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Aéroport de Bordeaux : les premières images du futur bâtiment central attendu pour 2028

Stratégie
mardi 02 juillet 2024

Le futur bâtiment central, à gauche au premier plan, vu côté piste. Crédit : Enia Architectes

Pour améliorer sa qualité de services, l’Aéroport de Bordeaux mène un programme d’investissement de 250 millions, dont la clef de voute sera un nouveau bâtiment « processeur ». Situé entre les halls A et B, il sera achevé d’ici quatre ans. Les premiers visuels ont été dévoilés.

S’il y a encore une poignée d’années à attendre avant de pouvoir déambuler au sein du bâtiment appelé à voir le jour entre les halls A et B de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, le projet est depuis ce matin - un peu - moins abstrait. Depuis la présentation fin 2022 du plan stratégique « Ressources 27 », on sait qu’il est prévu un vaste programme d’investissements, dont la création d’un bâtiment central qui prendra place entre les halls A et B. Depuis, tout a été dit sur l’ambition reposant sur cette future « pièce maîtresse » comme l’a encore qualifiée ce matin Simon Dreschel, président du directoire de la société ADBM (Aéroport de Bordeaux Mérignac) et qu’il résume ainsi : « On ne fait pas du capacitaire. Le moteur de notre plan quinquennal est d’améliorer la qualité d’accueil, l’expérience du passager, que l’on veut parmi les meilleurs standards européens. Et pour cela, on a besoin d’infrastructures, de nouveaux bâtiments. »


Le futur bâtiment central, à droite, vu côté « ville ». Crédit : Enia Architectes

À l’issue du concours de maîtrise d’œuvre, l’architecte et le groupement lauréats sont désormais connus. C’est le cabinet Enia (Bagnolet) qui sera à la baguette. Fondé il y a une vingtaine d’années, il n’est pas novice sur ce genre de projet, souligne Simon Pallubicki, ébéniste et l’un des 80 architectes de 16 nationalités qui œuvrent en son sein. Des concours ont ainsi été remportés concernant les aéroports de la Guadeloupe ou de Lille, le cabinet est en lice pour l’aéroport de Tahiti, tout en étant à la manœuvre à Ougadougou… Il sera secondé par le groupe d’ingénierie et bureau d’études Ingerop, avec l’appui d’Alliance Economie et de KOL (Key Opinion Leader) pour la partie commerces. Visant le label HQE Bâtiment Durable niveau excellent, cet édifice de 9.000m² d’emprise au sol - sur des terrains déjà artificialisés - et développant 21.000m² de surface utile est pensé comme le « nouveau processeur des halls A et B, avec l’idée que « le passager aille toujours de l’avant ».


Depuis le hall A, le cheminement doit se faire naturellement faire le futur bâtiment central, au fond. Crédit : Enia Architectes

Rapidité, apaisement, commerces

Le point d’entrée unique vers l’embarquement accueillera les passagers dans un espace de 3.000m² équipé de six lignes de contrôle sûreté de dernière génération, utilisant de nouveaux standards de rayons X et de scanners corporels. L’organisation, autrefois éclatée et alambiquée, sera marquée par des lignes droites et des zones aérés, nous assure-t-on. « Il ne sera plus nécessaire de vider son sac de son contenu électronique ou liquide ou aérosols. Ça sera plus simple, offrira une meilleure expérience pour le passager et permettra plus d’efficacité au contrôle », souligne ainsi Bruno Navaro, directeur d’exploitation de l’Aéroport. Les passagers seront ensuite accueillis dans un espace d’attente de 5.000m² (dont 3.000m² de commerces), avant de rejoindre les différentes salles d’embarquement. L’esprit de cette zone pensée comme une « place centrale » en référence aux places bordelaises, avec de nombreux commerces et popup stores éphémères, un food market s’inspirant des halles, pour « cultiver la localité et l’art de vivre ».


Souvent jugé anxiogène, le contrôle sûreté se veut dans « une ambiance douce et apaisante ». Crédit : Enia Architectes

Concernant les bagages, le tri sera entièrement revu et mobilisera 6.200m², leur livraison se fera dans un espace dédié de 4.200m². L’objectif sera aussi de permettre ce parcours de contrôle et sûreté en un quart d’heure maximum dans la majorité des situations. Sur le plan environnemental, il est prévu 3.000m² de panneaux solaires en toiture, la récupération des eaux pluviales, l’usage de matériaux à faible empreinte carbone. « Nous visons une consommation énergétique inférieure ou égale à 50 kWh/m² dans les nouvelles zones construites, contre 200 à 250 dans les bâtiments les plus anciens, où nous allons à aussi améliorer la situation », précise Jean Chadoutaud, directeur des opérations techniques.

Travaux en site occupé

Le lancement du chantier, qui se fera en site occupé et dont sans arrêt d’exploitation de l’aéroport, est prévu courant 2026. D’ici là, les études préparatoires devront justement créer les conditions de coexistence pacifique entre maintien du trafic et travaux, qui devraient s’étaler sur deux années. Une période qui sera tout de même jalonnée des mises en service partielles (jetée, postes de contrôle, traitement des bagages en soute…), jusqu’à la mise en service complète, attendue pour le second semestre 2028.


5.000 m² pour des commerces, de la restauration et des bureaux. Crédit : Enia Architectes

70 millions d’euros seront ainsi engagés sur cette seule partie travaux du futur bâtiment central, piochant copieusement dans l’enveloppe de 130 millions d’euros prévue pour l’ensemble du programme bâtimentaire (prestation intellectuelle et travaux), dans un budget d’investissement quinquennal affecté à « Ressources 27 » de 250 millions, entièrement financé par ADBM, qui génère rappelons-le quelque 90 millions d’euros de recettes annuelles.