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Femmes en entreprise (4/5) : Savoir-faire et faire savoir

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jeudi 07 mars 2024

Alors que la journée internationale des droits des femmes se déroule le 8 mars, Placéco s'intéresse à la place des femmes dans le tissu économique : numérique, industrie, entrepreneuriat... Nous sommes allés à la rencontre de cheffes d'entreprise, d'ingénieures, ou d'associations qui œuvrent pour l'entrepreneuriat au féminin, dans des milieux encore largement masculins. Comment faire bouger les lignes ? Placéco vous propose une série d'articles pour se pencher sur la question.

24 parcours de femmes entrepreneures pour susciter de nouvelles vocations. Crédit : Initiative France

Comment inspirer, nourrir et accompagner les vocations dans l’entreprenariat au féminin ? Parmi les nombreuses réponses qui, ensemble, finissent par faire basculer une décision, l’identification et la reconnaissance, dans tous les sens du terme, jouent un rôle non négligeable. Passé le temps des pionnières, dans un cadre de massification, la mise en lumière valorise autant les parcours actuels qu’elle encourage les vocations futures. Exemple avec le programme « Initiative au féminin », porté par l’association néoaquitaine du réseau Initiative France, dont la déléguée régionale Marie Guezennec a répondu à nos questions.

Quel sont principes et ambitions de cet évènement, « Initiative au Féminin en Nouvelle-Aquitaine », qui revient pour une deuxième édition ?
C’est un programme qui vise à mettre en lumière, à valoriser et aussi à récompenser les femmes qui osent et réussissent dans le sujet de l’entrepreneuriat. On le fait avec une exposition de 24 portraits de cheffes d’entreprise qui ont osé entreprendre, au travers du concours organisé qui récompense celles qui font et avec une conférence pour illustrer les problématiques. Mais la visée plus globale, le but c’est vraiment de donner envie et d’ouvrir la possibilité aux femmes qui hésitent encore aujourd’hui à entreprendre. Qui aimeraient mais hésitent.

Quels ressorts pensez-vous activer avec ce genre de dispositif ?
Déjà, en Nouvelle-Aquitaine, on a une Région, avec l’Etat et Bpifrance, qui est très impliquée sur l’entrepreneuriat des femmes. On voit quand même que les actions de promotion, de démystification plutôt, pour mettre en avant celles qui entreprennent, permettent de débloquer les freins inconscients chez celles qui ont des ambitions là-dessus. Il y a une étude faite par la CCI il y a trois-quatre ans sur l’entrepreneuriat des femmes. Evidemment on doit évoquer la conciliation vie personnelle - vie professionnelle. Il y a des blocages systémiques, liés à nos cultures et à la place de la femme dans la société. Le sujet de la bancarisation est quand même très fort aussi…

« Montrer que le possible des femmes est partout »

Les femmes entrepreneuses sont-elles moins bien traitées par le système bancaire ? Selon le CESER, les femmes se voient refuser un prêt bancaire deux fois plus souvent que les hommes…
C’est exact et cette transformation-là sera lente. Il n’y a pas que l’accès au financement, il y a, paradoxalement, la peur d’accès au financement, la peur du prêt bancaire et donc de l’endettement. Ces combats-là, on les mène par l’accompagnement de celles qui entreprennent, mais aussi par l’éducation le plus tôt possible. Il faut aller chercher les jeunes filles dès le plus jeune âge sur tous ces sujets-là, pour leur dire qu’elles peuvent autant que les garçons faire ce qu’elles veulent de leur vie professionnelle. Et les garçons pour leur dire que demain, travailler pour une patronne n’est pas un problème, accorder un prêt à une femme n’est pas un problème, demander un prêt à une banquière n’est pas un problème. Les modèles acquis dans les jeunes années sont très persistants.
Dans notre exposition, on retrouve notamment Nawal [ndlr : Nawal Quinson] qui fait des boissons à base de kombucha. L’idée est de passer d’un artisanat de production à une industrialisation, un changement d’échelle et des enjeux qui sont forts. Je pense aussi à Emilie, qui est sur des métiers de ferronnerie, des métiers qui ont un cliché masculin. Et elle y fait sa place, elle développe l’entreprise et augmente le nombre d’emplois. On veut montrer que le possible des femmes est partout. C’est ça l’idée de l’exposition. Et on cherche à la faire vivre dans les territoires, au Teich, à Poitiers, à Brive-la-Gaillarde… avec nos partenaires tels que les 100.000 Entrepreneurs qui diffuse l’esprit et la culture d’entreprendre auprès des jeunes de 13 à 25 ans via le témoignage d’entrepreneurs dans les écoles. Ou Entreprendre pour Apprendre, avec des simulations de projets entrepreneuriaux dans les collèges et les lycées.

Et donc un des leviers, c’est de montrer des exemples, avec l’idée que voir, c’est croire ? Est-ce que ça a un réel impact et comment le mesurer ?
C’est toujours difficile de mesurer l’impact lié à la promotion, aux actions de promotion et de visibilité. Mais sur la première année, lors du concours, on ne savait pas trop à quoi s’attendre en matière d’engouement à postuler de la part des cheffes d’entreprise. Donc on avait ouvert uniquement aux femmes qui étaient accompagnées par le Réseau Initiative, 5.000 femmes sur les quatre dernières années. Et on a eu 200 candidatures, c’est beaucoup pour une première édition, sur un public très restreint par rapport au potentiel de femmes entrepreneures de la Nouvelle-Aquitaine. Ça nous conforte dans l’idée qu’il y a un vraiment un besoin d’être reconnue en tant que cheffe d’entreprise et de faire parler de son entreprise. Donc cette année, on l’ouvre à toute femme soutenue par un réseau d’accompagnement en Nouvelle-Aquitaine. Toujours dans cette idée de faire voir au plus près, nous avons des actions de terrain très concrètes, dont un « Vis ma vie d’entrepreneure ». C’est un travail de transmission entre femmes, du marrainage, avec l’idée d’échanger sur les bonnes pratiques, être dans l’écoute active.

Il y a aussi une conférence au menu du programme « Initiative au féminin »…
Le lieu n’est pas encore choisi, mais on sait qu’on ne sera pas à Bordeaux, on va aller dans les territoires. Sur le thème, j’aimerais amener une conférence autour de l’entrepreneuriat et le sport, faire le lien entre les deux. Parce que c’est l’année des JO mais surtout car il y a énormément de lien entre une femme sportive de haut niveau et une femme entrepreneure, dans beaucoup de qualités nécessaires, de ressorts mis en jeu.

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