Les Chanvres de l'Atlantique prévoient d'investir 10M€ dans de nouvelles infrastructures - Premium

« Nous avons commencé avec cinq hectares de cultures. Aujourd'hui, nous en avons 500, répartis sur la quasi-totalité du territoire national. » Fondée en 2016 par Vincent Lartizien, la société Les Chanvres de l'Atlantique continue de se développer. L'équipe, qui a démarré dans un petit local, possède aujourd'hui son propre bâtiment de 2.000 mètres carrés à Saint-Geours-de-Maremne, au sein de la zone Atlantisud. « C'est depuis ces infrastructures que nous pilotons l'ensemble de nos opérations. Au fil des ans, nous avons étendu notre filière, qui va de la formation des agriculteurs, à la récolte de la graine, en passant par la production des dérivés du chanvre que nous mettons en vente ensuite. » Vincent Lartizien le précise, si avec son équipe, ils se concentrent pour l'heure essentiellement sur l'alimentaire, l'objectif, d'ici à 2026 est de mettre l'accent sur le bâtiment et le textile notamment. Des filières qui vont nécessiter l'implantation de nouvelles infrastructures. « Nous sommes en phase de financement. Nous prévoyons de faire construire deux usines ici, sur notre site, d'une envergure d'environ 10.000 mètres carrés. » Le budget est conséquent puisque l'enveloppe globale est estimée à 10 millions d'euros. Une dépense nécessaire pour le fondateur de la société Les Chanvres de l'Atlantique, qui considère que ces deux nouvelles filières pourraient lui permettre de diversifier son offre et, à terme, de booster sa croissance. « On me disait que le chanvre sauverait la planète »Professionnel du surf durant de nombreuses années, Vincent Lartizien a beaucoup voyagé avant de fonder son entreprise dans les Landes. « J'ai vu l'état de la planète se dérégler progressivement avec ce sentiment que, si je n'agissais pas, personne d'autre ne le ferait. » C'est lors d'un déplacement à Hawaï qu'il découvre le chanvre et ses propriétés. « Mon but premier était d'impacter mon environnement, avec des solutions pertinentes. J'ai alors eu l'idée de me lancer dans le textile. J'ai voulu créer un vêtement conscient, c'est-à-dire qui ne soit pas constitué de pétrole mais de matières plus durables », raconte le chef d'entreprise. « Je suis parti en Inde, pour comprendre le processus de fabrication du textile, et j'ai réalisé l'ineptie totale de ce mode de fonctionnement. Beaucoup de produits chimiques utilisés et énormément de rejets dans l'océan derrière. » Il se met alors en quête d'un autre procédé. « J'avais découvert le chanvre lors d'un autre voyage à Hawaï. Là-bas, beaucoup disaient que cette plante allait sauver la planète. Paradoxalement, ils ont aussi été nombreux à me dire que j'étais fou de vouloir l'utiliser pour la fabrication de mes produits. Et moi, j'aime assez quand on me dit que je ne vais pas y arriver. Ça me challenge. » Vincent Lartizien décide alors de réimplanter une filière agricole de chanvre dans les Landes. « Nous avions d'abord besoin d'avoir une matière première et un mode de production stable, avant de mettre en place les outils de transformation nécessaires. » Très vite, il réalise que la filière textile est compliquée à exploiter. « Elle nécessitait énormément de corps de métier disparus comme les tisserands ou les tricoteurs. Pour nous lancer, nous avions besoin d'un produit qui nous permette de dégager rapidement des bénéfices. Nous nous sommes donc orientés vers l'alimentaire », raconte le chef d'entreprise. Trois nouvelles filières en 2026Ce sont d'abord des produits bio que commercialisent Vincent Lartizien et son équipe. « Notre clientèle était avant tout une clientèle avec une certaine conscience écologique et une volonté de consommer bio. Nous avons d'ailleurs réalisé que la graine de chanvre pouvait remplacer le soja, car elle est très riche en protéines. Elle contient les neuf acides aminés essentiels. » A l'époque, la concurrence est quasi-inexistante et l'offre de produits alimentaires dérivés du chanvre est très faible en France. « Le bouche-à-oreille et notre référencement au sein des magasins Biocoop nous a permis de nous faire connaître », explique le chef d'entreprise. Une filière alimentaire que l'équipe a exploité pendant cinq ans de manière intensive. « Durant cette période, nous avons doublé de surface et de chiffre d'affaires chaque année. C'était la première phase du projet. » Puis Vincent Lartizien a voulu évoluer, en faisant construire son propre bâtiment. « Nous avons fait sortir de terre ces infrastructures en 2021 pour y implanter nos usines et construire ces locaux à notre image, avec du béton de chanvre. » Un bâtiment au sein duquel évoluent une quinzaine de salariés. « Nous étions 25 il y a peu et nous sommes passés à 15. Le bio a lui aussi été touché par les crises successives. » Un constat qui n'a pas empêché la société de dépasser le million d'euros de chiffres d'affaires en 2022. « Nous devrions atteindre 1,4 million cette année », précise Vincent Lartizien. Des chiffres qui pourraient encore augmenter avec l'implantation des nouvelles filières.« Nous reprenons la production du textile, que nous avions maintenu de manière plus infime. Et d'ici à 2026, nous aimerions produire en plus grande quantité du béton ainsi que des compléments thérapeutiques. » C'est une usine de défibrage et une de construction - qui servira à produire des blocs de béton - qui devraient être bâties sur les trois hectares que possède la société. « Nous allons ramener les cultures ici dans les Landes. Nous allons avoir besoin de rapprocher les agriculteurs pour que la paille qui nous servira au textile ne voyage pas trop », détaille Vincent Lartizien. « Ce sera une première dans la région. L'usine qu'on fabrique ici, pour le défibrage de la fibre longue, il n'en existe qu'en Normandie », affirme le chef d'entreprise. « Tout le monde nous prend un peu pour des fous, mais comme je le disais, j'aime l'idée de relever des défis. » Les Chanvres de l'AtlantiqueAnnée de création : 2016Implantation : Saint-Geours-de-MaremneEffectif : 15 salariésCA en 2022 : 1,8M€

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