Bordeaux Métropole adopte son budget 2025 dans un « contexte tendu » - Premium

Bordeaux Métropole vient d’adopter son budget 2025, dont l’élaboration n’a pas été un long fleuve tranquille. « La préparation de la loi de finances 2025 a été particulièrement chaotique », argumente-t-on, rappel de l’instabilité gouvernementale du second semestre 2024 et d’un budget national accouché et adopté dans la douleur. « Au total les mesures de la Loi de finances pour 2025 auront ainsi pour conséquence de dégrader l’autofinancement de la Métropole de 36 millions d’euros », soulignent encore les services. Lesquels évoquent également « 1 à 2 millions d’euros de Fonds Vert indisponible pour soutenir l’investissement ». Sont notamment pointées des « décisions tardives » dans la version définitive de la Loi de finances 2025, qui « réduisent les perspectives de recettes » : le gel de TVA reversée, la ponction sur la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle ainsi que « la péréquation et la croissance démographique entièrement autofinancés par l’enveloppe de Dotation globale de financement ».À lire également - Bordeaux Métropole : « On reste une collectivité d’investissement » (Christine Bost)« Malgré ce contexte tendu, Bordeaux Métropole demeure une collectivité dynamique (…), elle conserve sa première place sur le podium des métropoles qui investissent le plus. » Son budget 2025 atteint donc 2.716 millions d’euros en dépenses réelles, chiffre en hausse de 0,6%. Un total réparti en 1.211 millions d’euros de dépenses de fonctionnement et 965 millions d’euros en dépenses d’investissement. Il représente 2.581 euros par habitant. Concernant les recettes fiscales (dotations, fiscalité directe et indirecte), le produit global est estimé à 773 millions (en hausse de 20 millions), sans hausse des taux, dont 251 millions au titre des impôts économiques ( 3 millions d’euros, soit 1,4%), 140 millions au titre des impôts sur les ménages ( 0,4 millions, soit 0,3%), 252 millions au titre du versement mobilité ( 10 millions, soit 4,2%) et 105 millions issus de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ( 2,6%).Des ratios assumésDans le budget d’investissement, les programmes d’équipement doivent ainsi atteindre 796,5 millions d’euros en 2025. Un chiffre en diminution de 7%, « la baisse étant liée à l’achèvement de chantier d’ampleur, par exemple le pont Simone Veil, et à une meilleure budgétisations des opérations, sans renoncement à des projets majeurs », veut-on faire savoir. Parallèlement, le montant global prévisionnel de la masse salariale s’élève à 343 millions d’euros, soit 5,6%. « La Métropole n’a pas de levier sur l’origine de cette hausse, est-il aussitôt répliqué, elle est notamment liée aux mesures gouvernementales pour plus de 5 millions d’euros, en lien avec l’augmentation du taux de cotisation patronale à la caisse de retraite des agents titulaires. » Autre marqueur : « On ne compte pas de création nette de postes. »Principales ventilations des dépenses d'équipement dans le budget 2025. Crédit : Bordeaux MétropoleAu global, concernant le programme d’investissement de 965 millions, son financement sera assuré par les recettes propres d’investissement ainsi que l’autofinancement, pour 357 millions d’euros, soit 37% du total. Le montant emprunté devrait donc s’élever à 608 millions (63% du programme). Dans ce budget primitif 2025, l’encours de la dette atteint donc 1.902 millions d’euros, contre 1.510 millions d’euros au BP 2024. Soit une progression de 26%. Autre indicateur notable : la capacité de désendettement passe de 11 à 14 années. « Y a-t-il une dégradation des ratios ? Oui. L’avons nous caché ? Jamais. Sommes-nous les seuls dans ce cas ? Non », n’a pas manqué de souligné à cette occasion Véronique Ferreira, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des finances. Ce sont le budget principal et le budget Transports qui « concentrent la quasi-totalité de la dette », soulignent les services. Une dette présentée comme « sécurisée, avec un encours à taux fixe de 88,2% ». Enfin, les 521 millions d’euros mobilisés en 2024 « bénéficient de bonnes conditions financières, résultat de la gestion active de la dette malgré le renchérissement des coûts de financements et la volatilité observés sur les marchés ». Ces fonds empruntés en 2024 « ont permis une consolidation du fonds de roulement qui pourra être mobilisé courant 2025 pour moins emprunter ».La gestion de la dette de Bordeaux Métropole, éléments du budget primitif 2025. Crédit : Bordeaux Métropole

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