Nami : Des cosmétiques à base de microalgues nourries à la bière - Premium

Leur projet c’est avant tout une histoire familiale. Celle de deux sœurs, Naomi et Naëlys, qui réfléchissent à monter une boîte ensemble depuis toutes petites. En 2020, elles écrivent le business plan de ce qui deviendra plus tard leur entreprise. L’une est scientifique, l’autre aime la communication et la finance. Toutes les deux sont passionnées par les cosmétiques et souhaitent créer des produits écoresponsables. En août 2023, Naomi quitte l’Ecosse, d’où elle travaille depuis la fin de sa thèse en microbiologie marine, et présente un projet de culture de microalgues nourries à la bière à la Technopôle qui lui vaut d’y être intégrée : « Le site m’a mise en contact avec l’Université de La Rochelle et a été un facilitateur de réseau » partage-t-elle. Pendant plusieurs mois, Naomi depuis La Rochelle et Naëlys depuis Paris, travaillent sur le développement de cosmétiques réalisés à base de la culture de ces microalgues et se lancent en février 2024. Elles investissent chacune 10.000 et 8.000 euros et créent Nami. Coréennes par leur père, françaises par leur mère, « Nami c'est la représentation de nos deux origines. C'est une île en Corée et un rappel pour l'île d'Oléron dont nous sommes originaires » racontent les deux femmes. « Par la suite, tout est allé très vite » confient-elles. Elles reçoivent une subvention de l’université de La Rochelle, une bourse de 5.000 euros et la mise à disposition d’un laboratoire où elles cultivent leur microalgues. Elles reçoivent le label Deep Tech et une lettre d’offre pour le financement French Tech Emergence à 90.000 euros. Le prix Espoir de la CCI leur offre six mois de loyer dans une pépinière : « On espère accéder à la pépinière Créatio biotechnologie qui se situe à Chef de Baie ». Les eaux usées de la bière comme aliment principal Pour l’instant, dans le laboratoire de l’Université de La Rochelle, les entrepreneuses sont en train de mettre au point deux produits, un baume à lèvres et un sérum pour le visage. « Ce sont des cosmétiques naturels adaptés aux peaux acnéiques fabriqués à base de microalgues écoresponsables qui viennent de banques de souches collectées sur les côtes atlantiques ».Ecoresponsables parce que la culture des microalgues est réalisée avec les eaux usées des micro-brasseurs. « Pour produire 1L de bière, il faut entre 3 et 10L d’eau. Ce qui nous intéresse pour nourrir nos microalgues, ce sont ces eaux usées qui sont des déchets à fort potentiels et qui ne sont pas valorisés. Nous travaillons avec la Brasserie des trois phares à Royan, elle devrait bientôt ouvrir une nouvelle brasserie à Chef de Baie ce qui réduira le temps de trajet. » Cette synergie entre les deux sociétés présente un réel intérêt économique, le brasseur donnant gratuitement à Nami ses eaux usées au lieu de payer pour s’en débarrasser.Leur innovation ne s’arrête pas là, puisqu’elles souhaitent « accoler un réacteur directement à la cuve de bière pour co-localiser la culture d’algues » et ainsi développer directement les microalgues dans les eaux usées de la bière. Deux produits de cosmétique sont en cours de développement : un baume à lèvre et un sérum pour le visage. Crédit photo : CL Une campagne de crowdfunding A ce jour, Nami est encore en cours de développement et les produits de cosmétiques ne sont pas encore commercialisés. C’est pourquoi Naomi et Naëlys ont lancé une campagne de crowdfunding. « Nos produits sont en précommande à prix réduits. Les acheteurs font un pari sur l’avenir et participent à investir dans notre société puisqu’ils savent qu’ils ne recevront ces produits qu’à horizon fin 2024. Nous leur permettons également d’adopter une culture de microalgues. » Les entrepreneuses ont plusieurs projets pour l’avenir. Elles espèrent rapidement ajouter à leur liste de cosmétiques un nettoyant pour peau acnéique et avoir une certification 100% naturelle. Elles souhaitent également recruter un alternant et créer un site e-commerce pour remplacer leur site vitrine actuel. Actuellement, Naomi a 80% du capital et Naëlys 20%. Elle s'apprêtent à injecter 30.000 euros supplémentaire dans le développement de leurs produits. Les entrepreneuses participeront à Viva Tech en juin prochain où elles ont hâte de présenter leur projet : « Pour nous c’est une grosse attente car nous savons que c'est un accélérateur de projets. »

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