Batteries : Voltéo va faire phosphorer son activité au lithium recyclé - Premium

« On distribue tout ce qui concerne l’énergie autonome, depuis la pile de montre jusqu’à la batterie d’avion », résume d’un trait Thierry Parienty, directeur général associé, aux côtés de sa sœur Karine Fabre, de la société girondine Voltéo. L’enseigne, née en 2010, est aujourd’hui placardée au fronton de 27 magasins répartis principalement en France métropolitaine, mais aussi aux Antilles et en Espagne. « Nous avons 12 magasins en propre, nous sommes liés avec les autres via un contrat de distribution d’enseigne », ajoute celui qui est aussi PDG du club de hockey des Boxers de Bordeaux. Un réseau appelé à poursuivre sa croissance, la carte laissant apparaître du potentiel sur la partie est de la France, notamment autour de Strasbourg et Nancy. Depuis plus de 20 ans, l’enseigne participe au reconditionnement de batteries sur base de technologie au nickel (et cadmium ou hydrure métallique). L’émergence du lithium dans les appareils du quotidien ouvre un nouveau marché où la PME entend jouer un rôle encore plus actif.« On va s’orienter vers la collecte de packs batteries au lithium parce que c’est ce qu’on retrouve partout désormais », confirme le dirigeant, dont l’entreprise s’est d’ores et déjà dotée d’un laboratoire de recherche interne pour apprendre à retraiter ces batteries. L’autre gros sujet, c’est la création d’une usine dédiée au reconditionnement de batteries au lithium. « Quand un client veut changer sa batterie, soit parce qu’elle manque de puissance ou qu’elle n’offre plus la même autonomie, 80% de ses cellules internes sont pourtant encore utilisables. Notre idée est de disposer d’une usine pour tester le matériel, changer les pièces et proposer des batteries reconditionnées avec des caractéristiques identiques à du neuf, garanti deux ans mais à un prix inférieur », déroule Thierry Parienty. Lequel n’oublie pas l’impact positif en matière de limitation de l’extraction minière ou de génération de déchets. Cette usine de reconditionnement, qui sera portée via la société ad hoc V2Li, créée à l’automne dernier, devrait ainsi remettre sur le marché, d’ici 2030, plus de 120.000 packs batteries, soit plus d’un million de cellules encore viables qui seront réemployées dans de nouvelles batteries.Un site frugal au potentiel énormeIl y a quelques jours, Voltéo a déposé en mairie de Bazas la demande de permis de construire pour sa future usine. Pourquoi Bazas ? L’entreprise, basée à Villenave d’Ornon, apprécie le positionnement proche de l’autoroute, le positionnement entre Bordeaux et Toulouse, deux importants pôles pour elle, ainsi que le prix du foncier, moindre que sur la métropole bordelaise. Le projet verra le jour sur un terrain de 3.700 m², situé sur la zone de Ladils, le long de la nationale 524. Compte tenu des délais, le chantier pourrait démarrer juste avant l’été, la PME prévoyant de consulter les entreprises dans les prochaines semaines pour ce faire. Il va s’agir, dans un premier temps, de créer un bâtiment de 400 m². « En fonction du développement, on pourra doubler la capacité de l’usine », précise le dirigeant, qui va engager quelque deux millions d’euros dans l’opération. En plus du terrain et des murs, un large part de ce budget sera affecté au financement des machines et équipements, dont certains développés par et pour Voltéo : bancs de test de cellules, bancs de décharge, cobots automatisés pour le démontage…Le lieu devrait être opérationnel dans le courant du premier trimestre 2025. Aussi moderne qu’il sera, il se traduira par la constitution d’une importante équipe : plus de 50 embauches sont ainsi prévues. « On travaille déjà sur la R&D et on a l’objectif de rapidement passer le site en 2x8. On va recruter des employés d’usine, à orientation méthodique, des profils d’électroniciens mais aussi des équipiers que nous allons nous-mêmes former », éclaire-t-il. En termes de sourcing de batteries à recycler, Voltéo s’appuiera dans un premier temps sur son propre réseau de magasins, avant de collaborer avec d’autres réseaux de distribution mais aussi de fabricants. Ces équipements reconditionnés cibleront prioritairement quatre marchés : la mobilité douce, l’outillage, l’industrie et le petit électroménager. « Des marchés particulièrement porteurs en ce qui concerne l’utilisation de batteries de seconde vie », estime le dirigeant.Employant entre 110 et 120 personnes, le réseau Voltéo réalise un chiffre d’affaires cumulé d’une trentaine de millions d’euros, à 80% auprès d’une clientèle de professionnels. À l’horizon 2030, compte tenu de la densification prévue du maillage, ce chiffre devrait atteindre 40 à 45 millions. Dans le même temps, l’activité lithium devrait pour sa part générer quelque 30 millions d'euros supplémentaires.VoltéoSAS (Voltéo Développement) fondée en février 2007Siège social : Villenave d’OrnonEffectif cumulé : environ 110 personnes (réseau de 27 magasins)CA consolidé : une trentaine de millions d’euros

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