Placéco Nouvelle-Aquitaine, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Comment l’hôpital de Bayonne veut limiter son déficit

Écosystème
lundi 13 janvier 2025

Le déficit de l'hôpital devrait stagner autour des 18 millions d'euros à la clôture 2024. Crédits : Anthony Michel

Début 2024, le centre hospitalier de la côte basque craignait un déficit record de 20 millions d’euros pour la fin d’année. Finalement, le déficit tournera autour des 18 millions d’euros, comme l’année dernière. L’hôpital attend désormais une meilleure rémunération des actes de la part de l’Etat, mais veut aussi éponger une partie du déficit en local.

Si la crise financière des hôpitaux en France a été évoquée, les finances du Centre Hospitalier de la Côte Basque ont, elles, été prudemment laissées de côté lors des vœux 2025. Ce lundi 13 janvier, la direction du Groupement Hospitalier de Territoire Navarre Côte Basque s’est en effet réunie pour présenter ses vœux aux équipes. L’occasion d’aborder les différents projets réalisés en 2024 et de se projeter en 2025.

Un bilan d’activité positif avec une augmentation globale des passages à l’hôpital, de 5% par rapport à l’année précédente sur l’hospitalisation complète, et de 7% pour la seule hospitalisation de jour.

En ce qui concerne la stratégie, au micro, le directeur de l’hôpital, Frédéric Espenel a déclaré qu’elle s’articulait toujours autour de 5 piliers « que sont le développement d’une offre publique de santé intégrée, et coordonnée mettant l’accent sur la prévention, un ancrage territorial, une ambition forte en matière d’innovation et de recherche, et une volonté d’opérer la transformation écologique de nos bâtiments, de nos organisations et de nos façons de faire, et enfin une attention portée à la qualité de vie au travail pour continuer d’attirer et de fidéliser les professionnels compétents ».

Cette année, à retenir parmi les projets avancés par le CHCB :

  • Création de nouvelles filières comme la médecine vasculaire.
  • Lancement d'une activité d’ostéodensitométrie.
  • Développement de la télésurveillance en diabétologie.
  • Réouverture partielle des lits d’EHPAD et d’USLD.
  • Ouverture d’une Unité d’Hébergement Renforcé à Garazi et d’un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés) à Larrazkena.
  • Création d’un jardin partagé intergénérationnel à Sare. Installation d’un troisième scanner à orientation cardiologique à Bayonne.
  • Construction d’un nouveau bloc du GCS de cardiologie.
  • Mutualisation des pharmacies entre Garazi, Saint-Palais, et Bayonne.
  • Ouverture d’une maison de santé à Saint-Palais.

Pour cette année 2025, l’hôpital fonctionnera avec un budget autour de 400 millions d’euros. Et le Centre Hospitalier de la Côte basque compte bien mener de front de nombreux projets :

  • Développement de la télésurveillance en cardiologie et néphrologie.
  • Ouverture de l’unité de dialyse médicalisée à Saint-Palais.
  • Lancement de l’Institut de Cancérologie Navarre Côte Basque (ICANCE).
  • Rénovation des chambres de maternité et du plateau technique obstétrical au CHCB. Restructuration de l’unité de chirurgie ambulatoire à Bayonne.
  • Pose de la première pierre de l’extension de l’EHPAD Larrazkena à Hasparren.
  • Début des travaux préparatoires pour l’installation d’un SMUR à Saint-Palais.
  • Ouverture d’une deuxième salle de radiologie interventionnelle à Bayonne et d’un plateau d’imagerie publique à Garazi.

Autour de 18 millions d’euros de déficit

En ce qui concerne les finances, au micro de Placéco Pays basque, le directeur du Centre Hospitalier de la Côte basque a fait état d’une situation similaire à l’année dernière. « L’exercice budgétaire n’est pas clos et on aura peut-être des financements complémentaires, mais la tendance sera comme l’année dernière donc vraisemblablement autour de 18 millions de déficit ». Une situation qui reste inquiétante. « Avec des déficits qui s’accumulent, c’est progressivement le risque d'une impossibilité à investir », explique le directeur de l’hôpital. « Il faut absolument arriver à restaurer cette capacité d’investissements ». Une capacité qui, à ce jour, n’a pas encore été impactée selon Frédéric Espenel.

Reste qu’en local, l’établissement a bien l’intention de « mettre en place un certain nombre d'actions » pour tarir en partie ce déficit. Tâcher notamment de faire des économies « diminuer certaines dépenses, comme celles d’impression, d’achats d’imprimantes, de médicaments », liste comme exemple le directeur de l’établissement. Pour justement mieux identifier les postes d’économies, le CHCB a sollicité l’Agence nationale d’appui à la performance, qui dépend du ministère de la Santé, laquelle intervient gratuitement pour « regarder tous nos postes de dépenses, de recettes et qui regarde ce qu’on pourrait faire pour améliorer un certain nombre de choses », explique le directeur. Un bilan devrait être établi au bout de trois mois de travail pour donner des pistes d’amélioration.

En revanche, le directeur de l’hôpital exclut de recourir à des licenciements ou à des fermetures de lits. « Au contraire, nous avons plus d’activité avec une population qui grandit sur le territoire, donc il y a besoin de plus de soin », explique-t-il.

Pour le reste, « la question du financement des hôpitaux publics par la nation qui à mon avis doit être réinterrogé », préconise Frédéric Espenel. « On assiste aujourd'hui à une non-concordance entre ce que coûte la production d’une activité médicale en terme salarial par exemple, et ce qu’elle rapporte ». Une décorrélation liée selon lui notamment à l’inflation de ces dernières années. Il faut dire, qu’au niveau national, l’alerte est globale. La Fédération hospitalière de France s'inquiétait en septembre dernier d'une aggravation du déficit des hôpitaux qui devrait dépasser 2 milliards d'euros cette année.


Le directeur du CHCB, Frédéric Espenel a présenté ses voeux pour l'année 2025, avec à ses côtés le président de la CAPB, Jean-René Etchegaray. Crédits : Anthony Michel

Sur le même sujet