Entretiens d’Inxauseta : « Je pense que le logement peut être le sujet du compromis » - Premium

« Quelqu’un disait tout à l’heure que le ministre du logement se trouvait peut-être parmi nous, je crois que le téléphone de Lionel Causse a beaucoup sonné tout à l’heure », s’est amusé en introduction de la deuxième conférence du jour, le député socialiste (NFP) des Pyrénées-Atlantiques Iñaki Echaniz au sujet de son collègue Renaissance des Landes. Il faut dire que les entretiens d’Inxauseta à Bunus avaient pris l’habitude de recevoir édition après édition les ministres du Logement en fonction à l’occasion de cet événement à portée nationale. Si bien que cette année, au vu du contexte politique, si le ministre du Logement n’était pas là, le sujet était sur toutes les lèvres.« Nous devons avoir une approche transpartisane… »Toute la journée différents acteurs du logement d’envergure se sont succédé sur la petite scène installée sur les hauteurs du village. La fin de matinée a pris une tournure éminemment politique en présence du député Nouveau Front Populaire réélu Iñaki Echaniz et de celui des Landes, Lionel Causse issus de l’ex-majorité présidentielle. Les deux répondaient à la question : « À quelle condition le logement pourrait-il être un sujet transpartisan ? »« Nous devons avoir une approche transpartisane, parce que ça concerne tout le monde », introduit Lionel Causse. Le député Renaissance s’est dit en faveur d’un travail entre les différents partis politiques qui vont constituer la nouvelle Assemblée Nationale. Au-delà de cette approche, selon lui, il faut aller jusqu’à un « plan de programmation pluriannuel en matière de logement » ; de quoi permettre d’avancer plusieurs pistes. « Car pour l’instant, on n’a pas de cap, ni d’objectif », avoue t-il. « J’ai peu de divergence avec ce que vient de dire Lionel Causse», répond dans un premier temps Iñaki Echaniz. Le député du Nouveau Front Populaire avait justement travaillé dans la précédente mandature avec une députée de l’ex-majorité présidentielle Annaïg Le Meur sur une proposition de loi pour encadrer les meublés de tourisme. Un texte interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale. « On a réussi à mener ce texte, et je dois saluer le ministre du Logement démissionnaire Guillaume Kasbarian qui a été accompagnant dans ce sujet, et qui nous a permis d’avoir une commission mixte paritaire », souligne le député de gauche. Un texte dont il a d’ailleurs bon espoir de pouvoir présenter en commission mixte paritaire à la rentrée.Après les introductions, le débat a abordé l’épineuse question du logement étudiant. Pour le contexte, en 2017, le candidat Macron promettait 60.000 nouveaux logements dédiés. Finalement, le gouvernement Borne a revu les ambitions à la baisse avec 35.000 logements. Un nombre insuffisant déploré par les deux députés. « Quand on voit que 12% de jeunes renoncent à leurs études faute d’avoir pu trouver un logement, c’est inacceptable », a-t-il souligné. Lionel Causse, président du Conseil National de l’Habitat, dit attendre justement un rapport en cours de réalisation par l’institution. Outre le nombre, il y aura la question du prix. « Mais on ne pourra pas passer à côté de quelque chose qui sorte à un montant accessible pour les étudiants », a-t-il insisté. «...mais pas avec tout le monde »« Je pense que le logement peut être le sujet du compromis », a déclaré à Placéco, à peine descendu de scène Iñaki Echaniz. Pour autant, le député nuance un peu plus. Transpartisan oui, mais pas avec tout le monde. « À l’exception du Rassemblement National qui tient encore des propos et des propositions caricaturales sur le logement, comme la préférence nationale pour les logements sociaux », affirme-t-il. « Avec les autres, je suis sûr qu’on peut arriver à construire quelque chose », a-t-il ajouté, rappelant les avancées déjà réalisées et les neuf propositions de loi sur le sujet lors de la dernière mandature. La SRU qui peut constituer d’ailleurs un autre sujet de friction sur la thématique du logement. « Certains parlementaires veulent la faire tomber, moi je considère que c’est un des joyaux de la politique du logement », souligne le député de la 4ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques.Lionel Causse aussi croit fermement en un travail transpartisan. Mais forcément certains sujets pourraient coincer. Selon lui, il y a la question de « l’investissement privé. » Il explique : « J’ai bien conscience qu’on en a besoin, il faut trouver le bon équilibre. » D'après lui, si cette thématique est abordée à l’assemblée, c’est « peut être la gauche de la gauche qui ne suivrait pas ». À la question des meublés de tourisme, là, c’est lui qui avoue ne pas avoir forcément approuvé la toute première version de la proposition de loi faite par son collègue de débat. Un texte finalement retravaillé. Selon lui, la part des meublés de tourisme en location sur Airbnb, qui n’est effectivement que de la résidence secondaire est une bonne chose. « Ce sont des logements où les gens viennent un mois ou quelques week-ends dans l’année, et le reste du temps le mettent sur Airbnb, ça leur redonne du pouvoir d’achat, et permet d’entretenir le bien », souligne le député. « On sait bien que ces logements ne repasseront pas en logement à l’année, et que ce n’est pas en les sanctionnant qu’on répondra à la question de comment on donne envie aux particuliers d’investir dans le logement à l’année ». Une position qui diverge effectivement de celle du député basco-béarnais. Si les certains avis diffèrent, les deux espèrent avancer sur les sujets prioritaires autour du logement. « Il faut qu’on continue à se parler et à débattre, et à trouver des consensus », explique Lionel Causse. Le tout dans un contexte politique sans gouvernement. « J’espère qu’une majorité justement un peu différente et un nouveau gouvernement nous permettra de trouver des réponses », espère Lionel Causse. Et Iñaki Echaniz lui se projetait déjà à l’année prochaine en mot de conclusion sur scène. « J’espère que l’année prochaine, on pourra enfin dire qu’une grande loi pour le logement a été votée ».

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