Exoès veut faire décoller Flying Whales avec ses batteries

En se lançant dans la conception et la production de batteries à haute performance pour véhicules électriques, la jeune pousse girondine Exoès n’imaginait - peut-être - pas être amenée à propulser des engins de la taille d’une baleine. C’est pourtant ce qui se profile, à la lueur de l’accord qui est dévoilé aujourd’hui, portant sur la production de la batterie du LCA60T, le futur dirigeable dédié au transport de charges lourdes - 60 tonnes ! - actuellement développé par la société Flying Whales. Concrètement, la durée du contrat est de 20 ans et porte sur des « systèmes complets de batteries électriques refroidies, ainsi que les pièces de rechange pour l’entretien, la réparation et la révision. Les batteries développées par Exoès utilisent la technologie Lithium-ion LTO SCiB de Toshiba, réputée pour ses hautes performances en charge et en décharge, sa tolérance au cyclage, sa longue durée de vie et son haut niveau de sécurité. Un système de refroidissement par immersion ultra-performant, “E-Mersiv” technologie propriétaire d’Exoès, limite l’échauffement des milliers de cellules embarquées tout en garantissant une sécurité maximale. Cette maîtrise de la température permet d’extraire un maximum de puissance des batteries tout en limitant l’impact sur leur durée de vie », explique-t-on au sein d’Exoès.

Concernant ses propres capacités de production, Exoès qui a levé 35 millions d’euros au printemps dernier, affiche sa confiance à s’adapter « à la croissance des ventes du dirigeable, avec une production maximale permettant de fabriquer jusqu’à 36 dirigeables par an ». Et de souligner que ses solutions technologiques sont « compatibles avec les exigences de certification du dirigeable ». En outre, un « contrat de support sera conclu un an avant la mise en service, couvrant le support technique, la révision de la documentation technique, la gestion du programme de maintenance et la formation du personnel ».

Un chemin encore long

« Nous sommes ravis de collaborer avec Flying Whales pour cette avancée majeure qu’est le LCA60T dans la mobilité décarbonée. La batterie que nous développons pour ce projet est exceptionnellement innovante et souligne notre capacité à répondre aux exigences techniques très élevées du secteur aéronautique », déclare à cette occasion Arnaud Desrentes, CEO d’Exoès. « Nous voyons en Exoès un partenaire technologique de premier plan capable de respecter les normes de développement rigoureuses de notre projet de dirigeable de charges lourdes, garantissant une qualité et une fiabilité de premier ordre. Nous recherchions un partenaire collaboratif plutôt qu’un simple fournisseur exécutant des spécifications et ensemble nous avons travaillé minutieusement sur le cahier des charges pour offrir le meilleur produit possible pour ce projet révolutionnaire », estime pour sa part Vincent Guibout, le CEO de Flying Whales. Reste que de nombreuses étapes sont encore à franchir avant que le projet Flying Whales dispose de sa propre usine et fasse voler l’une de ses machines.

Le projet de site industriel, prévu dans le nord-Gironde à Laruscade, doit encore faire ses preuves auprès de l'Autorité environnementale, celle-ci ayant rendu un avis négatif il y a un an. Engagé dès le début, notamment en entrant en capital de l'entreprise et en ne mégotant pas son soutien politique au dossier, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a récemment confirmé et assumé la prise de risque que comporte cette aventure, dont il fait l'une des pierres angulaires de sa stratégie de reconquête industrielle. À ce jour, la naissance industrielle de Flying Whales est attendue pour 2026 avec la construction d'un premier exemplaire. Suivrait la phase d'essais et de certification en 2027, pour un lancement commercial en 2028.

* Article mis à jour le 30/09/2024 à 12h30