Comment la Poste Immo va transformer son îlot de Mérignac centre - Premium

Livrée en 1979 et mise en service en 1982 le long de l’avenue de l’Yser, la poste de Mérignac centre reflète l’époque où la distribution de lettres constituait encore le cœur des activités de l’entreprise publique. Deuxième bureau de poste de Gironde en matière de fréquentation (avec 465 clients par jour), l’établissement et sa plateforme de tri ne répondent toutefois plus aux nouveaux enjeux du groupe la Poste, qui travaille à l’adaptation de son réseau de plateformes logistiques pour accompagner l’infléchissement de son activité du courrier vers le colis. « Il y a 15 ans, le courrier représentait 80% de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, il ne pèse plus que 18% d’un chiffre d’affaires qui a dans le même temps progressé de 10 milliards d’euros », rappelle Rémi Feredj, directeur général de la Poste Immo, la foncière chargée de valoriser l’immense patrimoine du groupe. Installée sur une parcelle de près d’un hectare en plein centre-ville, la poste de Mérignac se prête particulièrement bien à l’exercice, mené en concertation avec la mairie. « Les élus portent la responsabilité des projets, et contrairement à un promoteur qui se contente de livrer, nous partageons cette responsabilité, ce qui nous permet de réfléchir collectivement aux usages pour ces parcelles disponibles », estime Rémi Feredj. Résultat des courses ? La poste de Mérignac cèdera progressivement la place à un ensemble immobilier mixte de 11.000 m² comprenant 118 logements, dont un quart en logement social, et 700 m² de surfaces commerciales en rez-de-chaussée, dont la gestion sera confiée au bailleur social métropolitain In Cité, avec des loyers accessibles de façon à favoriser l’implantation de commerces variés. L’actuel bureau de poste se verra quant à lui décalé de quelques dizaines de mètres, et reconstruit, avec une superficie équivalente, au sein d’un immeuble intégrant un « micro-hub » dédié à la logistique urbaine, ainsi qu’un un espace de coworking. Un pont entre la « ville constituée » et la « ville parc »Installé à deux pas de la place Charles-de-Gaulle et du futur îlot Beaumarchais, le projet promet d’apporter une touche significative de nature en ville, avec la création d’une mini-forêt de 1.500 m², confiée, via convention, aux soins de la ville de Mérignac. Positionnée sous les fenêtres de la médiathèque, elle se prolongera en cœur d’îlot, pour garantir une vue paysagère aux logements, tous dotés d’un espace extérieur de 8 m² minimum, ainsi que le long d’une nouvelle sente passant le long du collège et visant à faciliter l’accès piéton au centre-ville. « Nous sommes là pour réparer la ville tout en insérant le projet dans ce qui existe déjà », commente Paul Jaquet, associé et co-gérant du cabinet d’architecture Hame, lauréat du concours lancé par la Poste Immo – et par ailleurs en charge de l’îlot Malbec à Bordeaux. Il décrit le futur îlot La Poste comme un pont entre la « ville constituée », le centre-ville déjà très organisé de Mérignac, et la « ville parc » qui s’incarne au travers des grandes résidences, inscrites dans des zones arborées, qui entourent la place Charles-de-Gaulle. Avec sa forêt urbaine et sa programmation mixte, le projet emprunterait ainsi le meilleur des deux mondes, en respectant la cohérence esthétique du centre-ville. « Il y a la volonté de faire à la fois du beau, de l’utile et de l’accessible, c’est un beau pari », salue Alain Anziani, maire de Mérignac. Le programme, qui vise une labellisation E3C1, fera tout de même table rase de l’existant, à l’exception des arbres déjà plantés. « On s’intéresse de près à la réhabilitation, mais ici il était compliqué de conserver les bâtiments existants au vu de l’ambition urbaine et programmatique », indique l’architecte. De la même façon, « l’enjeu carbone doit correspondre à une réalité financière », ajoute-t-il, pour justifier l’emploi du béton. Le projet bénéficiera tout de même d’une structure poteau poutre, permettant de limiter son empreinte et de dégager des marges de manœuvre pour des remplissages de façade en pierre et des menuiseries en bois. Il sera par ailleurs raccordé au futur réseau de chaleur de Mérignac. Le projet sera réalisé en plusieurs phases, avec un chantier qui commercera, fin 2023, par la construction du nouveau bureau de poste, de façon à pouvoir assurer une continuité de service avec l’existant. Les lots suivants s’échelonneront ensuite jusqu’à fin 2026, pour un investissement chiffré entre 35 et 40 millions d’euros.

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