Pourquoi Parlementia relocalise une partie de sa production - Premium

Quand on sort de la gare, la boutique fait désormais partie du décor à Guéthary. D’un côté, du café, des vinyles, et de l’autre des vêtements, avec le dessin célèbre du surfeur, celui de la marque Parlementia. Déjà quinze ans que Brice Montessuit a lancé l’entreprise et la marque du même nom. Parlementia, le nom de la colline entre Bidart et Guéthary à l’origine. « Les chasseurs de baleines venaient sur cette colline pour parlementer, c’est ce qui lui a donné son nom », raconte Brice Montessuit. Un peu d’histoire, qu’il a décidé de transformer en projet entrepreneurial. Plus tard, il dessinera un logo, un surfeur qu’il avait en tête, et l’ensemble deviendra la marque Parlementia qu’on retrouve sur ses vêtements. La société floque ses logos sur tout type de support, du t-shirt, au sweat, en passant par la casquette. Des matières premières qu’il fait importer principalement d’Asie et depuis deux ans en partie depuis le Portugal. Et depuis peu donc depuis la France.Relocalisation partielleCar la nouveauté chez Parlementia, c’est que la marque a décidé de rapatrier une partie de sa production en local à Socoa à Urrugne. C’est l’atelier Balea, qui fabrique également pour le compte de la marque Hopaal que Parlementia achète une partie de sa dernière gamme. « Le responsable de l’atelier nous a appelé, j’ai répondu immédiatement », se souvient Brice Montessuit. L’entrepreneur a rapidement commandé son premier t-shirt, « on a pu faire notre propre teinture », poursuit-il. Ainsi, il a sorti plusieurs modèles qu’il floque de son logo surfeur. Une relocalisation partielle qui lui permet une certaine agilité. « Le coton turc, tissé à Roanne, monté découpé à Socoa et transformé à Guéthary », résume l’entrepreneur. Car sous la boutique, l’entrepreneur tient un petit atelier de transformation de textile pour lui permettre de floquer sa marque. Un circuit court qui va lui permettre d’assurer un SAV en cas de défaut sur l’un de ces t-shirts. Relocaliser, ça répond selon lui à une demande forte. « Il y a une partie des consommateurs qui veulent du made in France, le plus proche possible et le moins polluant », déroule Brice Montessuit. « C’est la marche de l’histoire ». Mais une démarche qu’il ne peut réaliser que partiellement. Il sort la calculatrice. Selon lui, les marges seraient trop faibles. Pour équilibrer l’opération, il vend des t-shirts made in France à 50 euros, contre entre 39 et 45 pour des t-shirts classiques venus d’Asie. Même constat que pour le made in Europe. « Parce que si on veut du bio et du made in Europe, ça devient exorbitant, mais on tend vers ça », justifie Brice Montessuit. En transparence, il explique que ses t-shirts lui coûtent entre 6 et 8 euros en venant d’Asie, 12 euros du Portugal, et 20 euros en France. Reste que pour la qualité de ses textiles, il promet « tous les certificats les plus pointus en Asie, coton organique, normes fair trade et les normes environnementales ». En parallèle, pour réduire les coûts, notamment sur les produits venant du Portugal, Parlementia s’accompagne d’une entreprise Love by MD qui se rend dans les usines pour aller chercher des rouleaux non utilisés, pour les acheter à bas coût. Une manière de relocaliser en partie, tout en équilibrant les budgets.Clientèle ouest-parisienneUn t-shirt made in France à 50 euros. Un prix pas forcément abordable pour le grand public. Mais qui correspond à la clientèle qu’il vise. En effet, Parlementia adresse une clientèle touristique, « ouest parisienne, qui fait la pluie et le beau temps ». Il faut dire que le village de Guéthary compte un peu plus de 1.300 habitants, mais 50% de résidences secondaires. De quoi attirer les visiteurs principalement à la période estivale, où le village démultiplie sa population. Alors même si la législation évolue, notamment autour des meublés de tourisme, l’entrepreneur reste confiant. « Forcément, la fréquentation baisse, mais Guéthary restera un lieu de villégiature et de plaisir ». Pour séduire cette clientèle extérieure, Parlementia mise sur une vente directe en boutique, et sur Internet. Une boutique qu’il a également aménagée pour plaire à cette clientèle, avec « un esprit anglais, dans le genre concept store » commente le chef d’entreprise. Tout y est travaillé, même la playlist, qui est une webradio conçue par Brice Montessuit. Outre la boutique et Internet, il refuse de vendre ses produits dans d’autres boutiques sur le territoire. Par choix. « Il y a un côté un peu exclusif », assure le chef d’entreprise. Une manière aussi de préserver ses marges, notamment pour sa nouvelle gamme de produits made in France. « Cette gamme n’est pas vendable par des retailers, il est impossible d’assurer nos deux marges ». En revanche, pour entretenir cette image de renom, il passe par des revendeurs à l’étranger. Saint Sébastien, Barcelone, la marque a été découverte récemment par des Japonais. « On a envoyé quatre palettes chez Baycrews qui est l’équivalent des Galeries Lafayette », revendique Brice Montessuit. Une commande à laquelle il a fallu s’adapter. Il a ainsi réalisé 3.500 pièces en un mois. Une stratégie à l’international qu’il va continuer à chercher. En attendant, Parlementia entend se renouveler, avec de nouvelles et de nouveaux modèles. « On en sort entre trois et cinq nouvelles pièces par an », conclut l’entrepreneur. Parlementia réalise un chiffre d’affaires de 800.000 euros en 2023, 90% en boutique, 10% sur internet. La boutique vinyle, snack représente moins de 20% du chiffre d’affaires. Parlementia Créée en 20094 Chem. du Port, 64210 Guéthary 7 salariés CA : 800.000 euros (2023)

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