Patates de l’île de Ré : La Rebelle a choisi l’indépendance - Premium

Une marque de pommes de terre qui s’appelle La Rebelle ne pouvait que suivre le chemin de l’indépendance. Produite par Frédéric Heraudeau et son associé, la marque est principalement vendue en Nouvelle-Aquitaine, mais aussi à Paris et à Rouen via des grossistes. « 70% de nos ventes sont réalisées par des professionnels et 30% en GMS ou directement dans notre magasin », explique l’agriculteur. Ses pommes de terre, des grenailles et des mitrailles principalement, sont revendues jusqu'à huit euros le kilo. Un produit de luxe, quand on sait que la patate traditionnelle est mise en rayon entre 1,18 et 2,83 euros le kilo. Des prix qui varient en fonction de la météo et donc de la production, qui suivent aussi le chemin de l’inflation mais qui jouissent surtout d’une belle réputation. Lui, les vend aux grossistes entre trois et six euros. « Il faut compter un euro de frais de charge entre le personnel, l’emballage, le transport, donc il ne reste pas grand-chose. » S'il aime son métier, Frédéric Heraudeau l’assure : « Il vaut mieux rester petit, mais aussi être revendeur que producteur ». À lire également : Le sel de l'île de Ré, une transition vers le label IGP en juillet La patate de l’île de Ré est un produit à la chair jaune et fondante qui participe à l’économie insulaire. Une vingtaine d’agriculteurs la produisent, et la plupart ont choisi de se réunir au sein de la coopérative de l’île de Ré. Frédéric Heraudeau, lui, préfère l’indépendance. Il y a pourtant été adhérent, une histoire qui a duré près de 30 ans mais à laquelle il a mis un terme il y a plusieurs années. « Un choix humain avant tout », qu’il ne regrette pas même si la charge est plus conséquente aujourd'hui : « On a beaucoup plus de travail parce qu’on fait tout de A à Z, de la plantation à la vente en passant par la récolte et la livraison sur certains sites, sans compter la partie commerciale et administrative. » Un tel investissement lui vaut surtout d’être mieux payé qu’à la coopérative. Si « c’est plus dur » c’est aussi « plus valorisant ». À lire également : Une nouvelle implantation des Confitures du ClocherLa Petite rigolote représente 20% du chiffre d’affaires Une machine achetée en 2015 lui permet un tri rapide de ses patates à la fois en matière de calibre mais aussi de qualité. « Les légumes moches se vendent mal, c’est pour cela qu’il faut les vendre à part. » Un investissement de 300.000 euros largement rentabilisé par la société. « La machine est amortie et on a remboursé l’emprunt, c’est que du bénéfice pour notre activité », ajoute l’agriculteur. Qui précise qu'il s'agissait à l'époque d’une première en France, et que la machine était encore en phase de test lorsque Frédéric Heraudeau a accepté de l'utiliser. « C’est dans un salon en Belgique que j’ai découvert ce système de tri. C'est un gain de temps, puisqu’on passe une tonne par heure et qu’elle remplace au moins six personnes ». 250 tonnes de patates sont produites au sein de l’entreprise qui commercialise des grenailles et des mitrailles sous deux marques. Cette machine lui permet de dissocier La Rebelle, dont « le calibre et la forme sont idéals », et La Petite rigolote « moins bien calibrée suivant les standards de vente ». Elle est vendue 20 à 30% moins cher que La Rebelle et représente 20% du chiffre d’affaires. « A la coopérative de l’île de Ré, et sachant qu’il n’existe pas de machine de tri comme la nôtre, les patates sont triées à la main et celles qui sont moins jolies, sont jetées. » À lire également : Le sel de l'île de Ré face à la concurrence mondiale La RebellePatates - Ars-en-Ré Chiffre d’affaires : 500.000 euros Nombre de salariés : 3

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