une résonance nationale puisque cette année, la French Tech Paris a ouvert ses portes aux lycéens avec un événement inspiré de ce qu’on a pu faire au Pays basque. A l'occasion de la soirée anniversaire, une conférence se tenait dans l'enceinte du Connecteur à Biarritz. Crédits : Julia Cauchois

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