Le spécialiste du fond des océans Abyssa développe de nouveaux projets avec France 2030 - Premium

Un nouveau financement France 2030 pour Abyssa. La société basée à Anglet, spécialisée dans les fonds marins, multiplie en effet les projets pour son développement. Ainsi, elle collabore sur le projet Piccard, en avec la société de Loire-Atlantique Elwave et l’institut Mines-Télécom Atlantique. Ensemble, elles mettent en place un capteur électromagnétique innovant. Un projet retenu donc dans le cadre des subventions France 2030 dans la catégorie « Investir dans les grands fonds marins » dotée d’une enveloppe de 350 millions d'euros. « Cette collaboration s’inscrit parfaitement dans la dynamique de développement en cours chez Abyssa » souligne Michel Colinet, directeur commercial de la société. « C’est une occasion unique de pouvoir démontrer les capacités de notre concept d’exploration extensive par AUV dans les grandes profondeurs ! ». Ce nouveau capteur devrait permettre de mieux caractériser les matériaux présents dans les grands fonds. Les premiers résultats sont attendus fin 2025. Un projet d’un montant d’un peu moins de 100.000 euros.Déjà trois projets soutenus par France 2030 Mais Piccard n’est pas le premier projet sur lequel travaille la société angloye, soutenue par le France 2030. Ce plan d’investissement doté de 54 milliards d’euros ambitionne de rattraper le retard industriel français, d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique. Dans ce cadre, Abyssa avait déjà fait financer son projet « Carma » qui vise à développer une solution de cartographie des ressources des grands fonds marins en utilisant une flotte coordonnée de véhicules autonomes. Combinant un véhicule maître multi-capteurs et des suiveurs mono-capteurs reliés par un système acoustique innovant, il permettra une navigation collaborative et une cartographie multi-échelles jusqu'à 3.000 mètres de profondeur. Ce projet avait été mené en partenariat avec les sociétés Exhale et RT6 pour un montant de 800.000 euros. Leur projet 4must avait également reçu le soutien du plan France 2030. Ce projet prévoit une optimisation et une durabilité plus importante des campagnes en mer. Pour y parvenir 4must s’appuie sur l’utilisation de l’IA pour planifier les opérations et réduire les émissions carbone. « On va voir quelles sont les meilleures routes pour aller sous l’eau, pour aller plus facilement directement sur les zones d’intérêts, et éviter les zones avec un moindre intérêt », décrypte Jean Michel Sornin, président d'Abyssa. 4must a été réalisé en partenariat avec Aegir et RT6. Un projet important en termes de financement, puisqu’il aura coûté 9 millions d’euros, dont 5 apportés par France 2030. Autant de projets qui ont pour ambition d’améliorer les compétences et l’efficacité d’Abyssa, société lancée début 2019. Sa mission première est d’intervenir dans tous les océans, jusqu’à 6.000 m de profondeur avec des véhicules autonomes sous-marins, appelés « AUVs ». Elle réalise notamment des missions en partenariat avec l’Ifremer. Actuellement la société ne dispose pas de ses propres appareils et loue chez les constructeurs. Elle ambitionne d’acquérir une flotte entièrement opérationnelle à partir de 2027. Le modèle d’acquisition se répartirait sur une exploitation mixte à terme : 30% avec du matériel fournisseur, 30% en matériel propre, et 40% via des véhicules de confrères. Pour financer cette flotte, la société est en train de lever des fonds. L’entreprise angloye vise un tour de table à 12 millions, dont 4 en equity et 8 en dette. Outre les financements des équipements, cette levée permettra aussi d’assurer la rentabilité de l’entreprise. « On espère pouvoir boucler la levée avant la fin du premier trimestre 2025», prévoit Jean Michel Sornin. Ensuite, il faudrait passer au stade de la fabrication des appareils, soit 12 mois pour chaque, qui devront s’accompagner de plusieurs mois de tests. Pour piloter ces appareils, et accompagner le développement de l’entreprise, l’équipe composée de 12 personnes devra croître. Ainsi, Abyssa vise les 40 salariés en 2027, et 50 en 2028.

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