Pourquoi Thierry Marx a « toujours le temps d’un thé »
Thierry Marx : « La méditation n’est pas une sorte de bienveillance molle ». crédit photo : Bleu-blanc-coeur
Le président de l’UMIH et chef deux étoiles sera parmi les nombreux intervenants du sommet Benvivo pour un leadership éclairé, à Kedge Business School de Talence le 22 janvier, toute la journée.
Benvivo est né dans les Pyrénées, fondé par Didier Chauffaille, cogérant de l’entreprise Emac spécialisée dans le caoutchouc, sur la thématique de la bienveillance en entreprise notamment. Aujourd’hui, la formule prend de l’envergure. Ce qui est devenu le Sommet pour un leadership éclairé verra se succéder des dizaines d’intervenants particulièrement chevronnés, experts dans leur domaine.
Parmi eux, Thierry Marx, chef deux étoiles et président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie). Il pratique les arts martiaux et la méditation, s’est rendu dans des temples bouddhistes au Japon. « Comme m’a dit un jour un maître sensei : "J’ai toujours le temps de prendre une tasse de thé". J’ai fait mienne cette image car elle me pousse à laisser poser mes émotions, notamment la colère avant de réagir. On a tous connu ce mail qui nous enrage sur lequel on est évidemment tenté de cliquer immédiatement pour répondre. Pour ne pas réagir à chaud, je m’imagine prendre un thé, j’en imagine le goût, la chaleur dans ma bouche et le ravissement… Une fois la colère retombée, je peux agir, l’exprimer plus sereinement et trouver une solution. »
Attention au washing
Il plaide pour la pratique de la méditation en entreprise mais pas à n’importe comment. « La méditation n’est pas une sorte de bienveillance molle, tranche l’entrepreneur inspiré par la cuisine moléculaire. Moi-même je ne suis pas toujours calme ! La méditation apporte la capacité à mieux se connaître soi-même, à se faire confiance, ce qui entraîne une meilleure capacité au calme et à l’altruisme. En entreprise, cela peut être un outil puissant, à condition que la démarche soit sincère. » Il met ainsi en garde contre le washing. « C’est super d’installer une table de ping-pong mais, derrière, on n’écoute pas vraiment les attentes des collaborateurs, voire on les vire sans autre forme de procès, ce n’est pas bon. » Le représentant depuis 22 ans de la démarche agricole Bleu-blanc-cœur refuse de mettre la méditation à toutes les sauces. « Je me méfie des entreprises qui nous tartinent de yoga et de méditation à tous les étages, assène-t-il, alors qu’au quotidien rien n’est fait pour être à l’écoute de l’humain. » Pour lui, la méditation remet un équilibre entre l’individu et le collectif. « Ne tombons pas dans le tout-collectif, l’individualité est importante. Ne laissons pas croire que ceux qui méditent vivent sur le mont Okinawa ! Le monde de l’entreprise est un monde de compétition où l’individu a sa place. Moi je crois en l’individu qui croit en l’Homme qui va collaborer avec autrui. »
Lors du sommet Benvivo, le 22 janvier, ils seront une cinquantaine d’intervenants à partager son point de vue.
En pratique :
Plusieurs tables rondes sont prévues avec, notamment, Charles Kloboukkof, président-fondateur de Léa Nature, Nicolas Chabann, fondateur de C’est qui le patron ? ou Jean-Philippe Courtois, ancien Vice-président exécutif de Microsoft. Le 22 janvier, toute la journée, de 8h30 à 18h30 à Kedge Business School.