Proxima : un milliard d’euros pour concurrencer la SNCF dans le grand Ouest
Proxima est entrée en négociations exclusives avec Alstom pour la fourniture de 12 rames à deux niveaux, avec de premiers essais dynamiques programmés en 2027 - crédit Alstom
Portée par Rachel Picard, ancienne directrice de SNCF Voyageurs, Proxima est une nouvelle société ferroviaire qui ambitionne de faire circuler à partir de 2027 douze TGV entre Bordeaux, Rennes, Angers, Nantes et Paris. Proxima a déjà sécurisé un milliard d’euros d’investissements auprès d’un fonds spécialisé.
Bientôt de la concurrence sur la LGV entre Bordeaux et Paris ? Alors que plusieurs projets d’alternatives à la SNCF sortent du radar, faute de financement, un nouveau venu entend bousculer le marché français du train à grande vitesse dans l’Ouest de la France. Nom de code : Proxima, pour un projet dévoilé dans la soirée du 5 juin, et qui donnera naissance à une marque commerciale, encore confidentielle, d’ici au lancement commercial prévu après 2027.
Avec, cette fois, de solides garanties financières : les porteurs de projet se sont assuré le concours du fonds Antin IP (Infrastructure Partners), qui portera la première phase à hauteur d’un milliard d’euros. Cette enveloppe doit notamment permettre de sécuriser l’achat de 12 rames TGV à deux niveaux (Avelia Horizon, équivalent au TGV-M) auprès d’Alstom, dont la livraison interviendra à partir de 2027. Proxima annonce par ailleurs avoir négocié un accord avec Lisea, concessionnaire de la LGV dans le Sud-Ouest, dans le but de remiser et d'assurer la maintenance de ses trains dans le dépôt de Marcheprime, au sud de Bordeaux.
À la manœuvre de Proxima, deux associés qui connaissent déjà bien le monde ferroviaire. Le duo se compose en effet de Rachel Picard, directrice générale de SNCF Voyageurs de 2014 à 2020, et du britannique Timothy Jackson, qui a dirigé les activités de la RATP outre-Manche, et pilote depuis 2019 les activités ferroviaires du groupe de services financiers Centrus.
« Les enjeux sociétaux, climatiques et territoriaux sont fondateurs de notre projet. Nous voulons aider les Français à prendre plus le train, en leur proposant une solution alternative, facile et rapide, intégrée dans leurs nouveaux modes de vie », affirme Rachel Picard, qui affiche l’ambition de commercialiser jusqu’à dix millions de sièges par an.