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Indépendants (3) : se former n’est pas un luxe

Écosystème
lundi 10 janvier 2022

Dans le cadre du salon Solo&Co Days, organisé en ligne les 3 et 4 février 2022, puis en présentiel à Bordeaux le 14 avril, Placéco vous propose une série d'articles pratiques destinés à accompagner les indépendants qui se lancent., tentent de faire décoller leur activité, ou cherchent des réponses à leurs questions du quotidien.

La formation n’est pas réservée qu’aux seuls salariés. Les indépendants, eux aussi, disposent de droits et d’aides au financement. Par méconnaissance et manque de temps, beaucoup d’indépendants pourtant y renoncent. A tort. L’indépendant, plus que tout autre, doit en effet avoir plusieurs cordes de compétences à son arc et doit démontrer une grande adaptabilité pour réussir.

Connaître un nouveau logiciel, apprendre des bases de compta, suivre les évolutions législatives ou juridiques, découvrir des outils de communication, renforcer son expertise… Les motifs de se former ne manquent pas. L’entrepreneur indépendant se doit en effet d’être sur plusieurs fronts : comptabilité, gestion administrative, marketing, relation-client… Il faut pouvoir assumer tous ces rôles et l’indépendant ne peut compter que sur lui. La débrouillardise ne suffit pas toujours. Entreprendre est un métier en soi et cela s’apprend.

Les indépendants, de plus, sont prisés sur le marché du travail, justement pour leur force et leur capacité d’adaptation. Suivre et anticiper les tendances, s’approprier de nouvelles méthodes de travail, faire de la veille font ainsi partie des impératifs pour être justement « réactif », « flexible » et ne pas pas passer à côté de nouvelles commandes ou clientèles.

La rapidité d’évolution des outils numériques, par exemple, demande de s’accorder des périodes de remise à jour et de formation pour ne pas être trop « has been ». L’indépendant, parfois isolé, peut vite en effet se retrouver en marge de certaines évolutions. Toute formation peut être ainsi l’occasion soit d’évoluer dans son expertise du secteur, de gagner en rapidité et efficacité de travail, d’augmenter en conséquence son chiffre d’affaires, soit de franchir des paliers ou même se diversifier lorsqu’on ressent une forme de lassitude.

Le préalable est dans une bonne analyse de ses besoins, de ses manques et lacunes, mais aussi de ses priorités dans une optique « plan de carrière ». Il faut donc arriver avant tout à cibler avec précision la formation « idéale » qui compenserait ses manques et le nombre d’heures que l’on est prêt à y consacrer sans trop impacter son chiffre d’affaires.

Certains indépendants – à l’exception des médecins, avocats, artisans… soumis à une obligation de formation-, font le pari de l’auto-formation. On peut tout à fait, en autodidacte, s’armer de livres ou de tutos adéquats, dénicher des MOOC et webinaires gratuits, s’inscrire à des formations en ligne avec exercices quotidiens. Pour se former sous une forme moins scolaire et plus collective, il est bien par exemple d’activer son réseau et sa communauté pour participer à des ateliers pratiques et des conférences qui offrent l’avantage en sus de réseauter et la joie du contact humain. Cela implique dès lors une vraie planification dans son emploi du temps, rigueur et discipline. Le risque est cependant important que cette stratégie se révèle chronophage, fastidieuse et assez vite reléguée à la marge face à d’autres priorités. Un accompagnement professionnel peut ainsi se révéler plus efficace.

Ne pas oublier le CPF 

La principale question est aussi celle du financement de cette formation. Plusieurs recours sont possibles. Depuis janvier 2018, les travailleurs indépendants disposent, comme tout salarié, d’un Compte Personnel de Formation (CPF), soit un crédit en euros que la personne peut mobiliser pour se former. Il s’inscrit dans le cadre d’un dispositif public de formation continu géré par la Caisse des Dépôts et consignations. Pour une année entière d’activité, ce montant s’élève à 500 € maximum crédités chaque année, cumulables, dans la limite d’un plafond total de 5000€.

Il faut se connecter et s’inscrire sur le site www.moncompteformation.fr. Celui-ci permet d’évaluer ses droits selon son parcours professionnel, le montant auquel on peut prétendre, les modalités pour y accéder et mener une recherche sur les formations souhaitées par thématique, lieu géographique, montant et durée de la formation, en présentiel ou à distance…

Un deuxième levier est possible. Chaque indépendant déduit en effet de son chiffre d’affaires - avec des pourcentages différents selon les statuts (micro-entrepreneur, Eurl, Sasu, artistes-auteurs…) -, la CFP (Contribution à la Formation Professionnelle). Il faut télécharger l’attestation de paiement de cette CFP sur le site de l’Urssaf. (Ne vous arrêtez pas au montant indiqué qui peut paraître minime, il ne correspond pas aux montants des aides possibles). Muni de cette attestation, il convient dès lors d’entrer en contact avec le Fonds d’Assurance formation (FAF) de votre secteur d’activité (cf. liste).

Ces organismes seront à même de vous indiquer des formations, le degré de financement, les modalités... Les montants d’aides (entre 600 et 1400€ en moyenne) varient en effet selon les FAF ou les thèmes de formation. Ils ne sont pas proportionnels à votre CA. Les activités libérales et les prestataires de services peuvent solliciter cette aide dès leur première déclaration de CA, les commerçants et artisans doivent avoir cotisé un an.

Il existe de même un dispositif de crédit d’impôt pour la formation des dirigeants d’entreprise, notamment les TPE, pour compenser la perte de revenus subie lors de la période de formation. Ce crédit, qui était de 410 €, pour 40 heures de formation, en 2021 pourrait être doublé en 2022, suite à l’adoption du « Plan indépendants ».

Il est possible d’activer ces aides aussi pour de la Validation des Acquis d’Expérience (VAE) ou réaliser un bilan de compétences. Par rapport aux listes des formations proposées par le CPF ou son FAF, menez votre enquête et renseignez-vous sur l’organisme de formation, le contenu précis des enseignements, la qualité des intervenants, si celle-ci débouche sur un diplôme ou une certification que vous pourrez mettre en avant, et surtout assurez-vous qu’elles correspondent bien à vos besoins pour en tirer une réelle opportunité d'évolution. 

Informations et inscriptions au salon Solo&Co Days 

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