Kpa a conduit 300 jeunes vers l’entreprenariat en 5 ans - Premium

Pourquoi les sociétés préfèreraient-elles faire travailler des jeunes non expérimentés, qui souvent mettront plus de temps à réaliser une tâche, plutôt qu'un professionnel aguerri ? « Parce que bien souvent les entreprises ont envie d’être utiles et de contribuer à faire des actions sociales, amorce Florine Jollivet fondatrice de l’association Kpa, concept de coopérative jeunesse de service, avant d’ajouter, nous ne sommes pas une agence d’intérim, nous avons pour vocation d’accompagner les jeunes vers le monde professionnel ». Depuis sa création en novembre 2018 dans le quartier Mireuil, l’association a accompagné 300 jeunes de 16 à 25 ans dans l’entreprenariat. Pour souffler sa cinquième bougie, elle les réunira aux côtés des acteurs économiques qui ont aidé à porter les projets des jeunes. Un évènement qui se déroulera le 13 juin à 18h00 au Musée Maritime, organisé par les jeunes eux-mêmes. 60 partenaires économiques Le concept vient du Québec et lorsque Florine Jollivet l’a expérimenté c’était en 2017, à Villeneuve-les-Salines. Tout au long de l’été, elle a accompagné une quinzaine de jeunes dans la gestion de leur propre entreprise coopérative et la création de nouveaux services sur le territoire. « Concrètement, on les a missionnés pour ramasser des mégots sur les plages, nettoyer les voitures, faire des courses » explique la fondatrice de l’association. L’expérience a été renouvelée en 2018. « On s’est rendu compte de l’impact que le travail avait sur eux. On parle de jeunes en décrochage scolaire ou qui sont perdus professionnellement. Tout à coup, ces petits boulots venaient concrétiser des projets plus grands. Ils n’avaient pas forcément de compétence, mais ils avaient des appétences », ajoute-t-elle. L’association a vu le jour. Aujourd’hui, Kpa reçoit 250.000 euros de subventions de la Ville, de l’Agglo, du Département, de la Région et de l’Etat et emploie 7 salariés. Cette année, les jeunes accompagnés génèrent 50.000 euros de chiffre d’affaires. Ils travaillent aux côtés de 60 partenaires économiques, entreprises, collectivités et associations, autour de quatre parcours : les Copains à bord, la Fusée, Osmose et le Restokoop. 4 parcours adaptés à chaque profil Au sein des Copains à bord, les jeunes assurent des prestations de service sur le territoire. « Les entreprises sont actrices de ce parcours en facturant des services à l’association, réalisés par les jeunes », explique Florine Jollivet.Les jeunes assurant une prestation pour le parcours des Copains à bord. Crédit photo : Kpa.La Fusée est un parcours d’accompagnement collectif, « une sorte d’incubateur sans aucun prérequis d’âge ou de diplôme », indique la fondatrice. La structure est présente pour soutenir les entrepreneurs en devenir, « leur faire prendre conscience de leur valeur et leur donner confiance en eux ». Actuellement, une dizaine de jeunes travaillent seul ou en équipe à la réflexion sur un projet de création d’entreprise. « Le projet, c’est le moteur. On les aide notamment au moment de la concrétisation du projet, pour rédiger les statuts de l’entreprise par exemple ». Osmose est une formation de 6 mois basée sur la transition écologique et sociale et l’entreprenariat coopératif. Le projet, co-porté avec le CFA, a été lancé en 2023 et concerne 12 jeunes. « Léa Nature a fait une demande au sein de ses services qualité environnement de former les nouveaux arrivants, ils ont le contenu mais pas la forme, ce sont les jeunes qui vont s’en occuper », note la dirigeante. 40 structures du territoire rochelais dont 7 entreprises et 15 associations et coopératives se sont associées au projet. Restokoop est un restaurant tenu et géré par les jeunes de l’association et qui leur permet pendant 6 mois de tester l’entreprenariat. « Ils gèrent tout de A à Z comme si c’était leur propre entreprise, de la comptabilité, à la gestion des stocks en passant par le service. Ils restent néanmoins, soutenus par nos équipes », conclue Florine Jollivet.

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