L'industrie béarnaise va bénéficier d'un nouveau plan d'investissement - Premium

Le territoire Lacq-Pau-Tarbes va faire partie des 12 nouveaux territoires à bénéficier de la mission Rebond Industriel. Inscrite dans le cadre du plan France 2030, il s’agit d’une mission d’accompagnement des projets industriels, à la fois en termes d’ingénierie et d’investissement. La mission d’ingénierie financée intégralement et pilotée localement avec les représentants de l’Etat et des collectivités, durera entre trois et quatre mois, avec pour objectif d’identifier de nouveaux projets industriels et de les accompagner en fonction de leurs besoins. « L’objectif est aussi de profiter de la phase d’ingénierie pour faire effet de levier sur d’autres financements existants (financements régionaux, nationaux, européens…) », précise le cabinet du ministre de l’Industrie Roland Lescure. Il s’agit également d’une enveloppe financière d’un montant d’environ deux millions d’euros destinée à soutenir les projets industriels dans les territoires lauréats. « En moyenne, une quarantaine de projets d’investissement sont identifiés dans le cadre de la mission d’ingénierie », précise-t-on du côté du ministère. Priorisés en fonction de leur impact industriel, social et environnemental, une dizaine de ces projets bénéficieront de cette enveloppe : les autres seront accompagnés vers des financements existants, en particulier auprès de Bpifrance. Le choix du territoire Lacq-Pau-Tarbes « Le territoire a une identité industrielle marquée, explique le ministère de l’Industrie. Sur le bassin de l’Adour, l’industrie représente près de 2.400 entreprises et 38.000 salariés, soit 17% des emplois tous secteurs confondus. Le secteur de la métallurgie représente à lui seul 780 entreprises et plus de la moitié des emplois industriels. Il compte aussi des filières historiques fortes, au premier rang desquelles la chimie avec la plateforme de Lacq. Le territoire a notamment identifié des fragilités sur les TPE/PME de la filière aéronautique et spatial (entreprises mono-clientes / enjeu de modernisation, d’innovation et de diversification, impact important de la crise énergétique), qui l’ont incité à présenter cette candidature. Le territoire souhaite donc poursuivre sa reconversion vers une industrie de pointe et renforcer la résilience de son tissu économique. » À l’exception de la Communauté de communes d’Adour-Madiran, la totalité du territoire béarnais est concerné par cette mission. « C’est une très bonne nouvelle pour l’écosystème industriel local, réagit Antoine Hielle, directeur du pôle développement économique de la Communauté de Commune des Luys en Béarn. C’est le reflet de la stratégie gagnante mise en œuvre depuis 2019 dans le cadre du contrat Territoire d’Industrie Lacq Pau Tarbes. Le format de ce dispositif rebond industriel devrait nous permettre de s’appuyer sur une gouvernance locale afin de flécher des aides à l’ingénierie et des aides à l’investissement industriel vers plusieurs entreprises locales », en particulier les projets de développement industriel de Gaz Systèmes à Serres-Castet et du sous-traitant aéronautique MAP, repris en juillet dernier par le girondin BT2I. Même réjouissance du côté de la Communauté de communes du Pays de Nay : « Cela va nous permettre de soutenir un projet majeur pour notre communauté de communes, celui d’un centre de formation pour apprentis pour répondre aux besoins en main-d’œuvre de la filière aéronautique. C’est un projet porté par Safran, mais les jeunes qu’il formeront vont aussi ruisseler sur tous les sous-traitants », se réjouit François Gonnet, chargé du développement économique de la CCPN.« Accompagner tous les porteurs de projets » Pour Patrice Laurent, président de la Communauté de Communes Lacq-Orthez, « Cela prouve que c’est l’échelle territoriale qui est bonne pour parler industrie. Il y a de l’aviation autour de Tarbes, Safran à Bordes et à Oloron, on fabrique des fibres de carbones sur le bassin de Lacq, demain du SAF [ndlr : carburant vert pour l’aviation]… Il y a de vraies synergies industrielles entre nos territoires. Si aujourd’hui on a cette intervention financière de l’Etat, c’est parce qu’on a montré qu’on avait une vision commune et une vraie volonté de faire. » Si certains projets ont déjà été identifiée, et une partie des fonds alloués fléchés en leur direction, tous ne sont pas déjà attribués. « Nous allons orienter et accompagner tous les porteurs de projets dans notre secteur, jusqu’au dépôt de dossier en lien avec les services de l’Etat et la préfecture » conclut Patrice Laurent.Les porteurs de projets seront également invités à déposer leur dossier de candidature en ligne sur la plateforme de la Caisse des Dépôts.

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