Batteries : Startec Energy amplifie son virage industriel - Premium

Au printemps dernier, le groupe girondin Startec Energy a mis en service la nouvelle usine qu’il a fait sortir de terre à Pompignac. Une entrée en fonction plus tardive qu’initialement espéré pour cette unité de 3.000m² - 2.700m² de production et 300m² de bureaux - qui répond notamment au standard ICPE 1510. « C’est une norme pour tout ce qui est stockage de matières, produits ou substances combustibles dans des entrepôts couverts. Il existe dans d’autres industries mais, par contre, on est un des premiers en France dans le monde de la batterie », se targue Lucas Gebler, responsable des projets groupe et, à ce titre, l’une des premières courroies de transmission du fondateur et directeur général Thomas Debuissier. Le site est directement exploité par Neogy, filiale spécialisée dans la conception et la production de dispositifs de stockage d’énergie : smart batteries (de technologie lithium ou NiMH), batteries solaires notamment pour le marché de l’éclairage autonome (fournisseur entre autres de Sunna Design) mais aussi systèmes d’hybridation de batteries lithium avec des piles à combustible hydrogène.« L'usine est capable de produire 500 MWh de batteries par an. Ça fait à peu près un million de batteries pour vélo ou 10.000 batteries automobiles de 50 kwh », illustre-t-il. « Historiquement, on était beaucoup sur de la R&D petite et moyenne série, on a un gros bureau d’études. Le souhait avec cette usine est évidemment d’augmenter notre capacité de production. Nos clients sont sur des marchés porteurs et connaissent une forte croissance. Grâce à cette usine, on a de gros industriels qui viennent nous chercher », souligne-t-il. Parmi les secteurs forts ciblés et sur lesquels Startec signe déjà des contrats : la robotique agricole, le vélo, l’automobile ou encore le nautisme. « Les clients ont besoin d’être rassurés par rapport à notre capacité industrielle, confirme le dirigeant, notre force c’est qu’on peut utiliser n’importe quel type de cellules. Dès qu’il y en a de nouvelles disponibles en Europe, on les étudie et les qualifie. En revanche, il faut qu’elles aient une certaine maturité industrielle. Aujourd’hui, il y a beaucoup de nouvelles chimies très prometteuses. Mais pour notre part, il faut qu’on utilise des cellules produites en série et à prix compétitif », analyse-t-il. À cet égard, il déplore de devoir continuer à subir, pour l’instant, les conditions imposées par les fournisseurs asiatiques, notamment sur les petites cellules électrochimiques. Si un important partenariat a été signé sur ce sujet avec Verkor, ce dernier n’est pas encore prêt. « On attend avec impatience de pouvoir s’approvisionner en cellules françaises », confirme le dirigeant.Une quarantaine d’embauches à venirEmployant actuellement au travers de ses différentes filiales - Neogy, Clairitec, BMS PowerSafe - un peu plus de cent personnes, dont environ 40 rattachées à l’usine, Startec va d’abord s’employer à exploiter la pleine capacité de ce nouveau site. « Aujourd’hui ça tourne en 2x8 et, demain, on a la possibilité de passer en 3x8 », calcule Lucas Gebler. « Nous avons une ligne fortement automatisée, c’est ça qui nous permet d’être compétitif, notamment face aux asiatiques. Mais il y a beaucoup d’opérations qui doivent rester manuelles, notamment sur la partie qualité », prolonge-t-il. D’ici fin 2025, l’effectif global du groupe devrait atteindre 150 personnes. Conséquence du virage industriel, le chiffre d’affaires entre dans une dynamique - très - positive. Ayant loué un site industriel provisoire du côté de Sallebœuf, Startec a pu ainsi « lancer son ramp-up industriel » avant même de prendre livraison de sa nouvelle usine. « On a pratiquement doublé notre chiffre d’affaires entre 2022 et 2023, avec près de 10 millions d’euros l’an dernier. En 2022, 60% du chiffre d’affaires a été réalisé par la production. On est passé à 86% en 2023 ». Une tendance qui devrait encore s’accentuer lors des prochaines années, avec une prévision « à 15-16 millions d’euros pour 2024, puis 26, 45, 60 millions les années suivantes », se projette le dirigeant.À lire également - Filière batterie : BATTENA voit le jour, 20 millions pour former 35.000 personnes en 5 ansAyant investi, pour des raisons de technologies plus que de business pur, dans d’autres sociétés, à l’instar de Rev Mobilities spécialisée dans le rétrofit de véhicules du thermique vers l’électrique, Startec n’a pas vocation à y investir de manière supplémentaire. « Avec notre virage industriel, on a énormément d’investissements en termes de capex et de BFR. Historiquement, on avait une approche très conservatrice où on réinjectait les bénéfices et autofinançait tout nous-mêmes. Aujourd’hui, le groupe reste peu endetté donc on peut activer ce levier-là », expose Lucas Gebler. Le tour de table pourrait également évoluer, afin de lever des fonds. « Pour soutenir sa croissance, renforcer sa position sur ses marchés et accélérer son industrialisation, le groupe explore des opportunités de partenariat financier », se borne pour l’heure à commenter le responsable des projets du groupe. Si une accélération à l’international se profile, le groupe ne compte pas oublier son ancrage régional. « Si, demain, on doit rouvrir une autre usine, on le fera en Nouvelle-Aquitaine », assure-t-il.Startec EnergySiège social à MérignacEffectif groupe : environ 105 personnesCA (2023) : quelque 10 M€

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