Après une phase organique, la Brasserie Parallèle veut accélérer pour sa bière sans alcool - Premium

Il y a cinq ans, Laurent Drège et Guillaume Soares lançaient la Brasserie Parallèle. Une toute jeune pousse bordelaise, qui fabriquait des boissons à base de kéfir, produit mystérieux, « symbiose entre des bactéries lactiques et de la levure de bière », que l’homme ne sait pour le moment pas synthétiser. Aujourd’hui le duo a enrichi sa gamme avec des bières sans alcool, dont l’une vient d’être sacrée « meilleure Blanche sans alcool au monde » selon le concours World Beer Awards 2024. « Il y a des concours, qu’ils concernent les vins ou la bière, tu payes, tu as une médaille. Celui-ci est assez réputé, sérieux et transparent, tant sur les juges que le système de notation », éclaircit d’abord Laurent Drège, lorsqu’on le questionne à ce sujet. Surtout, cette distinction intervient neuf mois après la commercialisation dudit produit. Une reconnaissance pour les dirigeants de la Brasserie Parallèle, et une confirmation de leur stratégie de diversification. « Dès le départ, notre ambition était de faire notre brasserie la spécialiste du sans alcool, et une alternative à l’apéritif, reprend Laurent Drège. En suivant toujours une même ligne - des produits bons, sains, peu sucrés et bio. » Les bières sans alcool de la Brasserie Parallèle viennent tout juste de décrocher leurs premières médailles. Crédits : La Brasserie ParallèleLa recette semble fonctionner. Depuis 2020, l’entreprise au vu son chiffre d’affaires décupler, arrivant à 300.000 euros, et devrait finir l’année aux alentours de 600.000 euros. L’un des éléments permettant au duo de se projeter autant, c’est le succès de leurs bières, qui représentent déjà 40% du chiffre d’affaires. « C’est allé très vite, reconnaît notre interlocuteur. D’abord car nous avons plus d’expérience, nous avons déjà un réseau de distribution, des contacts que l’on n’avait pas au début, avec le kéfir. Ensuite, car il y avait une énorme attente des réseaux bio d’avoir une bonne bière sans alcool, de qualité. On a pu entrer assez vite chez Naturalia, la Vie Claire, les caves Nicolas aussi… » Dernière raison de cette croissance à deux chiffres : la bière est un produit largement moins de niche que le kéfir, qui reste encore inconnu pour une grande partie des consommateurs. « Pour autant, c’est en très forte croissance, insiste Laurent Drège. C’est un produit auquel on continue de croire, mais c’est un travail de fourmi pour le faire connaître. » L’an passé, la jeune pousse a ainsi écoulé quelque 250.000 bouteilles.Internaliser la production à termeDepuis leurs débuts, Laurent Drège et Guillaume Soares ont fait le choix de la croissance organique. Leur équipe est encore très petite - trois personnes et deux en cours de recrutement -, ce qui a permis à l’entreprise d’enregistrer un résultat net positif. Mais aujourd’hui, l'heure est désormais à l’accélération. « Nous allons enclencher une levée de fonds sur la fin de l’année, annonce ainsi le dirigeant. L’idée serait d’aller chercher aux alentours de 750.000 euros, plutôt auprès de profils business angels. Des gens qui ont une expertise pour nous challenger - on cherche clairement du smart money. » Cette somme permettra à la Brasserie Parallèle de construire son marketing et sa distribution. « On voit qu’on pourrait aller beaucoup plus vite, avec seulement plus de personnes sur le terrain. » Et ensuite ? Se diversifier peut-être, encore, plutôt à horizon deux ans. Avant d’enclencher une seconde levée, cette fois à plusieurs millions d’euros, pour internaliser la production de la bière à l’instar du kéfir. « On a dû trouver un brasseur partenaire, non pas car nous n’avions pas envie, mais pour une question d’outils. Il nous en manque certains, qui sont très très coûteux », explique ainsi Laurent Drège, qui souhaitait d’abord tester le marché. « Il y a une évolution des mentalités, une prise de conscience d’un point de vue santé publique, que c’est mieux de ne pas tout le temps boire. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut consommer aucun alcool, seulement qu’on est pour le choix », conclut-il. Et de rappeler que depuis les années 1960, en France, « on a divisé notre consommation d’alcool par deux ».La Brasserie ParallèleCréation en 2019Siège social à Floirac3 salariésCA 2023 : 300.000€

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