Topaketa : revivez l’interview de Sandra Olano directrice générale du groupe Olano - Premium

Ce mardi soir, il y avait l’Euro, le débat des législatives, et la tentation de la plage. Néanmoins, plus de 80 adhérents de Placéco Pays basque ont participé à notre événement mensuel, Topaketa. À cette occasion, nous recevions dans le restaurant bayonnais Côtes&Mer, Sandra Olano, directrice générale du groupe familial du même nom, spécialisé dans le transport et dans la logistique sous température dirigée. Nous avons échangé avec elle pendant une vingtaine de minutes au sujet du développement de la société, mais aussi et surtout questionner la démarche RSE mise en place au sein de l’entreprise luzienne. Extraits. Vous avez au sein de l’entreprise une charte RSE très diverse, et notamment sur l’environnement. Comment une société dans le transport routier peut-elle se développer sur cet axe ?On est vu comme les pollueurs ! (rires) Mais en réalité, aujourd'hui, pour parler de la partie environnementale, tout évolue. Il y a énormément de choses au niveau technologique qui évoluent. Nous, notre volonté a toujours été d'être sur des dernières technologies. Donc je prends par exemple la flotte de camions. Aujourd'hui, on a 1.600 camions qui vont sur toute l'Europe et on a une flotte qui est renouvelée à minima tous les trois ans. Ce qui veut dire qu'on roule sur de la norme Euro 6. Donc c'est la meilleure norme que l'on puisse avoir en termes de CO2, de monoxyde, etc. Donc la volonté, elle est aussi là. Et au-delà de ça, on est toujours sur de l'accompagnement de nos clients. Certains clients veulent uniquement du camion qui roule au gaz, d’autres uniquement au B 100 avec du colza, ce qui fait que l'on a toujours chez nous en tous les cas un choix d'avoir une vraie mixité dans le choix de nos véhicules.Ça veut dire qu’il y a une attente des clients là-dessus ? Une attente réglementaire ?Pas nécessairement réglementaire. Mais ces dernières années, tous nos clients « grands comptes » ont l’obligation d’afficher sur leurs étiquettes leur impact. Donc, forcément, ils ont la volonté d’améliorer leur étiquette, et la partie transport est souvent impactante. Alors ce qu'il faut savoir, c'est que dans le monde du transport, on a quand même des labels et là, c'est surtout avec l'ADEME qu'on travaille. Ils ont mis en place un label « Les transporteurs s'engagent ». Donc c'est un label avec un vrai audit où on se positionne sur différentes actions. Ça peut être du renouvellement de flotte, ça peut être de l'écoconduite, ça peut être des bonnes pratiques dans le domaine du froid et on se fixe des objectifs durant trois ans. Donc nous, on a ce label qui fonctionne pour la partie transport et en parallèle pour tous les clients, on a aussi le label « Fret 21 ». Donc, ça nous permet de mener ensemble des actions communes pour pouvoir réduire les émissions de CO2.Justement, vous avez recours au fret ? Ça fait partie des leviers que vous avez ?Ça en fait partie. Après, pour nous, c’est limité. On peut transporter du surgelé par fret. Encore faut, il avoir les axes qui soient relativement en bon fonctionnement ! C'est un peu compliqué, mais il y a de grands axes entre le Nord et le Sud-est qui fonctionnent bien. Et en ce moment, j'ai à l'étude effectivement la possibilité de basculer pour Picard sur de la caisse froid, sur du rail. Mais dans tous les cas, j'ai des activités vers lesquelles je ne pourrai jamais me tourner, ni sur du rail-route, ni sur du gaz. Par exemple toute la filière des produits de la mer où on est vraiment sur du ramassage sur tous les ports du littoral, en Angleterre, en Espagne, c’est très compliqué. Donc je vous parlais de l'exemple du B 100. Le B 100, vous avez l'obligation d'avoir votre propre cuve implantée chez vous et ne pouvez pas acheter du B 100 ailleurs. Donc, là, on est en train de le déployer. On a déjà un site qui fonctionne au B 100 sur l'année à venir, on va compléter en mettant six sites, mais c'est quand même contraignant et les distances parcourues sont bien moindres par rapport à du gazole classique.Est-ce que l’évolution de la réglementation, c’est une inquiétude pour l’avenir ?De l'inquiétude, il y en aura forcément, parce que les lois tombent à tous les niveaux. Donc ça sera pour nous comme tous les autres. La plus grosse des complexités à venir, ce sont tous les centres urbains, les grandes métropoles qui effectivement vont passer en ZFE. Donc on n’aura plus la possibilité d'accéder à moins d'être sur un Crit'air 1 par rapport aux émissions. Donc oui, ça va être très compliqué. Ce qui est plutôt annoncé, c’est le développement des vélo-cargo sur plein de choses dans ce sens-là. Donc c'est assez affolant parce que quand on nous le dit, on n'ose pas imaginer que 20-25 % de toutes ces marchandises pourraient être demain transportées sur un an sur un vélo.« On vit au milieu de nos équipes » Vous revendiquez Olano, groupe familial, mais comment on arrive à maintenir cette proximité familiale avec 3.500 salariés ?Alors déjà, mon frère et moi, on a toujours grandi au sein de l'entreprise. Quand on était petits, on était au milieu, on venait bosser l'été, ils nous ont vu grandir. On a ces valeurs, d’avoir un management de proximité. Dans nos locaux à Saint-Jean, on n’a que des bureaux ouverts, il n'y a pas du tout de cloison. On vit au milieu de nos équipes. Donc c'est vraiment une volonté de transparence, de proximité, d'être dans un travail vraiment hyper collaboratif. Moi, j'ai grand plaisir tous les jours à descendre dans le bâtiment, à aller saluer à chaque étage, à prendre le café avec les équipes, etc. Ça, c’est pour le siège, mais en dehors, ça tient à notre organisation. Certes, je ne vois pas les 3.500 salariés, mais on arrive malgré tout à avoir la température de ce qui se passe sur les sites et à vivre avec nos équipes parce qu'on organise énormément de réunions et de séminaires. Là, je sors de deux jours avec tous mes relais formateurs. Les relais formateurs, ce sont des conducteurs, positionnés sur tous les sites, ils sont une trentaine. Et en fait, je passe deux jours avec eux à travailler sur différentes thématiques et eux derrière vont porter la bonne parole de tout ce qu'on a pu voir. Je fais la même chose avec les managers de proximité, qui travaillent vraiment le bien-être et la satisfaction des salariés. J'ai la même chose avec tous les directeurs de sites, avec le séminaire annuel en janvier où on va regarder les chiffres économiques, ce qui s'est passé sur l'année passée et on va se fixer le budget et les objectifs de l'année à venir. J'ai la même chose avec tous mes directeurs opérationnels. Donc, là, je parle vraiment de la partie purement exploitation, ceux qui sont aux manettes du planning tous les jours, des conducteurs et en lien avec les clients. En fait, c'est un rendez-vous qui existe tous les ans. Soit on le fait au siège pour les faire venir soit c'est nous qui allons sur les sites. Et on a une réunion annuelle avec l'ensemble des équipes sur les sites.Vous avez, au sein de l’entreprise, développé un « pack social » de 7 millions d’euros par an à destination des salariés, ça consiste en quoi ?Dans ce management participatif, l'idée, c'est vraiment de fidéliser les équipes. Notre volonté, comme je l’expliquais, c'est d’être une vraie entreprise familiale. Quand on recrute, on fait en sorte de les mettre aux couleurs de l'entreprise dès le début et être sûrs qu'une fois qu'ils sont rentrés chez nous, ils n’en sortiront pas. Ça, c'est vraiment une vraie volonté. Donc le pack social, en fait, il est fait de plein de choses en termes d'accompagnement autour du salaire, qui permettront effectivement de montrer qu'il y a un vrai investissement de la part des salariés dans le groupe. Donc en fait, ces 7 millions d'euros, c'est déjà une partie d'intéressement collectif. On a 22 % qui part du résultat d'exploitation de chacune des sociétés, qui est distribuée à l'ensemble des équipes du groupe à parts égales. En fonction de chacune des sociétés, elles gèrent leur propre compte d'exploitation, compte de résultat et derrière, à parts égales, qu'on soit effectivement directeur d'escouade ou qu'on soit conducteur, on reçoit la même part de prime d'intéressement. Et ensuite, je le disais, on a quand même un métier qui est compliqué, donc on a des primes de portage, des primes de froid, beaucoup de choses qui vont au-delà, en tous les cas de nos obligations légales.

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