Pourquoi Wetterbiotech se diversifie sur la chimie et la cosmétique - Premium

Pour ses deux ans, Wetterbiotech s’offre une diversification. La société, dont le nom fait référence à son fondateur Paul Wetterwald, s’est d’abord spécialisée dans les biosolutions pour l’agriculture, en utilisant des coproduits et biodéchets alimentaires pour développer des solutions destinées à améliorer la santé animale et les rendements agricoles. Aujourd’hui, l’entreprise souhaite, en effet, étendre son expertise à la chimie et à la cosmétique. Concrètement, Wetterbiotech ambitionne d’ajouter à son catalogue de solutions 34 ingrédients tels que des antioxydants, des acides aminés et conservateurs qui pourront être ajoutés aux formules de laboratoires en chimie et cosmétique. « On est en phase pré-industrielle » explique Paul Wetterwald. « On cherchait donc à lisser notre activité sur toute l’année ». En effet, les biosolutions créées pour l’agriculture ne monopolise dans l’absolu que quelques mois d’activité. « Les produits pour l’agronomie c’est entre avril et juillet, et les autres produits sur la période hivernale entre septembre et janvier ». De quoi laisser la possibilité à la société de s’ouvrir à un nouveau marché. Une manière aussi ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. « Quand on voit les crises qu’on a traversées, comme le COVID etc, on ne peut pas se contenter d’une niche si on veut grandir », poursuit l’entrepreneur. Se diversifier, mais si sur le papier, les deux univers sont très éloignés, Paul Wetterwald l’assure, « il y a des passerelles entre les secteurs de l’agriculture et de la cosmétique/chimie ». Concrètement, les biotechnologies utilisées pour créer des principes actifs sont similaires. D’autant que le fondateur s’est accompagné de spécialistes en chimie, « donc on profite d’avoir ces compétences-là ». Dans le milieu, la société bénéficie déjà de quelques clients, prospects intéressés qui ont fait part de leur besoin en biosourcés, fabriqués en France, et upcyclé. « On coche toutes les cases », sourit le chef d’entreprise. En tout, ils ont comptabilisé 34 ingrédients qu’ils sont capables d’apporter aux formules des laboratoires. Des ingrédients qu’il s’agira de peaufiner dans les prochains mois. « C’est tout l’objet du projet qui est de savoir dans quelles conditions on peut proposer ces ingrédients », déroule Paul Wetterwald. Quelles normes, quels cahiers des charges. Pour les accompagner dans cette recherche, la société a été lauréate en décembre de l’Atelier de l’innovation de l’Agglomération Pays basque, et a ainsi remporté une subvention de 25.000 euros. De quoi permettre aussi de cofinancer ces analyses avec l’UPPA Tech, la plateforme expérimentale scientifique de pointe de l’université de Pau et des Pays de l’Adour.Adresser les acteurs du Sud-Ouest Le projet doit être réalisé dans les deux années qui viennent. Actuellement, Wetterbiotech est en phase de prototypage de ses ingrédients à destination de la chimie et de la cosmétique. « On aimerait lancer la commercialisation d’un ingrédient dès cette année », espère Paul Wetterwald. Côté commercial, la société veut se concentrer sur un marché en BtoB. « Le BtoC exige beaucoup trop de marketing dans ce secteur », justifie le chef d’entreprise. La société veut adresser principalement les acteurs du Sud-Ouest. « Nous vivons dans une région avec une forte industrie cosmétique », poursuit-il. Car la démarche de la société est de se concentrer sur le marché local, à savoir le grand Sud-Ouest, que ce soit pour ses solutions pour l’agriculture que celles en cours de développement pour la chimie / cosmétique. « On a une démarche d’économie circulaire, on ne peut pas se disperser et aller à l’autre bout de l’Europe, on essaie de rester avec des acteurs sud-ouest, et aller le plus vite possible », explique Paul Wetterwald. En effet, en local, l’entreprise confie être répertoriée dans les catalogues des plus grandes coopératives des Pyrénées-Atlantiques pour ses solutions animales. « On veut aller voir dans les Landes et en Occitanie », décrypte-t-il. Un développement des produits, plutôt qu’une extension à l’international, tel est le modèle choisi par l’entrepreneur basé à Itxassou. À ce jour, la société compte trois salariés, et vient de boucler son premier chiffre d’affaires étalé sur deux ans, dont le montant est gardé confidentiel.

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