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Abelio, à la pointe de l'agriculture 2.0

Innovation
vendredi 20 septembre 2024

Un tracteur équipé de pulvérisateurs utilisé par la startup. Crédits : Abelio

Dans le marché très dynamique des solutions d'aide à la décision pour les agriculteurs, Abelio se distingue par une offre tout-en-un, une facilité de prise en main et un accompagnement au plus près du terrain. La start-up déploie ses services dans le Sud-Ouest via les coopératives Maïsadour et Vivadour notamment.

Dans les allées du salon la Ferme du Futur, organisé le 12 septembre dernier par Maïsadour à Carcarès-Sainte-Croix, le stand Abelio voyait défiler curieux et convaincus, qui utilisent déjà les solutions numériques de la start-up née en 2018. Dans la jungle du marché de l'aide à la décision, celle-ci se distingue par une offre de services qui a déjà séduit plus de 140 distributeurs et plus de 10.000 agriculteurs en France, mais aussi en Belgique, Allemagne, Espagne, au Canada et bientôt en Italie et en Australie. « Nous sommes très bien implantés sur le secteur de la grande culture », apprécie Carla Soulié, ingénieure commerciale de la marque. Principale raison de ce succès, une solution tout-en-un qui dénote dans une offre très segmentée : « Nous proposons une seule et même plateforme qui intègre l'ensemble des outils, sur interface web ou mobile. Cela évite d'avoir 36 applis sur son smartphone ! »

Economies et rendements

Avec Abelio, les agriculteurs peuvent à la fois optimiser la fertilisation de leurs cultures, piloter leur irrigation, évaluer l'état sanitaire des plantes et prévenir les maladies, ou encore détecter et détruire les adventices. Quatre piliers de la conduite culturale réunis en un seul outil, grâce à l'intégration des avancées technologiques spectaculaires qu'a connu le secteur ces dernières années : « Nous nous basons sur l'étude d'images satellitaires des parcelles et de calculs d'indices de biomasse pour moduler les apports azotés, détaille Carla Soulié. En début de culture, cela va permettre d'homogénéiser le couvert, puis de booster les zones à fort potentiel en cours de croissance pour atteindre une matière protéique idéale et déplafonner la dose du plan prévisionnel de fumure pour aller chercher des rendements supérieurs. »

Concernant l'irrigation, Abelio se base sur des modèles agro-météo et des données satellitaires pour ajuster la consommation au plus près des objectifs culturaux, en intégrant les contraintes de chaque parcelle en matière d'équipements, de quotas ou d'éventuelles restrictions. Même principe pour le volet détection des maladies, via un outil intégrant les modèles prédictifs d'Arvalis, avec des alertes en cas de trop forte pression pour intervenir à temps. La lutte contre les adventices, elle, se fait par drone : « En survolant la parcelle, il va localiser les chardons, daturas et adventices génériques, poursuit Carla Soulié. Ces informations sont enregistrées sur une carte qu'il suffit d'insérer dans la console du tracteur pour moduler automatiquement l'action de désherbage. On peut ainsi économiser jusqu'à 80% de produit. » Pour le très problématique datura, qui s'enlève à la main, une application mobile de géolocalisation va guider l'agriculteur dans son champ jusqu'aux pieds à enlever, au préalable détectés par drone. « C'est l'assurance de ne pas en oublier, et la possibilité de le faire seul au lieu d'engager toute une équipe pour ratisser le champ », souligne l'ingénieure commerciale d'Abelio.

Les drones utilisés par la société. Crédits : Abelio

Pari sur l'avenir

Ces outils d'aide à la décision sont en plein boom dans le secteur agricole, même s'ils se heurtent encore à certaines réticences de la part des professionnels. « Les choses évoluent positivement, note Carla Soulié. C'est la raison pour laquelle nous mettons l'accent sur la simplicité d'utilisation, l'ergonomie et la fiabilité. Il faut que ces outils soient un bonus, pas un fardeau supplémentaire. » A cette exigence, Abelio ajoute un réseau dense de chargés de clientèle, capables d'intervenir dans la journée sur les exploitations en cas de problème ou de difficulté de prise en main. Abelio a déjà séduit près de 140 distributeurs, majoritairement des coopératives.

C'est le cas de Maïsadour, qui pousse à la transition numérique en proposant à ses adhérents tout un catalogue de services d'aide à la décision, dont la Ferme du futur est la vitrine bisannuelle. Dans ce marché porteur, la start-up basée à Toulouse s'appuie déjà sur une trentaine de salariés, commerciaux, développeurs et ingénieurs en intelligence artificielle. De quoi imaginer de nouveaux services, en viticulture et arboriculture notamment, et poursuivre sa croissance en France comme à l'étranger. C'est en tout cas le vœu du président Grégoire Dupré, 27 ans seulement, à l'origine de ce beau pari sur l'avenir.

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