Après-législatives : « Les décisions ne se prennent plus » (Medef 17) - Premium

Avez-vous le sentiment que les sujets économiques ont été suffisamment abordés pendant la campagne ? Vos problématiques ont-elles été entendues ? Clairement non. L’intégralité de la campagne a été réalisée sans aborder aucun sujet économique de fond à court, moyen ou long terme et ce, qu’ils concernent les entreprises ou les finances du pays. Aucun parti n’a porté de vision pour le pays et son tissu économique, aucune proposition n’a été faite. Nous avons eu le sentiment que nous vivions déconnectés du reste du monde et de l’Europe. Il faut souligner que la Chine et les USA sont en train de prendre de plus en plus d’avance grâce à des investissement supérieurs aux nôtres, en partie grâce à l’IRA (Ndlr : Inflation Reduction Act) mais aussi des investissements étrangers qui délaissent l’Europe et la France à leur profit, une part du PIB dans la R&D sans aucune mesure avec la nôtre et un coût de l’énergie bien inférieur. Tout cela va accélérer notre baisse de compétitivité et notre déficit commercial. Une des conséquences directes de cette élection est le statu quo que nous sommes en train de vivre dans le milieu économique. L’activité s’est arrêtée et les décisions ne se prennent plus.Quels secteurs en Charente-Maritime sont plus exposés que d’autres aux décisions politiques qui vont se jouer ? Globalement tous, puisqu’il en va de la compétitivité de nos entreprises. Que nos entreprises soient contraintes par la compétition mondiale comme l’aéronautique ou le Cognac par exemple, ou positionné uniquement sur le territoire régional ou national. Elles ont besoin d’être soutenues et d’avoir la maîtrise de leurs coûts.Dans quelle mesure ces changements de cap politique au niveau national ont un impact au niveau régional ? Quel avenir pour les entreprises de la Charente-Maritime ?Nos entreprises en Charente-Maritime ont les mêmes besoins qu’à l’échelle nationale : lisibilité, visibilité et constance. Un chef d’entreprise a besoin de connaître les règles du jeu. De plus, nous constatons une confiance, des consommateurs et des chefs d’entreprise qui s’effrite. Or rien n’est pire que le manque de confiance. Enfin, nous sortons d’un hiver et printemps pluvieux qui n’a pas arrangé les professionnels du tourisme.Deux réformes phares sont portées par le parti du LFI dans le Nouveau Front Populaire : revalorisation du smic à 1.600 euros net et abrogation de la réforme des retraites. Quels impacts pourraient avoir ces décisions sur les entreprises de la Charente-Maritime ? Baisse de compétitivité, inflation, hausse du chômage et augmentation de la dette ce qui aura pour conséquences une augmentation de la charge financière pour l’État et in fine une augmentation des taux d’emprunt y compris pour les entreprises. Il faut bien avoir en tête que la situation actuelle est déjà compliquée pour nos entreprises, depuis quelques mois on constate une dégradation des marges, des délais de paiement qui s’allongent et le début de défaillance non plus uniquement de TPE mais aussi de PME et ETI. Nous avons évolué dans un environnement globalement stable ces dernières années, ce qui nous a permis entre autre de créer de l’emploi mais l’équilibre est précaire.À lire également : La tendance économique actuelle sous l'œil du Medef On constate une pénurie dans les secteurs du BTP ou de la métallurgie notamment. Certaines dispositions qui permettent de répondre à ce problème sont-elles menacées ? Qu’attendez-vous du prochain gouvernement comme mesures pour mieux adresser ce sujet ? Pour recruter, nos entreprises ont besoin d’améliorer la formation et l’accès au logement. Le logement est le nœud gordien du recrutement et de la mobilité professionnelle. Il faut donc inciter à construire et penser à encadrer la ZAN (Ndlr : Zero Artificialisation Nette des sols). La réforme des lycées professionnels est une réponse ambitieuse qui doit être pérennisée et accélérée dans son déploiement Quels métiers sont plus exposés que d’autres, ou au contraire plus isolés ? Tous les secteurs, et notamment dans notre département, sont touchés. À ceux cités précédemment, on peut rajouter les métiers du tourisme, de l’immobilier au sens large et le secteur de l’agriculture. Quels sont les sujets et préoccupations que la filière régionale veux porter en priorité à l’attention et à l’agenda des nouveaux députés du département ? Très clairement, il faut que nos élus portent un discours de raison. Nos entreprises ont un mur d’investissement devant eux afin de réussir la transition écologique et digitale, ils ne pourront réussir que si on leur en donne les moyens. Il n’est donc pas le moment d’alourdir notre fiscalité déjà haute mais au contraire de la réduire. Ce discours doit être tenu au niveau national mais aussi local, est-ce le bon moment, par exemple, d’alourdir la fiscalité locale à travers le versement mobilité ? Nous devons développer notre réseau ferré et routier. Le port de commerce de La Rochelle doit être vu comme une formidable opportunité afin d’irriguer économiquement l’intégralité du département. Les sujets ne manquent pas et quels que soient les partis représentés nous répondrons présents afin de défendre nos entreprises mais aussi nos salariés. La plupart de nos entreprises sont des PME non délocalisables et cela doit être vu comme une chance.À lire également : Le Port Atlantique La Rochelle enregistre des investissements records Medef 17500 entreprises adhérentes6 branches professionnelles adhérentes4.000 entreprises sur le territoire

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