Le groupe AMI, qui détient AirZen Radio, prend le virage de « l’impact social positif » - Premium

6 millions d’euros levés, pour devenir le « premier groupe national de médias audio à impact social positif ». Telle est l’ambition du groupe AMI (Audio Media Impact), une nouvelle entité structurée en 2022 par Anne-Marie de Couvreur, Frédéric Courtine et Jean-Louis Simonet. Le trio est déjà à l’origine de Médiameeting, entreprise toulousaine créée en 2004 et leader de la radio d’entreprise. Mais aussi d'AirZen, première radio nationale dont le siège est à Bordeaux. Ces deux entités constituent désormais les piliers d’AMI, groupe labellisé à mission, qui emploie 170 personnes à temps complet et a enregistré en 2022 un chiffre d’affaires de 11,5 millions d’euros.Pour aller plus loin : 2M€ investis pour AirZen, première radio nationale basée à BordeauxLe tour de table a été réalisé auprès d’Impact Partners, première plateforme européenne de l’investissement à impact, qui compte 350 millions d’euros sous gestion. « Cette levée de fonds est arrivée car notre précédent partenaire, Isatis Capital, était au bout de sa période d’investissement, et nous souhaitions nous financer via un fonds à impact. Avec Impact Partners, nous partageons bien sûr une vision entrepreneuriale, mais plus que ça, une vision de l’avenir des médias et du rôle social qu’ils peuvent tenir en France », explique à Placéco Anne-Marie de Couvreur.Mesurer l'efficacité des programmes Le groupe AMI s’engage désormais à diffuser un certain nombre de programmes à destination de populations fragiles ou isolées, dans les entreprises avec Médiameeting, et pour le grand public sur AirZen. « Par exemple, des podcasts sur la pénibilité au travail, illustre notre interlocutrice, que nous diffuserons à 500.000 ouvriers en 2023. Ou encore, sur AirZen, via des podcasts pour les gens de quartiers défavorisés, pour des personnes en situation de handicap… » Ensuite, sur la base d'études Médiamétrie, complétées par le cabinet d’études Occurrence, AMI mesurera l’efficacité de ses programmes sur les populations ciblées. Des protocoles d’études adaptés seront mis en place. « Cela pourra être une question : "ce podcast vous a-t-il aidé à vivre mieux ? Si oui, comment ?" », imagine la PDG d’AirZen Radio. En parallèle de cet objectif social, AMI ambitionne de doubler son chiffre d’affaires à cinq ans, pour atteindre les 20 millions d’euros.Déjà 5M€ investis pour AirZen Du côté d’AirZen, première radio nationale implantée à Bordeaux, les investissements se poursuivent, un an et demi après son lancement. Près de 5 millions d’euros ont déjà été injectés, sur les 7 millions prévus jusqu’en 2026. Mais ne cherchez pas la station sur votre autoradio, car AirZen n’est pour l’instant disponible qu’en région parisienne, à Lyon, et sur la côte méditerranéenne, de Nîmes à Monaco. Un déploiement par étape, car la radio comme ses concurrentes, émettent via de nouveaux émetteurs numériques terrestres baptisés DAB , qui ne sont pas tous construits. « Ceux de Strasbourg, Lille, de la Bretagne et de toute la zone ouest de Nantes à Perpignan, sont en cours de construction, précise Anne-Marie de Couvreur. Ils seront finalisés d’ici à 2024, et à ce moment nous pourrons toucher 55 millions de Français. » En attendant, les premiers chiffres d’audience sont tombés l’été dernier pour Paris et l’Île-de-France. AirZen a enregistré 44.000 auditeurs, dont 22.000 réguliers, et 5% des personnes interrogées ont déclaré connaître la radio. « C’est très peu, mais c’est normal, confie la PDG. Ce qui est intéressant c’est que 58% des gens qui nous connaissent ont déclaré nous écouter régulièrement, ce qui veut dire que nos programmes semblent plaire. »Un modèle économique différent Confiante, Anne-Marie de Couvreur vise l’équilibre financier d’AirZen au le 31 décembre 2024. Pour cela, la radio consolide un modèle économique basé sur les services aux entreprises. Via des partenariats annuels, qui mettent en avant des sociétés moyennant finances, mais aussi, via des produits de communication externe, toujours à destination des entreprises. Ces deux volets sont assurés en interne par Purevocation Conseil, une agence « d’engagement et de communication positive », et par Purevocation Régie, chargée de « la publicité pédagogique engagée ». Car l’une des promesses de départ d’AirZen, au-delà d’une programmation « 100% positive », est de ne proposer que 4 minutes de publicité par heure, « contre 14 minutes pour les autres radios privées ». Elle a donc dû trouver un modèle différent pour aller chercher la rentabilité. Dernier levier présenté lors du lancement, l’abonnement premium, lui, n’est pour le moment pas déployé. « On estime que notre priorité est de développer notre notoriété et notre audience », avance la PDG. AirZen emploie 40 salariés, dont un tiers à Bordeaux, un tiers à Paris, le reste réparti sur le territoire français. Groupe AMICA 2022 : 11,5M€ (CA d'AirZen n. c.)170 salariés (40 AirZen)

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