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Réindustrialisation : « Nous demandons aux grands groupes de jouer le jeu »

Écosystème
lundi 27 mai 2024

Gilles Attaf a repris en 2021 la présidence de l'association Origine France Garantie, créée en 2010 par Yves Jégo. Crédits : OFG

À Arcachon, la Plage aux entrepreneurs se prépare pour une troisième édition. Rendez-vous est donné le 12 septembre prochain, au Palais des congrès de la ville, où près de 500 personnes sont attendues. Gilles Attaf, président de l’association Origine France Garantie qui co-organise l’événement, présente à Placéco les points clefs de cette année.

Que thématique phare avez-vous retenu pour cette troisième édition ? 
D’abord, on avait envie d’ancrer, tous les ans, un événement on l’on parle des sujets de réindustrialisation, et où Origine France Garantie a un rôle prépondérant. Donc cette année, on aura un focus un peu plus important sur les façons, pour les grands groupes, de venir en soutien aux PME. À l’instar de la commande publique, dans laquelle on pourrait demander de réserver une partie aux PME françaises, l’idée est de voir comment des groupes privés peuvent, et doivent, participer à la réindustrialisation et au « fabriqué en France ». 

Qui seront vos invités pour aborder ce sujet ?
Eh bien nous avons décidé d’organiser une table ronde avec des entrepreneurs ayant eu un beau parcours. Par exemple cette année, notre parrain sera Arnaud Montebourg, qui est devenu entrepreneur. Notre grand témoin sera Alain Weill, l’ancien patron du groupe Next Radio [ndlr, aujourd’hui Altice Media, qui possède BFM, RMC…]. Ensuite pour représenter les grandes entreprises, nous avons décidé d’être un peu « disruptifs », de créer une table ronde un peu sympathique. Nous aurons Frédéric Duval le directeur général d’Amazon France, avec des patrons de belles PME comme Olivier Remoissonnet, dirigent de la Brosserie Française, ou des industriels comme Philippe Rivière [ndlr, CEO d’ACI Groupe].

Aider les PME à devenir des ETI

Ça, c’est pour le programme de l’après-midi, qu’en est-il du matin ? Essayez-vous d’innover dans les formats proposés pour vous différencier d’autres événements similaires ?
Le matin nous proposons toujours un événement un peu inspirant, avec un concept qui a évolué un peu cette année, qui se veut plus intimiste. On aura des entrepreneurs qui viendront parler de leur parcours et seront seuls sur scène. Une voix off les guidera et essayera de les interpeller, de les faire réagir et de créer des émotions pour surprendre. On essayera d’aller chercher au plus profond d’eux-mêmes pour comprendre quel a été leur cheminement pour arriver où ils en sont aujourd’hui. D’ailleurs, Arnaud Montebourg a accepté de sortir de sa zone de confort et il y participera !

Pour élargir sur la thématique de la réindustrialisation, quels sont les freins qui persistent encore, selon vous ?
 D’abord, sur ce sujet, on part de très loin. On a perdu des savoir-faire dans certaines filières, et aujourd’hui le passage à l’échelle est un vrai sujet. C’est pour ça que je salue les dispositifs comme France 2030, et les initiatives du gouvernement pour mettre en place des giga factory par exemple. Maintenant, le sujet, c’est de voir comment ces gros projets peuvent ruisseler sur les territoires. Je pense que ce qui manque aujourd’hui, c’est du lien, c’est de jouer collectif. Par exemple l’un des leviers pour réindustrialiser notre pays serait d’avoir des volumes de production importants sur du temps long. Ça permettrait aux industriels d’investir sur leur chaîne de production, tout en faisant des économies d’échelle. Pour cela, la commande publique est un vrai levier - elle génère 200 milliards d’euros par an, et on en récupère peut-être 30%. Parallèlement à ça, et c’est le sujet de la Plage aux entrepreneurs, nous demandons aux grands groupes de jouer le jeu. Qu’ils s’engagent sur du temps long à faire travailler des PME françaises pour leur permettre de monter en puissance, et de devenir des ETI. Car c’est l’une des problématiques en France, on manque d’ETI, c’est pour ça qu’on n’arrive pas à aller à l’export.

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