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Nouvelle-Aquitaine : les ETI s’affichent en locomotives du territoire

Écosystème
lundi 02 octobre 2023

350 personnes étaient réunies vendredi 29 septembre à Latresne pour célébrer le 10e anniversaire du club des ETI de Nouvelle-Aquitaine

À l’occasion de ses dix ans, le club des ETI de Nouvelle-Aquitaine donne de la voix pour faire entendre le rôle moteur des entreprises de taille intermédiaire dans le développement des territoires. Avec, à l’appui, une étude inédite qui mesure l’impact économique, direct mais surtout indirect, de leur activité à l’échelle de la Région. Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale et président du club, revient au micro de Placéco sur les enjeux des ETI régionales.

Fondé en 2013 sous l’impulsion d’Alain Rousset, le club des Entreprises de taille intermédiaire (ETI) de Nouvelle-Aquitaine n’est pas à proprement parler un syndicat, mais il en reprend certaines des attributions : au-delà des échanges entre pairs et des retours d’expérience dépassant le clivage des filières, le club, qui réunit aujourd’hui 125 adhérents à l’échelle de la Région, endosse une mission de défense et de valorisation du rôle particulier de ces sociétés, souvent patrimoniales, qui se définissent parfois comme les « champions cachés » des territoires.

Un message renouvelé vendredi 29 septembre, à l’occasion des dix ans du club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, qui réunissait ses membres et ses soutiens à l’Aérocampus de Latresne, et dont Placéco était partenaire. « Notre club est une épissure entre le monde de l’entreprise et le politique », a rappelé en introduction Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale et président du club depuis sa création. En 2013, le club réunissait 20 entreprises, totalisant 10.000 collaborateurs. Dix ans plus tard, il affiche 125 adhérents, représentant 100.000 emplois et plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

Mesurer les effets en chaîne 

Mais pour quelles retombées à l’échelle régionale ? Le club des ETI de Nouvelle-Aquitaine a présenté vendredi une étude inédite visant à mesurer l’impact économique de ses adhérents. « Intuitivement, tout le monde a conscience qu’une entreprise contribue à faire vivre d’autres acteurs. Nous avons mesuré ces effets en chaîne, en nous concentrant sur le périmètre régional », introduit l’économiste Olivier Bouba-Olga, chef de service études et prospective à la région Nouvelle-Aquitaine.

Confiée à ce service d’une dizaine de personnes au sein de la délégation à l'aménagement du territoire et de l'attractivité régionale (DATAR), l’étude passe au crible un échantillon de dix ETI adhérentes du club qui, ensemble, pesaient sur l’année 2022 1,4 milliard d’euros d’activités, dont 291 millions d’euros « dépensés » en Nouvelle-Aquitaine. De cette activité directe, la DATAR évalue à 470 millions d’euros la production totale générée à l’échelle de la région, en ajoutant à l’activité propre des ETI celle des sous-traitants, des fournisseurs, les engagements locaux et la consommation des salariés. Aux 2.753 emplois régionaux directs qu’elles représentent s’ajouteraient ainsi 1.053 emplois indirects, et 991 emplois induits.

« En appliquant les ratios ainsi définis à l’ensemble des 125 entreprises du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, on peut estimer que celles-ci génèrent 74.000 emplois au cœur de tous les territoires de la région », estiment les auteurs de l’étude, selon qui « 1 million d’euros dépensé par une ETI en Nouvelle-Aquitaine (salaires, achats, impôts) produit 16,5 emplois et 610.000 euros de retombées supplémentaires », alors même que ces ETI réalisent plus de 53% de leurs ventes à l’export. « Leur ancrage régional se traduit par la large part donnée aux achats en France (60,7 %) et en particulier en Nouvelle-Aquitaine (16,5 %), et plus encore par le nombre d’emplois qu’elles représentent en région (69 % de leur masse salariale) », évaluent encore les auteurs.

Un appel pour plus de confiance et plus de visibilité

Hasard du calendrier, le METI (syndicat national des ETI) alertait le 29 septembre au matin sur un « fléchissement conjoncturel lié à la multiplication des contraintes » menaçant les entreprises de taille intermédiaire, alors même que ces dernières parviennent à maintenir leur dynamique d’investissements. Un constat largement partagé vendredi à Latresne. « Les ETI, qui sont à 75% sur les territoires hors des métropoles, se démarquent par leur adaptabilité et leur capacité à se mettre à risque. Et ça marche, elles ont continué à se développer en période de crise, c’est exceptionnel », salue Marc Prikazsky.

Le club néo-aquitain appelle notamment à une forme de confiance envers les entreprises dans la poursuite des objectifs de développement durable, en limitant ce qu’il qualifiait déjà cet été de surenchère réglementaire. « Les ETI révisent en permanence leurs modèles économiques à l’aune des enjeux du moment. Il n’y a donc pas de découverte récente du développement durable qui serait liée à la mise en œuvre de la DPEF ou de la CSRD, c’est déjà intégré dans les modèles. S’il y a une prise de conscience récente, elle n’est pas sur le fond, mais sur la forme, avec cette dimension réglementaire qui frappe un peu aveuglément les grands groupes, les ETI et demain les PME », analyse Laurent Chapoulaud, directeur régional d’EY, lors d’une table ronde.

« Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils gouvernent, et qu’ils apportent de la visibilité. Nous sommes sur des tendances lourdes en termes d’investissements et de choix, nous avons besoin que le monde politique prenne des décisions de bon sens, basées précisément sur des études d’impact. Un territoire, c’est une chaîne de valeur, et il faut avoir un maximum d’entreprises en haut de cette chaîne de valeur pour l’agréger et le structurer », lâche Thibault de Maillard, PDG de Technima.