Hausse des taxes brandie par Trump : les patrons de la région craignent un impact - Premium

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi 26 février que les produits européens feraient l'objet de 25% de droits de douane. Comment les entreprises exportatrices de Nouvelle-Aquitaine vont-elles s'en trouver impactées? Le seront-elles d'ailleurs et à quelle hauteur ? Il est un peu tôt pour dresser un tableau des répercussions. Jean-François Clédel, président de la CCI Nouvelle-Aquitaine, préfère ne pas se perdre en conjectures. « On sait que Trump, habituellement, fait ce qu'il dit. Maintenant, va-t-il mettre cette menace à exécution ? On l'ignore. Peut-être montre-t-il ses muscles dans le cadre des négociations militaires de l'Otan… Il sait que nous avons besoin des produits américains. » Selon les spécialistes de la politique des Etats-Unis, le président américain agit toujours en commençant par la manière forte pour tester la résistance, comme il l'a fait avec le Canada récemment, avant qu'il y ait un moratoire.Vins et aéronautique Si l'augmentation des droits de douanes américains était mise en place, la filière la plus impactée en Nouvelle-Aquitaine est le viti-vinicole, touchant le vin et surtout le cognac. « Ces deux secteurs seraient très pénalisés, nous en avons déjà discuté avec les représentants de ces entreprises, poursuit Jean-François Clédel. L'agroalimentaire, au sens large, pourra aussi en subir les conséquences. On sait que le foie gras, qui est déjà interdit dans certains états, a dû trouver de nouveaux débouchés. » L'aéronautique regarde également la situation avec attention. « Airbus et toute sa supply chain seraient impactés dans un second temps, estime le président régional du Medef. Pour le moment, les carnets de commandes sont remplis mais la secousse américaine pourrait se faire sentir dans quelques années. » N'y aurait-il pas des entreprises qui pourraient bénéficier de la situation ? Difficile de l'imaginer pour le moment. « Peut-être, imagine Jean-François Clédel, si, à l'avenir, l'Europe augmentait elle aussi ses droits de douanes et que cela permettrait aux pays européens de consommer français. » C'est justement ce que la Chambre de commerce et d'industrie conseille à ses ouailles. Les observateurs de l'économie régionale poussent les entrepreneurs à penser d'abord à l'Europe avant les Etats-Unis, soulignant que les règles sont identiques et la culture plutôt commune entre les pays. L'Europe va travailler de plus en plus avec l'Europe, les entreprises régionales ont donc intérêt à se repositionner.

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