Pourquoi Toopi Organics pourrait aller plus vite en Belgique qu'en France ? - Premium

Vous venez de créer une filiale en Belgique. Pourquoi ce choix ?Depuis maintenant quelques années, on essaie de se rapprocher des coopératives françaises. Mais les coopératives, il faut les convaincre. Nous avons fait un gros travail de pédagogie, d'information... Et simultanément, il y a trois ans de ça, nous avons rencontré une personne qu'il nous a semblé opportun d'engager en Belgique. Et qui a, elle aussi, fait de son côté tout un travail de défrichement de terrain, de prospection. On a eu des échos beaucoup plus rapides et positifs qu'en France, la Belgique nous a permis d'obtenir notre première autorisation de mise sur le marché avant la France. C'est aussi en Belgique qu'est arrivée notre première grande cliente, la SCAM, qui est la deuxième coopérative nationale.Ce client a-t-il eu un rôle d’accélérateur dans votre déploiement hors France ?En France, vous avez deux, trois, voire quatre ans d'expérimentation en champs, avant d'être référencé dans les coopératives, et donc d'être distribué via leur réseau. La SCAM voulait aller plus vite et très rapidement, nous avons vendu nos premiers volumes début 2023 en Belgique. Cette structure a été très satisfaite parce qu'il y a eu des rendements supplémentaires sur des grandes cultures comme le maïs, c'est pour cela que l’histoire a démarré plus vite de l'autre côté de la frontière.Quelle sera la prochaine étape, pour vous ? L’usine de transformation de Loupiac, qui a été mise en service la semaine dernière, a vocation à couvrir la France et certains pays limitrophes comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal et à faire quelques exportations un petit peu plus loin si nécessaire. Mais la SCAM est tellement intéressée par le concept de Toopi que nous sommes en rapprochement pour peut-être s'associer et créer une unité de production. Il s’agirait de l'alter égo de Loupiac, mais dans le secteur de Liège. Cette usine devrait être fonctionnelle dès le début de 2027, et pourra elle aussi transformer jusqu’à 1,plus d'un million de litres par an. Sa vocation sera dans un premier temps de produire notre deuxième solution dont la SCAM prévoit la commercialisation à horizon 2025-2026. Il s'agira d'un produit beaucoup plus concentré que le premier, qui sera utilisé grosso modo à cinq litres par hectare.Accélérer les ventes et nouer des partenariats Après la Belgique, quels sont les pays visés ?Aujourd'hui, nous avons des autorisations de mise sur le marché qui couvrent quasiment tous les pays limitrophes. Nous avons une touche assez sérieuse en Espagne qui ne s'est pas encore concrétisée, mais on y travaille. Au-delà, nous sommes en contact et nous prospectons très activement en Afrique de l'Ouest, qui présente pour nous toutes les caractéristiques d'un terrain d'expérimentation idéal. Maintenant, si on trouve des partenaires qui veulent expérimenter de façon rapide, bien évidemment qu'on étudie les propositions avec la plus grande attention.Quelles sont vos ambitions en 2025 ?C’est de lancer et maîtriser définitivement notre ligne de production. Simultanément en France, c'est de changer de braquet : faire vraiment connaître Toopi, trouver des partenaires pour mettre nos produits dans les champs, accélérer les ventes si possible localement même si on n'a rien contre des partenariats nationaux. Et en Belgique c'est de voir avec la SCAM ce que va donner notre deuxième produit dans les champs. La coopérative a passé une commande assez volumineuse de 50 mètres cubes, on va donc observer avec grand intérêt quelles vont être les conséquences agronomiques.En France, d’autres unités de production pourraient-elles voir le jour ?Non. L’idée est de pousser dans ses retranchements notre outil industriel. On écrit une page blanche, donc on a fait nos prévisions, 1,1 million de litres par an. Et peut-être qu’en optimisant certains paramètres de production, on va se rendre compte que l'on peut produire 30% de plus. Ce qui pourrait radicalement changer le prévisionnel. Mais dans tous les cas, le principe de bonne gestion est de dire, "faisons au mieux avec ce que nous avons avant d'aller construire autre chose ailleurs".Une série B envisagée en 2026Vous avez décroché une enveloppe de 8,4 millions d’euros il y a un an. Envisagez-vous une nouvelle levée de fonds prochainement ?La prochaine levée de série B, dont il est beaucoup trop tôt pour en connaître le montant, aurait pour vocation d’asseoir notre développement, en France et en Belgique. Et ensuite permettre, pourquoi pas, d'autres croissances à l'international, sur d'autres continents. C’est fort probable qu’elle soit lancée en 2026.À quel horizon pourriez-vous atteindre votre seuil de rentabilité ?C'est une société à très forte inertie. On a une courbe qui épouse celle des startups. C'est-à-dire que le seuil de rentabilité, on ne l'atteindra encore que dans quelques années, dans le meilleur des cas, dans trois à quatre ans. D'où la nécessité d'être prudent dans la gestion. Si nous parvenions en 2029 à avoir complètement installé nos deux unités de production en Belgique et en France, ce qui nous conférerait à peu près deux millions ou 2,5 millions de litres collectés et transformés, ça serait déjà un potentiel succès. Et notre équipe pourrait atteindre une petite quarantaine de salariés entre la France et la Belgique.Toopi Organics SAS fondée en 2019Siège social : Loupiac-de-la-Réole33 personnesCA : n. c.

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