Finance verte : chez Irdi, « on ne prend pas que les meilleurs élèves » - Premium

Irdi Capital vient de présenter son dernier rapport ESG - environnement, société, gouvernance. Est-ce d’ores et déjà une obligation, pour vous ? Oui, et de façon générale, la finance a de plus en plus d’obligations sur tous ces enjeux ESG, les performances extra-financières des entreprises. Avec une volonté d’aller sur une finance de plus en plus verte, régulée par la taxonomie et la CSRD [ndlr, directive de reporting extra-financier]. Cette obligation, on l’a intégrée tout de suite en adaptant l’essentiel de nos fonds, huit sur 14, aux exigences de l’article 8 du règlement européen SFDR, qui prévoit la classification des fonds selon leur politique ESG et leurs engagements en la matière. Votre rapport, qui porte sur l’exercice 2023-2024, montre qu’en deux ans la proportion d’entreprises dans vos portefeuilles ayant formalisé une politique ESG, est passée de 30 à 57%. Cela signifie-t-il que vous cessez d’accompagner des sociétés « mauvaises élèves » ? Non, car nous avions déjà pris ces engagements avant d’être soumis à l’article 8. Et puis ces enjeux de performance extra-financière, les entreprises les avaient intégrés sans forcément les formaliser, comme nous. Ce sont des éléments auxquels on était sensible, que ce soit au niveau social, environnemental - cela relève généralement du bon sens. Sur les enjeux de gouvernance, d’autant plus lorsqu’on arrive au capital d’entreprises indépendantes, on met en place une gouvernance équilibrée qui permet de construire et de déployer des stratégies, avec un intérêt commun et un collectif - les dirigeants et toutes les parties prenantes de l’entreprise.Formaliser une feuille de route climatPour autant, on peut imaginer que vous leur fixez des objectifs d’amélioration pour les pousser à évoluer au fil des mois… Oui, l’idée est de les sensibiliser au maximum sur les enjeux actuels, et sur leur impact. On ne prend pas que les meilleurs élèves, on n’est pas un fonds à impact. Chaque année, les entreprises sont par contre soumises à un questionnaire ESG pour identifier leur degré de maturité sur les différents sujets. Ensuite, sur cette base, on essaye de construire avec le dirigeant une feuille de route ESG, ou du moins de formaliser ce qui est déjà fait, pour voir quelles actions concrètes mettre en face. Dans certaines entreprises, on a ainsi pu déployer des outils liés à la qualité de vie au travail des collaborateurs, à l'établissement d’un bilan carbone - ce sont des choses très concrètes mais assez simples et très importantes. Car les entreprises sont sollicitées par leurs fournisseurs, leurs clients, pour engager ces démarches. Quels sont vos axes de développement, en matière d'ESG, pour 2025 ? Notre objectif, c’est vraiment d’amener l’ensemble des entreprises que l’on accompagne, à s’inscrire dans cette démarche. C’est consolider notre portefeuille autour des outils évoqués. Et de notre côté, au niveau de la société de gestion, notre principal objectif est de définir notre feuille de route climat. Cela fait deux, trois ans que l’on réalise un bilan carbone, maintenant nous devons acter les leviers pour diminuer les émissions carbones et avoir des jalons concrets à mesurer. Déjà, en 2023 nous générions 11,7 tonnes d’équivalent CO2, contre 8,57 l’année suivante.

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