Santé : Myotact cherche des investisseurs pour son bracelet de rééducation - Premium

C’est une nouvelle startup issue des laboratoires bordelais, qui compte se faire une place dans le domaine de la santé. Son nom : Myotact. Créée en 2022 après quatre ans de R&D, elle émane d’un projet mené par le CNRS et l’Université de Bordeaux à l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine (Incia). « Notre ambition globale est d’améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap », affirme Maxime Cavrois, l’un des cofondateurs et spécialisé dans le développement commercial et marketing de dispositifs médicaux. Une promesse de long terme, qui s'incarne pour l'instant au travers d'un premier projet, une solution pour accompagner la rééducation de patients amputés ou paralysés à la suite d’un accident, ou de personnes hémiplégiques post-AVC. Continuer de faire travailler le cerveau Le dispositif médical développé prend la forme d’un bracelet, adaptable à toutes les parties des membres, bras ou jambes. À l’intérieur, des électrodes permettent de recueillir l’activité musculaire du membre, qu’il soit amputé, paralysé ou avec une autre problématique. « Si vous voulez ouvrir ou fermer votre main, l’ordre part du cerveau, passe dans les nerfs et les muscles et active le mouvement, illustre Maxime Cavrois. Notre dispositif retranscrit l’activité musculaire sur un écran avec une main virtuelle qui va effectuer le mouvement ordonné par le cerveau. » Y compris, donc, pour des personnes en rééducation. Mais dans quel intérêt ? « Une personne paralysée n’a plus assez de force musculaire pour bouger le bras, rembobine notre interlocuteur. Le cerveau, lui, continue de donner des ordres. Permettre au patient de pouvoir bouger un membre, même virtuel, est déjà extraordinaire en termes de motivation. Mais aussi et surtout, cela l'aide à maintenir les connexions entre le cerveau et l’activité musculaire. » Cette connexion qui permet petit à petit, à force d'entraînements, de récupérer une capacité de mouvements. Le bracelet de Myotact permet au patient d’avoir un double retour naturel du mouvement, via le membre virtuel et grâce à un système de vibration. Car, comme l’explique le cofondateur, « lorsqu’un est paralysé ou amputé, on perd ce retour naturel qui dit au cerveau qu’on bouge les pieds, même sans les voir ».Une mise sur le marché d'ici 2025 Le processus du bracelet est aujourd’hui breveté en France, et attend de l’être aux Etats-Unis, en Chine et en Europe. Encore en phase de R&D, la startup doit coller aux exigences du marquage CE, indispensable dans l’Union européenne pour commercialiser un dispositif médical. Un parcours complexe qui nécessite des fonds. Alors, la jeune pousse (qui a bénéficié depuis sa création d’un million d’euros de subventions de Bpifrance, de la Région Nouvelle-Aquitaine ou d’appels à projets) lance aujourd’hui une campagne de crowdfunding sur la plateforme Tudigo, pour récolter entre 550.000 et 900.000 euros. À date, 260.000 euros ont déjà été apportés. « Nous n’avons pas choisi ce mode de financement par volonté, mais car la période est très compliquée pour lever des fonds », précise Maxime Cavrois, qui espère boucler ce tour de table d’ici octobre. La somme récoltée devrait permettre à Myotact d’arriver jusqu’à la mise sur le marché en Europe et aux Etats-Unis, au plus tard en 2025. Ensuite viendra une série A, pour accélérer sur la partie commerciale. La startup cible deux types de distribution, pour intervenir « sur tout le parcours de soin des patients ». D’une part, en vendant des bracelets aux hôpitaux et aux centres de rééducation. D’autre part, en commercialisant le dispositif dans des pharmacies sous forme de locations, pour que le patient puisse l’utiliser de façon autonome, une fois rentré chez lui. Si le prix pour les structures avoisinerait les 4.000 euros, la location au mois en BtoBtoC serait, elle, de 150 euros par mois. « Mais ce sera uniquement possible si la Sécurité sociale rembourse la location, note, réaliste, Maxime Cavrois. Notre but est de faire nos preuves dans les centres hospitaliers, puis de mener des études pour obtenir ce remboursement. » Le cofondateur et ses associés se projettent d’ores et déjà à plus long terme : si la réglementation les oblige à se focaliser sur quelques applications pour démarrer la commercialisation, Myotact ambitionne bel et bien « d’aider toutes les personnes qui ont une problématique moteur au niveau des membres, quelle que soit la problématique ».MyotactFondée à Bordeaux en 20223 cofondateurs, 5 salariés

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