Le boom des maisons de santé dans les Landes - Premium

Quel est le point commun entre Meilhan, Saint-Julien-en-Born et Angresse ? Les trois communes ont inauguré en 2024 leur maison de santé. Le mouvement se poursuit en 2025 avec des ouvertures prévues à Narrosse et Mont-de-Marsan alors que pour 2026, Biscarrosse et Saint-Vincent-de-Tyrosse suivent la marche. Pourquoi les MSP poussent comme des champignons dans les Landes ? La réponse se situe à plusieurs niveaux. Tout d’abord, il y a un enjeu de santé publique. L’objectif premier est de lutter contre les déserts médicaux et d’améliorer l’accès aux soins, en particulier dans les zones rurales. Depuis 2012, le nombre de médecins généralistes affiche une constante diminution. La profession est passée de 230.000 médecins en 2023 à 212.000 en 2024, soit une baisse de 18.000. Si le département des Landes ne constitue pas un désert médical dans son intégralité, de nombreuses zones sont en manque cruel de professionnels de santé et les MSP apparaissent comme la réponse adéquate. Dans les agglomérations, c’est la démographie qui attire les projets. D’un côté, la population locale vieillit. D’un autre, les territoires attirent de nouveaux arrivants et voient leur démographie augmenter. Il faut donc apporter une offre de santé complète car il s’agit d’un critère important pour attirer de nouveaux habitants. 4.000 MSP en 2027Au nombre de 2.501 en 2023, les MSP devraient se multiplier dans le pays avec un objectif de 4.000 d’ici est annoncé par l’État. Un développement ambitieux porté par un financement privé et/ou public.La MSP de Meilhan a été fortement subventionnée. Crédit : Département LandesDe deux millions d’euros à Meilhan et Saint-Julien-en-Born, jusqu’à treize millions à Mées, les budgets de ces opérations sont souvent portés par des subventions. Le modèle économique est fortement incité par l’État et les collectivités locales (conseil régional, conseil départemental et communautés de communes). Dans certaines opérations, la quasi-totalité des coûts est prise en charge par l'intervention superposée des collectivités et d’organismes étatiques comme l’ARS (agence régionale de santé). Selon les territoires, des modèles différents En observant de plus près, on remarque en fait deux réalités. Dans les zones rurales, l’argent public est nécessaire pour faire aboutir des projets. En zone attractive, proche de pôles urbains, des structures privées montent des dossiers sans recourir aux subventions. À titre d’exemple, la maison de santé de Meilhan n’aurait pas pu voir le jour sans un fort soutien public. Son coût a largement été pris en charge par les diverses collectivités (Communauté de communes du Pays Tarusate, municipalité de Meilhan, Région et Département). De l’autre côté du spectre, certains de ces pôles sont totalement portés par des fonds privés. C’est notamment le cas du groupe Islo dont les coûts de construction sont assumés en propre comme à Mées, (ouverte en 2023) avec treize millions d’euros investis en fonds propres. De même, le promoteur immobilier Aedifim qui finance les neuf millions d’euros (dont six pour la construction) de la future MSP de Saint-Vincent de Tyrosse.Porté par Islo, la MSP de Biscarrosse ouvrira en 2026. Crédit image : IsloDans un premier temps, ces derniers fonctionnent comme un promoteur immobilier. Le financement de la construction étant pris en charge par les préventes aux professionnels de santé, futurs copropriétaires. Le modèle économique s’enrichit ensuite par plusieurs sources de revenus. Au-delà de la vente, ils peuvent louer des espaces mais aussi facturer des prestations de gestion et de services. Enfin, la diversification des revenus passe par l’installation d'activités annexes telles que des restaurants, crèches ou autres salles de sport.

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