Côte basque, international… Comment l’UPPA envisage son développement - Premium

Une véritable hausse ? Plus qu’un frémissement ? Toujours est-il qu’à l’occasion de sa conférence de rentrée, Laurent Bordes, président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a pu se féliciter d’un taux d’inscription particulièrement bon cette année. Début septembre, de date à date, c’est ainsi une hausse de 13% qui est enregistrée. « Il ne s’agit pas d’une évolution d’effectifs mais bien d'un taux d’inscription, insiste-t-il, mais ça reste une bonne nouvelle. Tous les campus sont concernés par cette progression. Ça correspond à ce qu’on attendait : accroître l’attractivité de l’établissement. »Une attractivité qui passe notamment par l’émergence de « deux formations d’excellence en cinq ans ». D’une part l’IAE (précédemment en deux ans) : l’Ecole universitaire de management s’ouvre dans un premier temps à Bayonne, puis verra le jour à la rentrée 2025/26 à Pau. « On a commencé par la côte basque, avec une promotion de 60 étudiants, ça n’est pas un hasard, nous avons la volonté de nous y développer », souligne-t-il. Et d'autre part la création de l’école d’ingénieurs ISA NUM, qui offre une spécialisation progressive dans trois domaines : ingénierie du logiciel, ingénierie des données (data et IA) et ingénieries de technologies de l’information. Cette rentrée est également l’occasion d’expérimentations pédagogiques, avec des formations « orientées projet ». Deux sont déjà en place, s’appuyant sur des laboratoires de formation : « Milieux aquatiques » (à Anglet) et « Actions internationales » (à Bayonne). Et d’autres sont à venir. « On souhaite développer ce modèle partout dans l’Université », ajoute le président. Au-delà de Pau et des Pays de l’AdourPlus globalement, le constat avait été fait d’un « faible taux de poursuite des études sur la côte basque ». C’est dans ce cadre qu’a été pensé le projet Learning Center - ISANUM, qui doit voir le jour sur le site de Montaury, à Anglet. Le futur bâtiment, d’une surface estimée de 3.200m², accueillera des espaces dédiés à un nouveau parcours d’ingénieurs dans le domaine du numérique et des objets connectés, mais permettra aussi le développement des formations de licence et de master du campus de Montaury. La phase de concours de maîtrise d’œuvre est en cours et devrait livrer l’équipe lauréate début octobre. Livraison attendue pour la rentrée 2026, à l’issue d’un investissement d’une dizaine de millions d’euros, financés par l’Europe (fonds FEDER), l’Etat, la Région, ainsi enfin que la communauté d'agglomération Pays basque, qui assure la maîtrise d’ouvrage.Également sur la côte basque, un bâtiment baptisé Biomim est prévu, consacré comme son nom peut le laisser deviner au biomimétisme. Il comprendra notamment une partie dédiée à l’’enseignement supérieur et la recherche (1.200m²) pour laquelle près de 6 millions d’euros seront engagés. Un autre espace sera quant à lui dédié à une pépinière d’entreprise. « L’emplacement de ce bâtiment est actuellement en discussion au sein de la CAPB. » Toujours sur la côte basque, le projet Nive 2025 permettra la réalisation des études préparatoires à la construction d’un bâtiment destiné à accueillir l’IAE aujourd’hui implanté sur le campus de la Nive à Bayonne. L’implantation restera bayonnaise, sur un quartier en cours d’étude à la CAPB, sur la rive droite de l’Adour. Autre dossier évoqué : la construction d’un campus des sports sur la côte basque, qui permettra le développement de la formation STAPS actuellement implantée à Anglet, sur le campus de Montaury. L’emplacement précis devrait être connu en octobre prochain. Budget annoncé : 3,6 millions d’euros.À signaler, enfin, qu’un d’un projet immobilier de l’UPPA sera réalisé à Mont-de-Marsan. Baptisé Xylomat 2, le bâtiment abritera les équipements et acteurs de la cellule de transfert de technologie et de recherche appliquée Xilomat. D’une surface de 1.300m², il sera implanté sur la zone Agrolandes. Le chantier démarre ce mois-ci, pour une livraison en novembre 2025.L’international et l’entreprise dans le viseurConcernant le contrat d’objectifs de moyens et de performance (COMP) de l’UPPA, négocié pendant un an avec l’Etat, le document devrait passer devant le conseil d’administration de l’université d’ici un mois. « La moitié, d’un point de vue financier, est dédiée au développement des activités sur la côte basque », confirme encore Laurent Bordes. Le COMP comprend six thématiques d’objectif (métiers d’avenir/métiers en tension, recherche/innovation, transition écologique/développement soutenable, bien-être/réussite des étudiants, pilotage, stratégie propre) que l’UPPA va suivre et qui seront « déclinées en actions programmées assorties d’indicateurs de performance ». En matière de stratégie propre, l'établissement affiche sa volonté « d’être attractif à l’échelle européenne et internationale, nous voulons accélérer l’internationalisation de l’établissement, que ce soit pour les personnels ou les étudiants ».Sur les aspects innovation et partenariat, le président évoque notamment le déménagement de l’incubateur pour étudiants EntrePau, qui permet depuis plusieurs années aux étudiants et jeunes diplômés d’élaborer leur projet d’entreprise, en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé et collectif, sous statut - national - d’étudiant-entrepreneur (SNEE). Cet espace dédié à la création d’entreprise est désormais installé au sein de la technopole Hélioparc, au rez-de-chaussée du nouveau bâtiment Marie-Curie. Il y rejoint Chrysa-link, l’incubateur de la SATT Aquitaine Science Transfert dédiée à la fondation de startups deeptech. Ensemble, ils forment un startup studio baptisé « Etincelles ».Enfin, Laurent Bordes a bouclé son tour d’horizon sur deux temps forts à venir de la vie de l’institution, à savoir les élections prévues en fin d’année. Les 25 et 26 novembre prochains, le scrutin concernera les instances. Le 17 décembre, c’est la présidence qui sera remise en jeu. Sur ce sujet, l’actuel titulaire a refusé, dans un sourire, de se prononcer officiellement sur son éventuelle volonté de briguer un nouveau mandat.

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