Créagum crée des jeux de plage en chewing-gum recyclés - Premium

Recycler des chewing-gums pour en faire des jeux de plage, il fallait y penser, Marine Guilbaud l’a fait. Officiellement, elle est encore étudiante, en train de terminer son Master science spécialisation biologie marine à l’Université de La Rochelle. Pourtant, elle est aussi cheffe d’entreprise depuis un an. C’est d'ailleurs dans le cadre de ses études que le projet Créagum est né, lorsque lors d’un programme de classe elle a dû créer une mini-entreprise factice. « J’ai tout de suite su que je voulais proposer un projet éco-responsable. J'ai d’abord pensé au recyclage des mégots de cigarettes parce que c’est le premier déchet urbain le plus produit au monde, mais il y avait déjà un marché », explique la jeune dirigeante. C'est alors que Marine Guilbaud s’est tournée vers le chewing-gum, deuxième déchet urbain le plus produit au monde et qui représente, rien qu’en France, 100.000 tonnes de pollution plastique par an. « Les chewing-gums sont composés de polymère synthétique ce qui en fait des déchets plastiques et la France en est le deuxième pays le plus consommateur après les Etats-Unis », assure la dirigeante. Elle décide donc de collecter, recycler et revaloriser les chewing-gums en jeux de plage éco-responsable. Elle projette 15.000 euros de chiffres d’affaires en 2024. Un collecteur Créagum dans toutes les entreprises ? Ramasser les chewing-gums à la main, c’est l’image que l’on se fait du recyclage, mais ce n’est pas celle de Marine Guilbaud qui préfère « éduquer les gens ». Pour cela, elle propose plusieurs services. Tout d’abord, elle a créé un collecteur qu’elle vend au prix de 32.98 euros aux collectivités, établissement scolaires et entreprises (hors charges et frais de livraison). Il s'agit de petites poubelles facilement transportables ou déplaçables. Actuellement une trentaine est installée dont à l'Université de La Rochelle et au Hyper U de Puilboreau. A lire aussi : Valorisation des déchets : Keenat rassemble 3,5M€ pour s’imposer en Europe A cela, elle propose d'ajouter deux abonnements : un service de collecte passive, destiné aux commerces qui souhaitent recycler les chewing-gums invendus. L'abonnement annuel de 425 euros donne accès au collecteur et à un ramassage une fois par an. En 2023, en deux semaines seulement, 15 kilos ont été récoltés à La Rochelle et ses alentours ; et un service de collecte active, destiné aux entreprises et établissements scolaires. Trois forfaits s'échelonnent de 1180 euros à 2233 euros avec un ramassage trois fois par an, l'édition d'un rapport annuel et individuel de l’empreinte carbone, du nombre d’objets fabriqués ainsi qu'une dimension sponsoring. Elle fait également de la prévention dans les établissements scolaires et des workshops en entreprise et proposera très bientôt un accompagnement à la transition en entreprise. Le volet formation représente 55% de son chiffre d’affaires.Une trentaine de collecteurs Créagum est déjà installé à La Rochelle et ses alentours. Crédit photo : @Laurianeguerin_deeplifeDes tortues Luth en chewing-gum recyclé Une fois recyclé, Marine Guilbaud fait du chewing-gum un jeu de plage. Le projet est en cours de création. « On a fait un gros travail de R&D avec la société Plaxtil, partenaire industriel à Châtellerault, explique-t-elle, une fois recyclés en billes de plastiques on y ajoute un autre plastique afin d'en faire une matière plus solide ». Elle vient de lancer une collecte de fonds pour produire un moule industriel qui permettra ensuite de créer deux Tortue Luth et « espère récolter au moins 5.000 euros sur les 15.000 euros sollicités », dernière étape avant la commercialisation de son produit d’ici la fin de l’année. « Une fois produits, les jouets sont analysés par le laboratoire Qualyse afin de déterminer d'éventuelles contaminations aux métaux lourds, pesticides organochlorés et relargage de micro plastiques », ajoute la dirigeante. Pour l'instant, son partenaire industriel ne lui a pas fait payer l'utilisation de ses machines pour le développement de ses produits et la fabrication de ses prototypes. Un accord financier est en cours pour une production plus importante. « Dans un premier temps, je vais lancer 300 articles ». Le kit de plage comprenant deux jeux de taille différente sera vendu au prix de 40 euros et emballé dans un sac en toile de voile recyclée, il est en prévente sur la plateforme de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank.Marine Guilbaud ne compte pas s’arrêter là : « Mon ambition c’est de voir le projet aboutir et mettre en place de nouveaux circuits pour recycler de nouveaux déchets ». Ce n’est pas exclu qu’elle fasse parler d’elle sur grands écrans puisqu’elle a été contactée par l’émission Qui veut être mon associé. Affaire à suivre. A noter que la jeune dirigeante participera au salon Viva Tech du 22 au 25 mai. Elle fait partie des lauréates du concours organisé par le salon lui-même et par la Nouvelle-Aquitaine pour présenter des jeunes pousses au projet innovant.

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