Cessions-acquisitions : une Nouvelle-Aquitaine dynamique, mais des dirigeants qui vieillissent
81 transactions ont été enregistrées l'an passé en Nouvelle-Aquitaine. Photo d'illustration : Adobe Stock
En 2023, la Nouvelle-Aquitaine s’est placée à la troisième place des régions les plus dynamiques de France, en matière de cessions-acquisitions. Avec 81 opérations, elle enregistre une croissance de 9%. Pour autant, l’âge des dirigeants inquiète les experts-comptables, qui alertent sur les futurs départs à la retraite.
Au jeu des cessions-acquisitions, la Nouvelle-Aquitaine semble avoir relativement bien tiré son épingle du jeu, l’an passé. À en croire le récent panorama annuel du cabinet In Extenso Finance, la région s’est placée, en 2023, à la troisième place des territoires français les plus dynamiques dans les transactions de TPE et PME : +9%, contre -11% à l’échelle nationale. Avec 81 opérations, la Nouvelle-Aquitaine se positionne loin derrière l’Île-de-France (343) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (144)... mais est la seule région de ce podium, enregistrant une hausse du nombre d’opérations sur 12 mois.
Si l’on regarde en détail, « c’est le segment 5-15 millions d’euros qui a connu la plus forte hausse (+22%), note In Extenso Finance. Le marché des moyennes opérations comprises entre 15 et 50 millions s’est lui maintenu avec une légère augmentation des opérations. » Trois secteurs ont concentré le plus grand nombre de cessions-acquisitions dans la région. Les services aux entreprises et aux particuliers, les TMT (technologies, médias, télécommunications), et les biens d’équipement, avec une quinzaine d’opérations chacun. In Extenso Finance illustre son panorama avec trois opérations parmi les plus significatives : Discurv (ex-Madeinvote) qui a racheté poll&roll ; le basque Forge Adour qui a été racheté par le groupe SEB, et Pinson Paysage qui détient désormais Atout Vert.
Quel est le profil de l’acquéreur-type ?
Pour mieux comprendre cette dynamique, le spécialiste des cessions-acquisitions dresse un portrait-robot des acquéreurs. Il s’agit d’entreprises majoritairement françaises (88%), néoaquitaines ou franciliennes (respectivement 28 et 27%). « Les acquéreurs sont majoritairement des sociétés non-cotées, qui ont réalisé 69% des opérations de la région, déroule le communiqué. Il y a 15% de fonds d’investissement acquéreurs, tandis que les cédants sont majoritairement des actionnaires privés (79%), ce qui correspond exactement à la moyenne nationale. »
Une journée dédiée à la transmission
Si la Nouvelle-Aquitaine n’est pas à la traîne, l’âge vieillissant des dirigeants de TPE et PME alerte l’Ordre des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine : un tiers de ces chefs d’entreprises ont aujourd’hui plus de 55 ans, quel que soit le secteur d’activité. « C’est dire si l’enjeu de la transmission est important pour les années à venir [...], pour ne pas dire vital, quand on sait que la moitié des transmissions n’aboutissent pas faute de repreneur », notent les experts-comptables dans un communiqué. Pour apporter leur pierre à l’édifice, la structure organise le 9 juillet prochain, une première journée baptisée « Mission trans’mission », qui se déroulera à l’Aérocampus de Latresne. L’objectif : rappeler le rôle de l’expert-comptable, « et pas seulement au moment de l’évaluation de l’entreprise », insiste la présidente néoaquitaine de l’Ordre Delphine Sabatey.
Si la première partie de journée sera réservée « aux professionnels du chiffre », l’événement sera ouvert à un plus grand public de 15h15 à 17h30 (chefs d’entreprise et acteurs de la transmission). Une table-ronde sur le thème « Réussir la cession de son entreprise » sera proposée, suivie d’une de Fabienne Massip, qui a repris la marque de maroquinerie bordelaise De Grimm. « L’expert-comptable doit être un chef d’orchestre dont la mission est de préparer le dirigeant psychologiquement, de l’accompagner et l’aider à faire les meilleurs choix », affirme Delphine Sabatey.
