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En Nouvelle-Aquitaine, le Cecogeb se rapproche des micro-entreprises

Écosystème
mardi 23 juillet 2024

Coraline Mas, responsable partenariats Cecogeb ; Agnès Nardon, chargée de communication Urssaf service Tese ; Eric Stéphant, directeur Cecogeb ; François Hurel, président UAE et Monique Sentey, déléguée générale UAE. Crédits : Cecogeb

Depuis 1976, le Cecogeb, sous agrément de l’administration fiscale, accompagne et contrôle les TPE et PME de Nouvelle-Aquitaine dans leur fiscalité. Aujourd’hui, via un récent partenariat avec l’Union des auto-entrepreneurs, l’association entend renforcer son positionnement auprès de ces micro-entreprises - et les accompagner vers la création de valeur. Explications avec Eric Stephant, directeur du Cecogeb.

Historiquement, le Cecogeb est dédié aux TPE et aux PME dans le pilotage de leur activité. Pourquoi vous tourner plus spécifiquement vers les auto-entrepreneurs, via ce partenariat ?
À vrai dire, sur nos 3.300 adhérents néoaquitains, 70% des entreprises - souvent de commerçants, artisans ou TPE - n’ont pas de salariés. Ensuite, il y a deux façons de voir le statut de micro-entrepreneur. À peine 30% des structures de ce type affichent en moyenne entre 4.000 et 7.000 euros de chiffre d’affaires à l’année - c’est ce que j’appelle le social. Ce statut est utile pour générer une facture par-ci, par-là, en déclarant une petite activité. Cette partie ne nous intéresse pas ; ce qui nous intéresse, ce sont les personnes qui ont des projets, et choisissent le statut de micro-entreprise pour sa facilité. En dix minutes montre en main vous avez créé votre statut, et demain vous aurez une réalité économique. C’est cette réalité, cette activité que nous souhaitons tirer vers le haut avec ce partenariat. Emmener les micro-entrepreneurs vers le réel.

N’existe-t-il pas déjà des acteurs dont c’est la mission ?
Le plus gros prescripteur de la micro-entreprise, aujourd’hui, c’est France Travail. Il y a une foule de gens qui sont un peu dans l’incertitude, et pour sortir de là, on a montré à certains la porte de la micro-entreprise. Donc ils créent leur structure, souvent sans réelle motivation - ce sont des projets à l’envers, « d’abord je deviens auto-entrepreneur et on verra après ». C’est là que le partenariat prend son sens. L’UAE [ndlr, Union des auto-entrepreneurs] va faire tout un travail pour identifier les porteurs de projet à vocation économique - dont l’activité économique permet ou permettra de prélever une rémunération, et plus. Ensuite, nous allons les aider, pour construire un plan d’actions commerciales par exemple, valider leur projet, les suivre. Pour le moment il s’agit d’un test, je pense que durant la première année on peut espérer accompagner entre 50 et 100 entrepreneurs.

Une connaissance accrue du terrain

Votre organisme est plutôt connu pour son rôle de contrôleur des entreprises sur le plan comptable ou fiscal, que pour ses programmes d’accompagnement…
Oui, c’est toujours notre cœur de métier, car notre mission est diligentée par l’administration fiscale. Historiquement, vous l’avez dit, notre travail est de contrôler des entreprises - le Cecogeb étant l’équivalent du contrôle technique, et les experts-comptables, les garagistes. Et en échange, les TPE et PME adhérentes bénéficient d’avantages fiscaux pour les inciter à venir chez nous, car ce n’est pas obligatoire. Mais notre vraie valeur ajoutée, c’est tout ce qu’il y a autour. Par exemple, on récupère toutes les données liées à la TVA, donc on est capable de mesurer l’activité économique en temps réel. Nous pouvons collecter des données exclusives que les CCI, par exemple, n’ont pas.

Et donc, quelle est votre analyse de l’activité des TPE et des PME en Nouvelle-Aquitaine, en 2024 ?
Depuis le début d’année, on commence à voir des TPE qui s’effondrent. On le constate via nos statistiques - c’est une sorte de centrale de bilan, sur le même schéma que la Banque de France. Par exemple, via la TVA qui nous permet de suivre l’évolution du chiffre d’affaires des sociétés, on a vu qu’au premier trimestre 2024, on était sur un bilan négatif. Donc dans ce cas-là, on met en place des opérations d'accompagnement de nos adhérents qui sont en difficulté, pour les aider de façon spécifique. C’est important car cela permet de créer et de maintenir du lien.

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