Entrepreneurs solos (1) : le b.a.-ba pour se faire connaître
Dans le cadre du salon Solo&Co Days, organisé en ligne les 3 et 4 février 2022, puis en présentiel à Bordeaux le 14 avril, Placéco vous propose une série d'articles pratiques destinés à accompagner les indépendants qui se lancent., tentent de faire décoller leur activité, ou cherchent des réponses à leurs questions du quotidien.
Lorsque l’on se lance en tant qu’indépendant, on peut avoir tendance à s’investir totalement dans les premiers marchés ou missions obtenus en reportant à plus tard ce qui est pourtant l’un des fondamentaux de toute réussite à long terme : la communication.
Se faire connaître demande du temps, de l’énergie et de la réflexion sur le profil de sa clientèle, son image, les valeurs que l’on souhaite mettre en avant, les canaux et les réseaux que l’on souhaite privilégier… C’est pourtant une étape cruciale. Forts d’un ou deux clients au démarrage de leur activité, certains indépendants peuvent ainsi négliger de mettre en place et d’exploiter les différents outils de communication existants. Ils sont pourtant le gage, sur le long terme, de pérennité ou d’une capacité de rebond en cas de perte d’un client ou d’une baisse du volume des commandes. Mieux vaut anticiper, avoir exploré et testé ces différents outils pour les dégainer au bon moment et avec efficacité.
Il ne faut tout d’abord pas sous-estimer le pouvoir très efficace du bouche-à-oreille. Surmontez toute timidité et peur de déranger et profitez de toutes les occasions, en famille, avec des amis, lors d’événementiels ou salons, after-works, forums, au sein des associations que vous fréquentez pour expliquer, avec enthousiasme, le cœur de votre activité. Inutile de tout dire ou de se perdre dans les détails, le message doit être simple, étoffé d’exemples marquants pour que ce premier réseau puisse facilement le retenir et le transmettre à un second cercle de connaissances.
Il est tout aussi nécessaire de repérer, notamment quand on se lance, les fédérations ou associations professionnelles de son secteur ou institutionnels, pour s’inscrire sur leurs annuaires et profiter de leurs supports de communication, de l’organisation d’évènements (conférences, ateliers…) ou de la possibilité d’intégrer un stand collectif à des salons. Le site de la FIDAquitaine propose ainsi la liste des différents clubs d’entreprises par commune. On peut aussi rejoindre en ligne des communautés ou groupes d’entraides locaux où des particuliers postent leurs problèmes ou demandent des conseils, notamment dans le BTP ou bien des sites de petites annonces (AlloVoisins, TaskRabbit…). Y répondre est un bon moyen de mettre en avant son savoir-faire et attirer de potentiels clients. De la même façon, il peut se révéler utile d'aller chercher sur les réseaux sociaux des groupes dédiés à son activité professionnelle, en local ou à plus large échelle pour les métiers relevant du numérique : dans le monde de la communication, on trouve par exemple des groupes où les donneurs d'ordre postent des offres destinées à d'éventuels prestataires.
Outre s’inscrire sur les pages jaunes, il est judicieux se faire connaître auprès des mairies et des collectivités locales, se présenter aux structures professionnelles, notamment dans le secteur de la santé, dans lesquelles on souhaite intervenir, mettre une plaque lorsqu’on est en libéral… Pour les indépendants de proximité (artisans, coiffeurs, restaurateurs, commerce de détail…), les supports physiques gardent toute leur pertinence : flyer, autocollant ou goodie, carte des visites professionnelles à laisser dans les commerces de la ville. Si on possède un lieu physique, organiser des journées portes-ouvertes, des animations, l’accueil d’un artiste… peuvent être autant d’occasion de se faire connaître, d’être présent sur les agendas culturels de la ville et attirer ainsi de nouveaux clients.
Beaucoup d’indépendants, lorsqu’ils se lancent, ajournent l’idée de créer leur propre site internet ou blog. C’est pourtant devenu l’un des outils indispensables de développement d’une activité, pas seulement pour les métiers digitalisés. Consulter un site est aujourd’hui la première porte d’entrée d’un client potentiel, le premier réflexe effectué pour se renseigner sur une société. Le site Internet légitime l’existence de votre activité, démontre votre professionnalisme et rassure. C’est d’autant plus crucial que nombre d’indépendants ne possèdent pas de boutiques ou de lieux d’accueil des clients. Les sites ou blogs sont de plus une porte ouverte pour mettre en avant vos compétences, les photos de vos réalisations, les valeurs de votre marque, des informations pratiques de contacts, d’horaires, de tarifs, les clients avec lesquels vous avez déjà travaillé…
Le plus simple à créer est le site-vitrine, une page pro sur les réseaux sociaux ou sur Google My business. Même sans être graphiste, on peut s’appuyer sur des outils comme Canva, qui propose une première version gratuite (création de logos, polices, modèles…), pour soigner sa communication visuelle. Sorte de journal en ligne, le blog, à condition que les contenus soient qualitatifs et réguliers, peut être autogéré par l’indépendant sans grande difficulté. Pour la création en revanche d’un site web, les plus débrouillards en informatique peuvent se lancer sur Wordpress ou Wix même sans maîtriser les codes du développement web. Avec le risque cependant que le design ou les fonctionnalités laissent à désirer. De ce fait, pour un budget, allant de 500 à 3000€, vous pouvez dès lors faire appel à des freelances. Si on veut se faire épauler dans cette digitalisation, la CCI de Bordeaux-Gironde propose des diagnostics, des formations, des aides à la transformation numérique…
Les sites de e-commerce, avec paiement en ligne, eux, sont complexes et nécessitent également d’investir. Parce qu’il est difficile de faire sa place en tant qu’indépendant, essayez de vous démarquer par le design, l’humour, des informations originales… et privilégiez la diffusion de courtes vidéos, plus attirantes et immédiates. N’oubliez-pas de gérer les avis clients en ligne très consultés.
Selon le type de produits ou de prestations que l’on propose, le e-mailing collectif permet de même de se faire connaître avec efficacité et de cibler son message de communication. On peut télécharger tous les e-mails de ses contacts LinkedIn ou d’autres réseaux et pour récupérer des nouveaux adresses e-mail, utiliser l’outil Hunter qui, lorsqu’on entre le nom d’une société, peut lister tous les contacts de cette entreprise existants en ligne. Avec la version gratuite, vous avez droit à 25 recherches par mois mais il existe aussi des logiciels payants comme Anymail Finder, Prospect IO, Norbert....
A chacun cependant d’estimer quels outils seront les plus efficaces et surtout dans quelle mesure ils doivent être activés simultanément. Un afflux soudain de commandes ou de missions que l’indépendant ne pourrait honorer, faute de disponibilité, se révélerait au final contre-productif et impacterait de façon négative son image.