Cap sur l’éolien offshore en Nouvelle-Aquitaine - Premium

« Nous essayons de relever un défi industriel majeur », plante, d'entrée, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, lors d'une conférence de presse sur l'éolien en mer, ce lundi, à Bordeaux. L'enjeu est de structurer la filière. Il souhaite voir déployer 4,6GW de puissance éolienne d’ici 2040 et voir ce chiffre porté à 7 GW à l'horizon 2050. Il faudrait, selon le président, 2,2GW en éolien posé et 2,4GW en éolien flottant, répartis sur plusieurs appels d’offres (AO7, AO9, AO10). Ce cap s’inscrit dans l’objectif national de 45GW d’éolien en mer à horizon 2050, soit l'équivalent de la consommation électrique de près de 70 millions de personnes. « Dans le contexte géopolitique incertain que nous connaissons, la production d'énergie décarbonée doit monter en puissance dans notre pays. Dans ce projet éolien, nous ne voulons pas seulement être des lieux de transit logistique. Il y a une base industrielle à construire ici », ajoute le président qui ne perd jamais de vue la réindustrialisation. À lire également : Éolien offshore, La Rochelle Université obtient un financement de 3M€ Concrètement, la première phase des projets débutera par des appels d'offre. Le premier, celui d'Oléron 1 (AO7) définit une puissance de 1 à 1,2GW en éolien posé grande profondeur, à plus de 39km des côtes, avec une prévision de mise en service en 2032 et un raccordement par RTE au niveau de la Charente-Maritime. Les lauréats devraient être connus mi-2025. Le projet Oléron 2 (AO9) prévoit une puissance de 1 à 1,2 GW en éolien posé ou flottant, à plus de 40 km des côtes et une mise en service en 2034 avec un raccordement par RTE sur la liaison de renforcement électrique en mer au niveau de la Gironde-Loire-Atlantique. Les candidats retenus devraient être dévoilés début 2026. Enfin, dans le Golfe de Gascogne Sud (AO10), une puissance d’1,2 GW en éolien flottant pourrait être installée et mise en service en 2035. Sur la question des candidatures puis des conditions d’entrée, difficile d'en savoir plus par la voie officielle, le préfet Etienne Guyot est resté particulièrement évasif voire muet : « En deux mots, aucun commentaire ».Éolien en mer : zones prioritaires de développement retenues au large de la façade Sud-Atlantique. Crédit photo : RNA Quelles retombées économiques ? Selon l’étude menée par le cabinet de consultant en ingénierie à Nantes, Innosea, les retombées économiques d’un tel projet seront significatives. Entre 2025 et 2040, 27.000 équivalents temps plein (ETP) pourraient être créés, dont près de 1.800 annuels moyens et 4.700 pour la seule année 2.040, soit 2,2 milliards d’euros de valeur ajoutée brut en région et jusqu’à 1 milliard d’euros sur les seuls projets en éolien posé. Ces emplois concernent toutes les phases de la chaîne de valeur : développement, construction, exploitation, maintenance et démantèlement. La Région prévoit ainsi un pic d’activité entre 2032 et 2040, avec des pointes à près de 4.000 ETP dès 2038.À lire également : Éolien en mer, A2D se distingue Quatre ports principaux sont impliqués, La Rochelle, Bordeaux, Bayonne et Rochefort/Tonnay-Charente. Ensemble, ils ont monté un consortium baptisé Aquitania Wind Energy, coordonné par le Port Atlantique de La Rochelle. Leur rôle est central : plus de 3.000 colis lourds à traiter d’ici 2040 (1.029 pales, 343 fondations, 343 nacelles, 343 pièces de transition), 70 hectares de plateformes portuaires et 800 mètres de quais lourds seront à construire. Les opérations portuaires et logistiques, incluant les lignes d’ancrage et l’assemblage des éoliennes, représentent à elles seules 838 millions d’euros de dépenses pour la période 2025-2040.Par ailleurs, l’un des enjeux majeurs est la cohabitation avec les autres usages maritimes, notamment la pêche. Des mesures sont envisagées telles que la création de récifs artificiels autour des ancrages, le suivi environnemental permanent et l’intégration des parties prenantes (pêcheurs, ONG, habitants) via la Commission nationale du débat public.

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