BTP : avec sa plateforme, Inoori veut révolutionner le marché de l’achat de matériaux - Premium

Une plateforme pour révolutionner l’achat de carrelage et autres matériaux de construction. C’est l’ambition de la startup Inoori, née en 2022. Derrière la jeune pousse, on retrouve une ancienne acheteuse de carrelage qui a fait ses armes dans une entreprise de négoce du Sud-Ouest, Sisca. Avec Inoori, elle veut proposer une alternative plus économique et écologique aux circuits traditionnels de distribution. Une plateforme pour les professionnels du bâtiment Ainsi, elle lance donc aujourd’hui une solution à destination des professionnels du bâtiment. Dans un premier temps, les entreprises de pose de carrelage de taille moyenne. Car dans son expérience professionnelle passée, la fondatrice s’est rendu compte que « les prix sont de plus en plus serrés pour les poseurs, car les négoces prennent énormément de marge, et ce sont les poseurs de carrelage qui en pâtissent au bout du compte », justifie la fondatrice. Face à ce constat, elle a décidé de repenser complètement le modèle. Le modèle prend la forme d’une plateforme en ligne qui connecte directement les usines de fabrication de carrelage aux poseurs. En supprimant les intermédiaires tels que les négoces (comme Point P, SIDV, Ofit, CEDEO), la startup promet des économies allant jusqu'à 45% sur le coût des matériaux, « ce qui peut représenter jusqu’à un point de marge au final ». Pour un promoteur immobilier, cela pourrait se traduire par un prix de vente plus attractif, réduisant le coût d'un logement neuf de 300.000 à 250.000 euros, par exemple. Une perspective particulièrement intéressante, selon elle, pour les bailleurs sociaux et les offices HLM, qui pourraient ainsi faire des économies, quand on sait la difficulté à boucler les budgets de ces constructions. À lire aussi : Territoires engagés pour le logement : 8 millions d’euros pour le Pays basqueInoori se veut aussi une solution éco-responsable. En optant pour une vente directe usine, la plateforme limite la multiplication des transports, ce qui aura tendance à réduire l'empreinte carbone. « Quand on passe par un négoce, il y a des achats en gros, des centrales d'achat, des points de stockage et des magasins », souligne la fondatrice. « Tout cela multiplie les transports et les manipulations avant que le produit n'arrive au client final ». En effet, dans le modèle de la jeune société basque, c’est Inoori assure la livraison directement d’un bout à l’autre, du carreleur jusqu’au client, et qui le prend à sa charge.Néanmoins la startup ne veut pas « perturber la concurrence ». Ainsi, « quand une entreprise doit répondre à un appel d’offres, elle se connecte à la plateforme, remplit sa demande et l’envoie » déroule la fondatrice d’Inoori. « Toutes les usines partenaires reçoivent la demande, qui reste anonyme ». Ainsi une usine préparera une commande sans savoir à qui elle l’adresse, de quoi garantir une certaine confidentialité, et ne pas endommager des relations entre partenaires historiques. Un outil disruptif Car si Inoori se veut disruptive, elle n’a pas pour ambition d’éliminer les négociants. « Le marché est vaste. Si nous prenons ne serait-ce que 10% de part de marché, il y aura encore de la place pour tout le monde », précise-t-elle. Ainsi, elle veut représenter une opportunité aussi pour les usines de taille moyenne d'accéder aux gros chantiers, un marché traditionnellement réservé aux grands acteurs du négoce. Côté modèle économique, Inoori se rémunère par une commission de 6% sur les ventes, comparable à celle d'un agent commercial, et cherche à fidéliser ses clients via un abonnement mensuel de 100 euros. La startup a déjà établi des contacts prometteurs avec une vingtaine d'usines prêtes à fournir directement sur la plateforme. L’entreprise vient de lancer la commercialisation de sa solution, et est en pleine phase de prospection. Après le salon international de la céramique de Bologne fin septembre, la fondatrice enchaînera avec Batimat à Versailles pour rencontrer entreprises et artisans et présenter sa plateforme. Cependant, elle reste réaliste quant aux défis à venir : « Changer les habitudes prendra du temps, les professionnels ont conscience des économies potentielles, mais ils ont déjà des relations bien établies », affirme-t-elle. « Cela dit, en période de besoin ou pour répondre à des contraintes budgétaires, notre outil peut faire la différence ». En permettant par exemple à des artisans de se retourner si un de leur fournisseur habituel leur fait défaut au dernier moment. Avec des ambitions clairement affichées, Inoori espère séduire quelques clients beta-testeurs d'ici la fin de l'année et vise une centaine de chantiers en 2025. À plus long terme, la startup souhaite élargir son offre au-delà du carrelage pour toucher d'autres types de matériaux de construction. « Le carrelage est volumineux et lourd, donc complexe à transporter, si notre modèle fonctionne avec ce matériau, il fonctionnera avec le reste », conclut-elle. InooriCréée en 2022Incubateur ESTIA Entreprendre, Technopole Izarbel, 97 All. Théodore Monod, 64210 BidartCA : /0 salarié

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