Adour Business Angels cherche de nouveaux investisseurs - Premium

L’association Adour Business Angels a été créée il y a un peu plus d’une dizaine d’années, à Pau, avec, au départ, une quinzaine de membres issus de l'écosytème palois. Elle en compte aujourd’hui près d’une centaine. Sa vocation est d’accompagner de jeunes entreprises innovantes dans leur croissance. Christian Pouyanne, PDG de la banque régionale éponyme précise : « Nous ne sommes pas des mécènes, nous investissons dans des startups qui ont un bon potentiel de croissance et nous recherchons un véritable retour sur investissement. » Le modèle est vertueux mais aussi capitalistique. L’objectif est de sortir à cinq ans du capital des sociétés accompagnées avec une valorisation de l’investissement au moins égale à cinq. Cinq c’est aussi le nombre d’années que prévoient les pactes d’actionnaires signés pour les sorties d’Adour Business Angels dans le capital des startups dans lesquelles elle investit, chiffre qui, selon les cas peut monter à sept ou huit. Un troisième fonds d'investissement se profileLe premier fonds d'investissement, abondé par 39 membres ayant chacun investi 20.000 euros, a donc été doté de 780.000 euros. Certains (rares) projets soutenus n’ont pas survécu mais, dans la grande majorité des cas, les sorties se sont faites in bonis. « Lorsque le premier fond a été consommé, on en a créé un second, il y a trois ans, toujours à 20.000€ et 49 investisseurs nous ont rejoints. Ce fonds a augmenté sa participation à 100.000 euros par investissement. A ce jour, il reste à peu près 400.000 euros à investir. » L’architecture d’Adour Business Angels est conçue, pour la grande majorité, par des entrepreneurs, des retraités qui ont vendu leurs entreprises, d’anciens cadres de grands groupes ou des professions libérales, type experts comptables. « Depuis deux ans, de plus en plus de jeunes entrepreneurs nous rejoignent, avec des valeurs très intéressantes. Ils se sentent solidaires, pour avoir eux même dû se battre pour monter leurs projets et de fait, ils ont envie de se battre pour témoigner de la solidarité. Ce sont des personnes qui cherchent à se démarquer des modèles classiques, contre lesquels je n’ai absolument rien, mais qui datent…» Adour Business Angels c’est avant tout une association, avec un comité, le président insiste, un "comité", pas un conseil d'administration. Les dossiers instruits passent par le site internet, par différents réseaux et par des structures type technopoles ou pépinières. « Nous devons faire le tri car beaucoup de dossiers sont de l’amorçage, ce que l’on appelle de la "love money", des besoins de trésorerie, ce qui n’est pas notre philosophie. Nous nous concentrons, nous, sur des projets où le chiffre d’affaires est déjà existant ou à portée directe, avec une croissance forte. »Des anges très sélectifs L'association possède, on l'a compris, un comité de sélection mensuel (une équipe de cinq personnes régulièrement recomposée), qui se réunit le premier mardi du mois. Christian Pouyanne détaille : « Lorsqu’un dossier est retenu, on nomme une équipe composée de trois personnes, qui ont un profil proche du projet pour l’évaluer. Avec nos 85 adhérents, bientôt 90, on a un potentiel de compétences considérable, c’est ce qui fait notre force. Nous avons conçu et mis en place des matrices qui nous permettent d’évaluer plus finement, sur un, deux, trois mois le potentiel du candidat et c’est au terme de cet audit que finalement ce dossier est présenté ou non au comité d’engagement. »Sur 80 dossiers proposés chaque année, l'équipe sourcing en sélectionne une quinzaine pour être présentés devant le comité. Après avoir déposé leur dossier et avoir été sélectionnés, trois porteurs de projets par mois pitchent en 15 minutes, suivies de 15 minutes de questions-réponses avec le comité. Au final, le concours est obtenu après un vote qui doit représenter une majorité des deux tiers (règle renforcée lors de la dernière assemblée de juin à Salies). De fait, seuls, un à deux dossiers par an sont retenus.Des anges investis et actifsLe comité d’engagement fonctionne à l’identique des comités de crédit dans les banques. Particularité du modèle : au-delà des 100.000 euros investis collectivement, n’importe quel adhérent de l’association peut abonder en investissant à titre personnel. "Peut" n’est d’ailleurs pas le terme approprié puisque, dans l’esprit d’Adour Business Angels, les personnes qui décident de n’être qu’adhérent (cotisation annuelle de 150 euros) et non investisseur dans la Société de Capital Risque, (avec, pour rappel, un droit d’entrée de 20.000 €), doivent investir au minimum 5.000 euros par an dans un des projets élus. Une façon de maintenir une forte dynamique dans le groupe puisque ceux qui s’en exonèrent sont rapidement invités à libérer leur place.Christian Pouyanne veut rajeunir son groupe et cherche des entrepreneurs susceptibles de s'investir dans l'association et dans la troisième société de capital risque. Son expérience de la banque lui permet d'affirmer : « L’approche du capital risque est spécifique. Être chef d’entreprise et capital risqueur sont deux choses extrêmement différentes. On est là sur un modèle startup. On peut perdre de l’argent pendant des années et en gagner beaucoup à la sortie.»Adour Business Angels

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