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Euratlantique : Pierre Hurmic obtient quelques concessions sur la « rue Bordelaise »

Écosystème
jeudi 21 janvier 2021

Faute de pouvoir interrompre le projet, Pierre Hurmic a obtenu quelques concessions sur le projet d’aménagement de la future « rue Bordelaise » lancée par l’EPA Euratlantique : moins de parkings, plus de logements, et des surfaces commerciales réaffectées au profit de l’économie sociale et solidaire.

Pierre Hurmic n’a jamais caché son opposition au projet de la rue Bordelaise, mais faute de pouvoir « arrêter une locomotive en marche », le maire de Bordeaux s’est félicité mercredi d’avoir réussi à placer le projet « sur une nouvelle trajectoire dans le cadre des limites posées par le contrat » signé avec Apsys, le promoteur de ce projet de 65 000 m² de surface de plancher chiffré à 500 millions d’euros, dont 50 millions d’euros de fonds publics.

« Arrêter le projet coûterait 100 millions d’euros au contribuable et doublerait le déficit public du projet. À titre de comparaison, c’est un peu plus que le budget d’investissement annuel de la ville de Bordeaux », a expliqué Pierre Hurmic, devenu président du conseil d’administration de l’EPA (Etablissement public d’aménagement) Euratlantique en octobre dernier, dans lequel sont engagés l’Etat, la Métropole, Bordeaux, Bègles et Floirac. La remise en cause de la rue Bordelaise aurait par ailleurs un impact sur les autres opérations portées par l’EPA sur la zone concernée, du pont Saint-Jean au réaménagement des berges autoroutières.

Moins de parkings, plus de logements

« J’ai découvert le projet en arrivant à la mairie, il n’a jamais fait l’objet de débat ni en conseil municipal, ni à la métropole », a regretté Pierre Hurmic. Difficile toutefois d’amender le projet en profondeur, même en négociant : le projet est officiellement entré dans sa phase de réalisation depuis le 9 mars 2020, après le dépôt du permis de construire et le feu vert donné par la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC). Conscient de ses marges de manœuvre limitées, le maire de Bordeaux a donc joué la carte de la conciliation, comme sur les programmes Bastide Niel et Brazza, en faisant approuver un programme légèrement retouché au conseil d’administration d’Euratlantique, réuni à sa demande le 20 janvier.


Le nouveau projet prévoit que 2.000 des 25.000 m² dédiés aux commerces soient réalloués en direction de l’économie sociale et solidaire, avec une affectation des locaux pilotée par les collectivités. Il intègre également une nouvelle maison des associations de 800 m² et 1.200 m² de jardins et potagers associatifs inscrits dans le prolongement des quais. Le nombre de places de stationnement, initialement fixé à 1000, est divisé de moitié, avec 250 places supprimées et 250 autres réaffectées à la « logistique urbaine ». Le promoteur Apsys a par ailleurs accepté d’augmenter la part du projet dédiée au logement, qui passe de 4.000 à 6.200 m². Le calendrier d’aménagement a enfin été modifié pour anticiper la livraison du parc Descas, sur lequel débouchera la rue Bordelaise.

Un comité des enseignes non coercitif

Dernier volet, et non des moindres, celui de la programmation commerciale, sur lequel la mairie souhaitait des garanties de flexibilité. « Qui est capable de dire ce que sera le commerce en 2027 ou en 2028 ? », fait remarquer Pierre Hurmic. La mairie indique avoir obtenu d’Apsys un engagement contractuel portant sur la production régulière d’études de positionnement et d’impact de cette nouvelle zone sur le tissu commercial existant. Elle annonce dans le même temps la création d’un « comité des enseignes » qui réunira les collectivités, la CCI et la Chambre des métiers et de l’artisanat pour examiner le résultat de ces études d’impact et formuler des recommandations sur la programmation des lieux, avec un « droit de regard » sur les propositions d’implantation. « Le promoteur pourra difficilement aller contre une décision du comité des enseignes », espère le maire de Bordeaux. En définitive, c’est tout de même le promoteur qui aura le dernier mot.

L’objectif de livraison est toujours fixé à l’horizon 2027 / 2028. Le surcoût des modifications apportées au projet (indirect, du fait du changement de destination de certaines surfaces, moins bien valorisées dans le nouveau projet) sera assumé par Apsys. L'ordre de grandeur serait de 10 à 20 millions d'euros.

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