Comment Alkion a pu faire installer des panneaux solaires sur son site Seveso - Premium

Ça fait déjà un peu plus d’un mois que les panneaux photovoltaïques ont été activés sur le toit et sur l’ombrière de la société Alkion, dans le périmètre du port de Bayonne à Tarnos. La société, installée depuis 2016, et spécialisée dans le stockage de produits pétroliers et chimiques, peut compter désormais sur un parc de 600m² de panneaux solaires. « C’était une impulsion du groupe », souligne Fabien Lusson, représentant du terminal. Les cinq terminaux d’Alkion dans toute la France ont effectivement rejoint le groupe européen Koole fin 2022. « Il y a une volonté politique au départ de vouloir se diversifier, mais ce sont aussi de bons messages en externe, ainsi qu’en interne auprès de nos équipes. » Cette installation a une capacité totale de 125 kWc et représente 8% de la consommation globale du site, lissée sur l’année. « Avec forcément une plus forte production l’été que l’hiver » ajoute Fabien Lusson. Alkion Bayonne traite chaque année environ 390.000 tonnes de matière, dont 360.000 tonnes qui transitent par voie maritime sur le port et qu’elle stocke dans ses 54.000m³ de bacs. De cette quantité, la société traite environ pour deux tiers de l’essence de tout type, carburant, et bitume, et pour un tiers de produits chimiques. Des matières spéciales qui lui valent la classification en site Seveso seuil haut. Une classification pour les sites industriels présentant des risques d’accident, et pour laquelle ils doivent maintenir un niveau de prévention élevé. Ainsi, faire installer des panneaux photovoltaïques n’a pas été une mince affaire sur ce type d’installation protégée. « On doit respecter une réglementation stricte » décrit le responsable du terminal. « On ne pouvait par exemple pas poser de panneaux sur nos bacs ».Autorisation de la DREAL Ainsi, il a été décidé de ne pas installer de panneaux photovoltaïques au plus près des cuves contenant les produits chimiques et pétroliers. Mais pas seulement. « On a une préparation sécuritaire en plus » précise Bertrand Lassauzay, directeur des opérations chez Soltea, chargé du projet de l’installation des panneaux photovoltaïques chez Alkion. Ainsi, les équipes de Soltea ont travaillé main dans la main avec le référent QSE de la société pour lever tous les obstacles à la mise en place des panneaux. « Il y a des précautions supplémentaires à prendre, comme mettre en place des coupures au niveau des panneaux directement » précise le directeur des opérations. De quoi permettre aux services de secours de désactiver les panneaux sur les appareils directement en cas de problème. Il a également fallu être particulièrement transparent et échanger avec les autorités. « Il fallait vraiment montrer patte blanche » sourit Bertrand Lassauzay. Car au bout du tunnel, c’est la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) 64-40 qui donne ou non son aval. Elle représente l’autorité préfectorale dans la prévention des risques dans les sites Seveso. « On leur envoie une étude technique et ensuite, ils peuvent nous poser des questions, nous font repréciser, etc » décrit le responsable de site. La DREAL dispose en effet d’agents assermentés afin de contrôler ces sites particuliers. Les équipes de Soltea parlent d’un gros travail en étude de faisabilité, et une opération globale de près de deux ans. Que ce soit pour la pose des panneaux, mais aussi la création des ombrières, l’investissement global représente pour Alkion environ 350.000 euros. Après un mois d’utilisation, les prévisions de consommation « sont respectées ». Sur le plan de la RSE, la société poursuit ses ajustements. Ainsi, sur le parking, des bornes de recharges de véhicules électriques ont également été installées, de même que des ampoules LED dans les bureaux. Plus spécifiquement à la destination du site, Fabien Lusson explique qu’Alkion calorifuge chaque fois que nécessaire les bacs de stockage, afin d’améliorer l’isolation et de baisser la consommation en énergie. « On le fait pour améliorer les performances énergétiques ». Par ailleurs, Alkion reste vigilant aux « développements technologiques ». Si le groupe ne s’est pas fixé d’objectif chiffré concernant la baisse de la facture énergétique, concernant le site d’Alkion sur le port de Bayonne, la société se posera la question de lancer d’éventuelles études pour utiliser une autre partie du terminal, un peu plus au nord du site, afin d’y installer peut-être de nouveaux panneaux photovoltaïques. Alkion Bayonne Créée en 1980 38 Rte de la Barre, 40220 Tarnos 28 salariés CA : Une dizaine de millions d’euros (2022)

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